Vallée, Louis Léger: Traité De La Science Du Dessin: Contenant La Théorie Générale Des Ombres, La Perspective Linéaire, La Théorie Générale Des Images D'Optique, Et La Perspective Aérienne Appliquée Au Lavis: Pour faire suite À La Géométrie Descriptive (Text) (Paris, 1821)

LIVRE III. IMAGES D'OPTIQUE.

CHAPITRE I.

De la lumière et des images produites par les inflexions quelle

éprouve dans sa marche.

4o5. T JA lumière libre dans l'espace ou mobile dans un milieu

homogène se propage en ligne droite.

Si l'on veut s'assurer de cette vérité ; on s'enfermera dans une
chambre complètement obscure , dont un côté soit exposé au so-
leil 5 on pratiquera dans la paroi de ce côté une ouverture par
laquelle on puisse faire entrer un rayon de lumière , et l'on re-
connaîtra que ce rayon parfaitement apparent dans la chambre
obscure , se dirige en ligne droite. Si l'on applique sur l'ouver-
ture un parallélipipède rempli d'eau, ou dont on ait fait le vide,
et dont les parois soient en verre, on reconnaîtra également que
ïa direction du rayon dans l'eau ou dans le vide est encore une
ligne droite. Et quelle que soit la substance appliquée sur l'ou-
verture , pourvu que cette substance soit homogène et pénétrée
par le rayon, il la traversera en ligne droite.

4©6. Si l'on présente au même rayon des corps tels que le bois,
la pierre brute, la toile , le drap, le papier, etc., il ne traverse-
ra pas leur substance, il paraîtra s'anéantir à leur surface, ou
au moins il ne rejaillira de cette surface que des filets de lumière
presque insensibles , et qui seront renvoyés dans toutes les direc-
tions. On appelle ces corps des corps opaques : on pense qu'ils
absorbent les rayons qui semblent s'anéantir à leur rencontre ; on
appelle lumière disséminée les faibles filets qu'ils reflètent en tous
sens, et nous nommerons dissémination, le phénomène par lequel
cette faible lumière est renvoyée. Quelquefois aussi nous donne-
rons à la lumière disséminée le nom de lumière reflétée.