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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Tardieu, Charles: La peinture à l'exposition universelle de 1878, [3]: États-Unis
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0225

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LA PEINTURE1

A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878

NIS

eut-ètre a-t-on gardé le souvenir d'une
grande discussion qui s'est élevée Tannée
dernière à la suite de la réception de
M. Charles Blanc à l'Académie française,
discussion mêlée d'esthétique et de politique
sur ces deux questions vieilles comme le
monde, aussi anciennes du moins que la
civilisation :

« Des deux formes de gouvernement,
de la monarchie ou de la république, quelle
est la plus favorable aux beaux-arts et aux
artistes?

« L'art peut-il se passer de la protection
des pouvoirs publics, et l'abstention complète
de l'Etat, son abdication entre les mains
de l'initiative privée, n'est-elle pas préférable
à son intervention et à ses faveurs? »

Notre revue n'a pas cru pouvoir déserter
ce débat. Elle a consacré à ce double
problème un article 2 qui, avec de légitimes
prétentions à l'impartialité, donnant à moitié
raison et tort aux diverses doctrines en
présence, et soutenant la plus ingrate des
thèses, celle du juste milieu entre les extrêmes, avait toutes les chances de ne satisfaire personne.

« La vérité », disions-nous sur la première question, « est que l'histoire et l'expérience ne
fournissent pas en cette matière de conclusion absolue. Elles disent tour à tour noir et blanc,
elles soufflent le froid et le chaud, elles nous montrent des monarchies qui n'ont pas nui au
progrès des beaux-arts et des républiques qui n'ont rien fait pour y aider; elles nous montrent
aussi des despotes épiciers et des républiques d'hommes de goût. Ajoutons qu'on a vu des
monarchies quasi républicaines et des républiques presque monarchiques , ce qui n'est pas
précisément de nature à justifier les conclusions dogmatiques, quelle qu'en soit l'étiquette. La
vérité est qu'il y a des peuples artistes et des peuples qui ne le sont pas. Chez tel peuple l'art
n'a qu'une saison, chez tel autre il dure aussi longtemps que la race elle-même. Ici son histoire
se confond avec celle de certain établissement religieux ou politique; là ses grandeurs et ses
décadences sont indépendantes des révolutions de l'Église et des institutions de la Cité. La vérité
enfin est qu'en un pareil débat il faut se garer de tout a priori, tenir compte des nuances et

1. Voir l'A ri, 4e année, tome II, pages 281 et 519; tome III, pages 109, 199, 217, 241, 297, et tome IV, pages ;-) et 177.

2. Voir l'Art, }' année, tome I", page 158.
 
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