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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Tardieu, Charles: La peinture à l'exposition universelle de 1878 [1]: L'école néerlandaise
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0049

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LA PEINTURE

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878

L'ÉCOLE NEERLANDAISE

n certain jour que je repassais mes notes
dans la galerie néerlandaise des beaux-arts,
je sentis une main se poser sur mon épaule,
et poussai un cri de joyeuse surprise en
reconnaissant le docteur..... Nous l'appelle-
rons, si vous voulez bien, le docteur Burgwal,
car sa modestie protesterait contre la
révélation de son nom authentique, et
peut-être, si ce récit lui tombe sous les
yeux, ne me pardonnera-t-il pas de l'avoir
mis en scène, malgré le voile dont je prends
soin de le couvrir.

Cet excellent docteur, avec lequel un
heureux hasard m'avait lié il y a quelque
quinze ans, avait bien un peu changé depuis
que j'avais eu l'honneur de lui être présenté
à Amsterdam, où il habitait une petite maison
à pignon et à fenêtres grillées donnant sur
Lettre composée par François Ehrmann, un gracht quelconque. Les cheveux avaient

gravie par Leveilliî. blanchi, et le collier de barbe en brosse

qui lui cerclait les. joues roses et plantureuses
avait pris cette tonalité moitié fer moitié argent que la jeunesse insouciante du sort qui la
menace appelle irrévérencieusement « poivre et sel ». Mais c'était toujours cette bonne grosse
figure aux traits plaisamment irréguliers, ce sourire aimable et tranquille, et cette expression
de placidité imperturbable vaguement relevée par le regard de deux yeux gris et fins toujours en
arrêt et pleins de sous-entendus.

Je lui avais à peine exprimé tout le plaisir que j'éprouvais à le revoir qu'il m'interrompait
pour me demander : « Eh bien, que pensez-vous de notre exposition? »

Je ne répondais rien, non pas que je fusse embarrassé de lui donner mon sentiment en tout
bien tout honneur, mais parce que je sais par cœur mon docteur Burgwal. On prétend que les
Hollandais ne sont point causeurs. 11 y a du vrai, et il est certain que pour la plupart ils ne
tiennent guère au dialogue; mais s'ils ne sont causeurs qu'à demi, — le monologue n'étant qu'une
moitié de la causerie, — ils sont volontiers orateurs; le monologue a pour eux de grands

j. Voir l'Art, 4" année, tome II, pages 281 et 519, et tome III, pages 109, 179, 217, 241 et 297.
Tome XV.

I
 
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