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Vallée, Louis Léger
Traité De La Science Du Dessin: Contenant La Théorie Générale Des Ombres, La Perspective Linéaire, La Théorie Générale Des Images D'Optique, Et La Perspective Aérienne Appliquée Au Lavis: Pour faire suite À La Géométrie Descriptive (Text) — Paris, 1821

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https://doi.org/10.11588/diglit.18961#0371

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CHAP. V. DES EFFETS DE LA LUMIÈRE BLANCHE. 353

788. Maintenant supposons que le soleil vienne de se coucher,
et qu'il n'ait pas encore cessé d'éclairer en dessous les nuages qui
couvrent l'horison. La clarté aérienne aura pris un peu de pré-
pondérance, et nous serons éclairés par une lumière d'un bleu lé-
ger : les nuages les plus proches du soleil seront orangés ; les
autres à mesure qu'ils s'approcheront de l'orient passeront peu à
peu au jaune , et dès qu'ils ne seront plus éclairés par le soleil ,
ils seront bleus, comme ceux du sud et du nord, qui, ne nous mon-
trant pas leurs faces éclairées par le soleil, ne pourront être de cou-
leur orangée que sur leurs bords occidentaux.

Le nuage épais qui cachait le soleil (787) et qui continuera de
n'être éclairé que par l'air, sera donc réellement d'un gros bleu, et
puisque le bleu léger sera pris pour du blanc, ce nuage paraîtra d'un
bleu ombré encore assez intense. Quant à ses bords translucides ,
ils auront pris la vive couleur du soleil , et paraîtront dorés.

789. L'horison nous présentera donc des nuages rouges, orangés,
jaunes et bleus. Et comme ils pourront éclairer par reflet d'autres
nuages plus ou moins cachés à la lumière solaire , il s'ensuit qu'il
pourra y avoir des nuages verts et violets : les premiers parce
qu'ils recevront de la lumière prise pour du jaune et d'autre prise
pour du bleu , et les derniers parce qu'ils recevront des reflets
de lumière prise pour du rouge et pour du bleu.

Il pourra se faire encore qu'un nuage blanc de couleur appa-
rente jaune , soit placé si loin de nous, et nous envoie une lu-
mière si faible , que sa coloration aérienne le fasse paraître vert.

Il suit de là que les nuages qui couvrent Lhorison pendant le
crépuscule , peuvent présenter toutes les couleurs possibles.

790. Il faut attribuer aux mêmes causes et à la pureté de l'air
du matin , la couleur de l'aurore. En effet, la pluie presque im-
perceptible du soir que l'on nomme le serein, nétoie Pair des va-
peurs produites par la chaleur du jour 5 le calme et la longueur
de la nuit permettent aux corpuscules qu'il tenait suspendus de
se précipiter sur la terre , et au lever du soleil les couches infé-
rieures de l'air ont toute leur transparence. La couleur verte des
campagnes bien éclairées à l'orient, se reflète donc fort haut dans

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