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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Soldi, Émile: Exposition universelle de 1878 (Salle des missions scientifiques): L'art au musée ethnographique
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Pougin, Arthur: Exposition universelle de 1878: Les concerts étrangers au Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0189

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LES CONCERTS ÉTRANGERS AU TROCADÉRO.

leur aise développer toutes leurs facultés; la religion boudhique,
contrairement aux croyances musulmanes de la Perse, leur per-
mettait de donner cours à toute leur imagination. Pourtant ils
écartèrent peu à peu les figurations symboliques, les formes
bizarres et conventionnelles de l'Inde, et les motifs obscènes. Ils
arrivèrent, surtout dans les monuments de la dernière période, à
une justesse de proportions dans toutes les parties du monument,
et à des principes raisonnés dans les plans, qui ne laissent place
à aucune critique pour l'homme de bonne foi qui les étudie.

Nous pouvons assurer que l'architecture moderne est loin
d'avoir tiré de l'étude de ces arts persan et khmer toutes les
ressources qu'ils peuvent fournir à nos nouvelles exigences
architecturales. L'art persan nous montre les effets éclatants et
harmonieux tout à la fois, que l'on peut obtenir dans la poly-
chromie monumentale, colorations que l'on a jusqu'ici imitées
avec trop de timidité et d'atténuation ; et pourtant la science
moderne nous a donné, avec la lave et la faïence, les moyens de
les égaler et même de les surpasser.

Pour les partisans de la monochromie, l'art khmer, par
la profusion, l'imagination et la perfection de sa décoration
sculpturale, tenant si bien le milieu entre l'art gothique et la
Renaissance, rentre bien par la sculpture, dans les conditions de
décoration d'un monument dans notre climat. Chez nous, tous
les gens de goût aussi bien que les architectes sont d'accord pour
le dire, nous ne savons comment remplacer un style qui n'est ni
grec ni romain, ni mauresque ni renaissance, qui participe
d'eux tous et ne représente rien ; et si quelques timides essais de
colorations forcées par l'emploi de nouveaux matériaux ont été
essayés, ces tentatives faites sans foi, sans suite, n'ont pas osé

LES

(suite

Après avoir fait connaître les résultats produits par les con-
certs anglais, par ceux de la Société orchestrale de la Scala de
Milan et de l'orchestre des Concerts populaires de Turin, il me
reste à parler des séances qu'ont données au Trocadéro la bande
américaine de M. Gilmorc, la compagnie d'instrumentistes et
de chanteurs espagnols dirigée par M. Manuel Mas, aussi bien
que des quatre concerts russes donnés, avec le concours de l'or-
chestre officiel français, par M. Nicolas Rubinstein, et qui ont
été l'un des grands succès de l'Exposition.

La bande de M. Gilmore (Gilmore's Band), qui a donné dans
la salle des Fêtes trois intéressantes séances (dont la première a
eu lieu le 4 juillet, 102e anniversaire de l'indépendance des États-
Unis), est un orchestre d'harmonie, autrement dit une musique
militaire, dans laquelle les clarinettes jouent le rôle prépondé-
rant que les violons tiennent dans un orchestre symphonique.
La Gilmore's Band. très-populaire à New-York, mérite de tout
point son excellente réputation, et se fait remarquer autant par
sa belle sonorité que par l'ensemble d'une exécution très-précise
et très-sûre. Elle ne comprend guère qu'une soixantaine d'ar-
tistes, mais l'heureux mélange et la bonne harmonie des timbres
lui donnent un son plein, moelleux et très-homogène. Elle est
d'ailleurs parfaitement dirigée par son chef, artiste fort habile

1. Voir l'Art, r année, tome lit, page 322.

s'appuyer avec assez de hardiesse sur les exemples que nous a
présentés le musée ethnographique.

Aucune personne de goût n'a dû visiter ce musée sans se
faire ces réflexions, et remarquer combien l'étude de l'art de
toutes les contrées, les plus anciennes comme les plus modernes,
les plus barbares comme les plus civilisées, dites classiques ou
non classiques , peut être utile à la science et à l'art. Aussi
comme nous sommes sûr de n'émettre que l'opinion de tous les
gens éclairés, nous nous permettrons de terminer en leur nom
comme au nôtre, par un remercîment et par un vœu ; remer-
cîment aux savants missionnaires scientifiques qui, au péril de
leur vie, élargissent par leurs travaux et leurs découvertes les
horizons trop restreints dans lesquels on a enfermé jusqu'ici l'his-
toire et l'industrie des peuples disparus ; un vœu, c'est que grâce
à l'initiative du ministre de l'instruction publique, Paris possède
enfin, de même que les autres capitales, un musée ethnographique
définitif dans lequel tous ceux qui aiment réellement l'art et la
science et s'intéressent à toutes ses manifestations, pourront
étudier plus complètement que nous ne l'avons fait dans cette
rapide esquisse, ce passé étrange et superstitieux qui se nomme
le Pérou et le Mexique , ce passé splendide à peine entrevu qui
a nom le Cambodjc, ce passé plein d'éclat et de poésie qui
s'appelle la Perse. Dans ce musée se trouverait réuni tout cet
ensemble de développement si prodigieux de variété dans les
conceptions, de tâtonnements et de mystérieuse imagination, par
lequel a passé l'humanité, ensemble qui permettrait à la science de
soulever un coin de ce voile d'oubli que le temps ou le fanatisme
a jeté sur l'histoire et les monuments de ceux qui nous ont
précédés. Émile Sol ni.

et fin.)

lui-même, musicien instruit, qui tire tout le parti possible des
solides éléments qu'il a su grouper et instruire.

Les trois programmes de M. Gilmore comprenaient, entre
autres morceaux importants, des transcriptions des ouvertures
de Semiramide et du Freischùtç, de l'une des ouvertures de
Léonore, de Beethoven, de l'andante de la Symphonie en ut mi-
neur du même maître, de l'Invitation à la valse de Weber, d'une
Rapsodie hongroise de M. Liszt, d'une des marches aux flam-
beaux de Meyerbeer, enfin trois fantaisies spécialement et fort
bien écrites par M. Gilmore, l'une sur les Huguenots, une autre
sur divers thèmes de Meyerbeer, la troisième formant une
marche sur des motifs populaires américains. Tous ces morceaux
ont été rendus avec un ensemble, une sûreté d'attaque et un
élan remarquables, et la plupart ont produit un grand effet. Pour
varier ses programmes, M. Gilmorc y avait introduit quelques
solos, qui ont mis en relief le talent de deux artistes vraiment
fort distingués (saxophone et cornet à pistons), et celui d'une
aimable et gracieuse cantatrice, miss Lillia Norton, qui, particu-
lièrement dans un chant national : The star spangled banner
(le drapeau parsemé d'étoiles), et dans un air de Lucie, a fait
vivement applaudir son soprano pur et bien timbré et ses qua-
lités de vocalisation.

Amulette en pierre line âu Pérou.

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878.
CONCERTS ÉTRANGERS AU TROCADÉRO'
 
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