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Tardieu, Charles: La peinture à l'exposition universelle de 1878, [4]: Suisse, Grèce, Russie, Danemarck, Suède et Norwége
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0258
LA PEINTURE
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878
SUISSE, GRÈCE, RUSSIE, DANEMARCK
SUÈDE ET NORWÉGE
oici plusieurs pays qu'il nous
sera permis de grouper dans un
même article sans trop nous
soucier des exigences d'une
rigoureuse méthode.
L'exposition de la Suisse
était assez incomplète. Un de
ses artistes les plus originaux,
M. Van Muyden , le peintre
ordinaire et extraordinaire des
moines italiens avant l'incaméra-
tion, n'a pas cru devoir prendre
part au grand concours interna-
tional de 1878. Il est vrai que
la réputation de M. Van Muyden
est faite et bien faite depuis
quelque trente ans. Mais il n'en
est pas moins regrettable pour
son pays qu'il se soit abstenu.
Un autre peintre, très-connu aussi, surtout en Allemagne où il a élu domicile et appris son
art, M. Benjamin Vautier, disciple et rival de M. Knaus, et Dusseldorfois jusqu'au bout des
ongles, bien qu'originaire de Lausanne, n'était représenté au Champ-de-Mars que par un seul
tableau qui n'est pas précisément son chef-d'œuvre. Assurément on retrouve dans le Dîner de
circonstance les qualités d'observation minutieuse qui distinguent son talent. Les personnages sont
spirituellement étudiés dans les moindres détails de la physionomie et de l'expression, de
l'attitude et du geste. Le fonctionnaire qui est le héros du banquet, apparemment quelque
inspecteur scolaire en tournée, s'attable le premier, grave, solennel, raide et glacial, et vaguement
ennuyé d'être obligé de subir pour convives les notables du village qu'il honore de sa visite
administrative. Ces braves paysans cherchent leurs places avec lenteur et hésitation, heureux et
confus de l'insigne honneur qui leur échoit. Tout cela est assez fin, assez amusant, mais
laborieusement amusant.
A tous les points de vue, et surtout au point de vue de la peinture, nous eussions préféré
revoir du même artiste la Rixe, dont nous avons gardé le souvenir comme du tableau qui donne
l'idée la plus complète et la plus haute de l'ingénieux illustrateur de Berthold Auerbach.
1. Voir l'Art, 4'année, tome II, pages 281 et 519; tome III, pages 109, 199,217, 24c, 297, et tome IV, pages }}, 177 et 197.
A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878
SUISSE, GRÈCE, RUSSIE, DANEMARCK
SUÈDE ET NORWÉGE
oici plusieurs pays qu'il nous
sera permis de grouper dans un
même article sans trop nous
soucier des exigences d'une
rigoureuse méthode.
L'exposition de la Suisse
était assez incomplète. Un de
ses artistes les plus originaux,
M. Van Muyden , le peintre
ordinaire et extraordinaire des
moines italiens avant l'incaméra-
tion, n'a pas cru devoir prendre
part au grand concours interna-
tional de 1878. Il est vrai que
la réputation de M. Van Muyden
est faite et bien faite depuis
quelque trente ans. Mais il n'en
est pas moins regrettable pour
son pays qu'il se soit abstenu.
Un autre peintre, très-connu aussi, surtout en Allemagne où il a élu domicile et appris son
art, M. Benjamin Vautier, disciple et rival de M. Knaus, et Dusseldorfois jusqu'au bout des
ongles, bien qu'originaire de Lausanne, n'était représenté au Champ-de-Mars que par un seul
tableau qui n'est pas précisément son chef-d'œuvre. Assurément on retrouve dans le Dîner de
circonstance les qualités d'observation minutieuse qui distinguent son talent. Les personnages sont
spirituellement étudiés dans les moindres détails de la physionomie et de l'expression, de
l'attitude et du geste. Le fonctionnaire qui est le héros du banquet, apparemment quelque
inspecteur scolaire en tournée, s'attable le premier, grave, solennel, raide et glacial, et vaguement
ennuyé d'être obligé de subir pour convives les notables du village qu'il honore de sa visite
administrative. Ces braves paysans cherchent leurs places avec lenteur et hésitation, heureux et
confus de l'insigne honneur qui leur échoit. Tout cela est assez fin, assez amusant, mais
laborieusement amusant.
A tous les points de vue, et surtout au point de vue de la peinture, nous eussions préféré
revoir du même artiste la Rixe, dont nous avons gardé le souvenir comme du tableau qui donne
l'idée la plus complète et la plus haute de l'ingénieux illustrateur de Berthold Auerbach.
1. Voir l'Art, 4'année, tome II, pages 281 et 519; tome III, pages 109, 199,217, 24c, 297, et tome IV, pages }}, 177 et 197.