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LaChau, Géraud de [Editor]; Le Blond <Abbé> [Editor]; Orléans, Louis Philippe d' [Collect.]
Description Des Principales Pierres Gravées Du Cabinet De S. A. S. Monseigneur Le Duc D'Orleans, Premier Prince Du Sang (Band 1) — Paris, 1780 [Cicognara, 2801-1]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28156#0338

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■202 DESCRIPTION

» morteîle. De même qu’on voit le lys, le pavot & la violette doné
3» la tige vient d’être brisée courber vers la terre leur tête languiP
» sante ; de même celle du jeune Hyacintbe déjà couverte de la
» pâleur de la mort tombe de son propre poids sur ses épaules.
® Tu meurs, ô mon cher Hyacinthe, s’écrie Apollon , tu meurs
» dans la sseur de la jeunesse, ôc c’est ma main qui t’afîassine, c’est
» moi qui te ravis le jour. O douleur ! ô forfait I Cependant quel
s> est mon crime ï En est-ce un de s’être amusé à un jeu innocent?
» En est-ce un d’avoir aimé s O que ne puis-je expirer pour toi ou
» avec toi ! Mais puisqu’une loi fatale me condamne à Fimmortalité,
» tu regneras du moins dans ma mémoire, ton nom sera sans cesse
» sur mes lèvres ; ma îyre, mes vers le chanteront toujours ; changé
» en sseur, tu rappelleras ma douleur Ôc mes gémifîemens ; ôc le temps
» viendra où un Héros retrouvera sur cette même sseur le con>
» mencement de son nom.

» Pendant qu’Apollon exprime ainss ses regrets, le sang répandu
» sur l’herbe a déjà disparu ; une sseur nouvelle s’élève, une sseur
» plus éclatante que la pourpre ôc d’une forme semblable à celle
» du Lys. II ne sufîit point au Dieu de rendre ce triste honneur à
» la mémoire de son favori, il veut encore que cette sseur atteste à
» jamais son infortune ; il y attache Fexpression ôc les signes de (à
» douleur en y traçant ces lettres Aï9 Aï.

Lucien a raconté la même Fable, (i) mais, selon cet ingénieux
Écrivain, Zéphyre rival d’Apollon détourna le disque lancé par ce
Dieu, ôc le poufîa contre le visage du jeune Hyacinthe. Lucien est
d’accord avec Ovide sur tout le reste, le jeune-homme fut changé
en sseur, ôc Apollon traça sur cette sseur les lettres qui expriment*
dit-il, le cri dont on accompagne les funérailles.

C’est sur ce point de la Fable que l’Artiste a voulu surtout atta-
cher nos regards ; il en a fait l’objet principal de sa composition. II
ne subsiste plus du corps d’Hyacinthe que la partie supérieure,
encore les doigts commencent-ils à se figurer en sseurs ; sur l’infé-

(i) Dialog. Deor. XIV. & XV.
Id. de Saltat.
 
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