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Vallée, Louis Léger
Traité De La Science Du Dessin: Contenant La Théorie Générale Des Ombres, La Perspective Linéaire, La Théorie Générale Des Images D'Optique, Et La Perspective Aérienne Appliquée Au Lavis: Pour faire suite À La Géométrie Descriptive (Text) — Paris, 1821

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https://doi.org/10.11588/diglit.18961#0431

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NOTES, 4i3
produit la fatigue, et que les jugemens soient portés conformément à l'effet du con-
traste, ïl en est tout autrement dans le cas des ombres bleues, dans le cas des
nuages orangés, dans le cas de la taclie blanche vue de couleur rouge dans la chambre
verte, etc. Si les couleurs apparentes des ombres , des nuages et de la tache, dans
ces diiïc-rens cas, étaient dues à l'effet du contraste, il s'ensuivrait, attendu qu'elles
sont produites à la première vue , et sans que la rétine soit fatiguée, attendu qu'il ne
s'agit pa£ ici de couleurs peu prononcées, mais bien de couleurs d'une forte inten-
sité 5 il s'ensuivrait, disons-nous, que par cela seul que du blanc serait vu sur un
fond coloré, il serait jugé de la couleur opposée à celle de ce fond, ce qui n'arrive
pas quand l'œil est bien dispos. Ainsi dans le jour, les nuages blancs qui se voient
sur une voûte d'un beau bleu , sont toujours vus blancs. Une tache rouge sur un fond
blanc est toujours rouge à la première vue. En un mot il faut absolument fatiguer
la rétine pour que l'effet du contraste change la couleur blanche en une autre.

70. Mais pour défendre la théorie de Monge , il me semble qu'il suffit de répéter
ce qu'il disait dans ses leçons. Le seul fait à établir, c'est que dans un milieu éclairé
par un rayon coloré, ce rayon est pris pour du blanc. Effectivement, dans la chambra
verte , le vert tout pareil au rayon éclairant est pris pour du blanc, et le blanc est
aussi pris pour du blanc, parce que ce blanc recevant incomparablement plus de rayons
verts qu'il ne reçoit des autres rayons , il ne réfléchit que très peu de couleur étrangère
au vert 5 il est donc pris aussi pour du blanc.

De même lorsqu'on est éclairé par une lumière orangée , le blanc et l'orangé
sont pris pour du blanc. De même enfin, lorsque par un beau feras on est éclairé
par la lumière du crépuscule , on croit être éclairé par de la lumière blanche ; le
blanc est jugé blanc , et le bleu léger est pris aussi pour du blanc. Le linge mis
au bleu , qui le jour paraissait bleu , paraît tout pareil au linge parfaitement blanc.

Or , dès que le rayon éclairant est pris pour du blanc , tout est expliqué : car
les effets du contraste devront être produits 5 mais ils le seront par une autre cause
que celle du contraste.

yi, Quoique le cas d'une lumière factice colorée soit un cas très commun, c'est ce-
pendant un cas tout particulier de la vision , puisque dans le jour nous sommes éclairés
par de la lumière blanche. Il est donc tout naturel , qu'aussitôt qu'un rayon co-
loré nous fait juger des formes , ou ce qui revient au même remplit la fonction
ordinaire de la lumière blanche (779), il soit pris pour un rayon blanc 5 et qu'il
s'ensuive des illusions de couleur qui sont complètes, parce qu'elles tiennent à une
erreur de jugement qui s'applique à la généralité des corps que nous voyons.

72. Je me suis peut-être trop étendu sur l'objet de cette note : je l'ai dû ; parce
que le célèbre physicien que je combats, n'étant pas moins estimé par son amour du
vrai que par ses hautes connaissances, son opinion impose à double titre , en sorte
que je ne pouvais pas rester dans mon avis t sans montrer au moins par quelles rai-
sons je me déterminais, *
 
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