Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Vallée, Louis Léger
Traité De La Science Du Dessin: Contenant La Théorie Générale Des Ombres, La Perspective Linéaire, La Théorie Générale Des Images D'Optique, Et La Perspective Aérienne Appliquée Au Lavis: Pour faire suite À La Géométrie Descriptive (Text) — Paris, 1821

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18961#0429

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
NOTES. 4 ! 1

parlant son attention tout-à-fait sur la ficelle, on ne voit qu'elle; enfin qu'en regardant
vaguement les deux objets, pourvu qu'on soit un peu ftu-dehors de leur plan, on les
voit tous les deux. On paraît en droit de conclure de là, que l'œil n'est pas disposé
vjuand on observe la ficelle, comme il l'est quand on observe le cheveu, et réciproque-
ment; et que lorsqu'on regarde vaguement , il prend une disposition moyenne qui per-
met de les voir l'un et l'autre en même teins.

Mais d'abord on remarquera que lorsque l'attention se porte sur un objet , les
autres sont pour nous comme s'ils n'existaient pas ; ce qui suffit pour qu'il puisse
être possible que les deux impressions , celle du cheveu et celle de la ficelle , exis-
tent en même tems sur la rétine , sans qu'on puisse à la fois voir ces deux objets.

De plus je ferai observer, que lorsqu'on porte la vue du cheveu sur la ficelle, la
prunelle s'ouvre plus qiï'il ne convient pour voir le cheveu ; l'image du cheveu sur
la rétine est donc un peu trop vive; l'irradiation (817) doit donc faire paraître le cheveu
plus large qu'il n'est , et comme l'image du cheveu est extrêmement étroite , il ne
serait pas surprenant que l'augmentation de largeur due à l'irradiation , produisît l'i-
mage diffuse que l'on apperçoit.

63. D'après cela, il me paraît certain que si l'œil éprouve , pour agir_, quelques dé-
formations , ce n'est que pour voir très précisément et à de fort petites distances.
Je sais que dans ce cas on voit mieux au bout de quelques instans qu'au premier mo-
ment ; cela toutefois ne tranche pas la difficulté. En effet , la perception d'un ob-
jet délicat , comme une patte de mouche dont on cherche à distinguer toutes les parties,
demande une espèce d'étude , et il est présumable que l'entendement ne reçoit ce qui
concerne les détails, qu'après qu'il a reçu ce qui concerne les divisions principales; car
pour porter son attention sur les parties délicates , il faut avoir déjà perçu, qu'il y a
entre les parties grossières , des intervalles qui peuvent contenir des parties plus ténues.

Pour prononcer sur la question de savoir si l'œil se déforme dans la vision des
objets délicats , il faut donc attendre que de nouvelles observations aient éclairci cette
question. Jusque là, je serai porté à croire avec Haller et Sabatier (18, notes), que les
mouvemens de l'iris sont les seuls qui se passent dans l'intérieur de mon œil, parce
que je ne crois pas y en sentir d'autres.

64. Ce qui est très certain , c'est que des cheveux situés à 5 ou 6 décimètres l'un
de l'autre, et auxquels je suspends des poids, sont parfaitement visibles pour moi,
tant que je n'en suis éloigné que de 2 à 3 mètres, pourvu qu'ils ne soient pas exacte-
ment dans le même plan.

Si l'on fait attention à la ténuité d'un cheveu ; si l'on fait attention que son
image sur le fond de l'œil est d'une ténuité encore beaucoup plus grande ; si l'on con-
sidère qu'une faible aberration devrait la décupler, on reconnaîtra que pour qu'un
bon œil distingue et voie plusieurs cheveux , bien nettement et à la fois, à des dis--
tances de un .4 trois mètres, il faut que le globe oculaire ait une organisation mer^
veilleuse ? qui combat l'ancienne théorie ? autant qu'elle appuie la nôtre.
 
Annotationen