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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Leroi, Paul: Le salon de Paris, 1878 [1]: Aquarelles, dessins, gravures et lithographies
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0064

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48 L'A

pris au sérieux la vie d'artiste et y fait tout à fait honneur. Ses
Chevaux de Saint-Marc, à Venise, comptent à bon droit parmi
les meilleures aquarelles. C'est à la fois très-sobre et très-puissant;
cela fait penser à Decamps dans sa plus robuste manière, —
du Decamps de derrière les fagots. M. De Beeckman a osé
nous montrer le vrai ciel de Venise, celui que l'on y voit,
le plus souvent, coupé de larges stries blanches, et non ce ciel
d'un bleu monotonement immaculé qui n'existe que dans l'ima-
gination des peintres qui ont vu Venise sans la voir. Interrogez
donc Canaletti, Bellotto, Guardi et Marieschi. Vous auriez
grand'peine à citer celles de leurs toiles où régnent des ciels
sans nuages.

Édouard DETAILLE. — On peut n'être pas fanatique de
ses tableaux, — et pour ma part je déteste son Bonaparte en
Egypte, vaste, très-vaste erreur, — mais ne pas adorer ses des-
sins me paraît impossible. Que de talent il a ! et que d'esprit !
Et du meilleur ! et du plus fin ! Jamais on n'a plus heureusement
surmonté l'énorme difficulté de grouper sur un escalier toute
une foule officielle et d'unir dans une harmonie accomplie une
prodigieuse quantité de portraits microscopiques, tous, mais
tous sans en excepter un seul, d'une ressemblance non pas seu-
lement exacte, mais criante, car, tour de force s'il en fût,
tour de force auquel on ne saurait trop applaudir bien entendu,
M. Détaille n'a pas seulement rendu l'aspect physique de chaque
personnage, — non, il a accompli ce prodige de les rendre en
môme temps au moral, et cette ressemblance morale centuple la
valeur de l'image extérieure qu'aperçoit seule le vulgaire. Ce
merveilleux dessin rehaussé, car cela ne peut s'appeler une

RT.

aquarelle, l'Inauguration du nouvel Opéra, arrivée du cortège
du Lord-Maire, a sacré M. Détaille l'Eugène Lami de notre
temps ; moins fantaisiste, il a tout autant de grâce et des séduc-
tions bien nouvelles ; je n'ai pas besoin d'ajouter que son dessin
est autrement rigoureux et magistral que celui du glorieux vété-
ran de l'aquarelle française. M. Jules Jacquemart a été chargé
de graver l'oeuvre si accomplie de M. Détaille qui ne pouvait
désirer plus éminent interprète.

Le Retour de la manœuvre, souvenir de Saint-Germain-en-
Laye, est bien une aquarelle et je n'ignore pas les réserves que
suggéreront la vivacité des blancs, la gelée qui semble couronner
les arbres, l'effet qu'on dirait produit à la chambre noire ; tout
cela je vous l'abandonne pour me laisser impressionner par l'en-
semble qui est étonnant de lumière et par la mimique qui est
étourdissante d'observation ; les moindres mouvements sont
d'une justesse inouïe et, je vous le dis franchement, devant tant
de qualités exquises, j'impose tout net silence à ma critique.

Henri DEVERIN. — C'est un architecte qui expose onze
aquarelles, souvenirs d'Italie et de Sicile. Cela a l'aspect un
tantinet vieillot, mais c'est plein de sincérité.

Miss Helen DEVY. — Mon compliment, mademoiselle,
votre fusain : Un paysan est très-bien et prêche le pardon en
faveur de votre great mistake : le Portrait de S. Henri Berthoud.

A. P. DORNOIS. —• Quand on a une facture comme la
vôtre, monsieur, pourquoi la faire servir à copier au fusain des
photographies en trompe-Fceil ?

Paul Leroi.

[La suite prochainement.)

NÉCROLOGIE

Le président de la Royal Academy de Londres, Sir
Francis Grant, est mort subitement le 5 octobre. Il a
succombé à une maladie de cœur, qui depuis plus d'un
an l'empêchait de remplir les devoirs de sa charge et qui,
depuis plusieurs mois déjà, ne laissait plus aucun espoir
de guérison. Toutefois sa mort a été si soudaine qu'elle
n'en a pas moins causé une sorte de stupeur. C'est en sa
résidence de Melton Mowbray qu'il a été frappé par le
mal qui le minait depuis longtemps. Né à Edinburgh en
1803, Sir Francis Grant exposait pour la première fois à
la Royal Academy en 1834. Son élection d'associé date
de 1842, son élection de membre date de 1851. En 1866,

à la mort de" Sir Charles Eastlake, il était élu président
de la Royal Academy, et peu de temps après Sa Majesté
lui conférait le titre de baronet.

Comme peintre, il est surtout connu par ses portraits.
Les hommes les plus remarquables de son temps et de
son pays ont posé devant lui. C'est ainsi qu'il a peint les
portraits de Lord Macaulay, Lord Beaconsfield, Sir
Edwin Landseer, Lord Derby, Lord Palmerston, Lord
Clyde. Il y a deux ans, un portrait de son frère Sir J. Hope
Grant était exposé à la Grosvenor Gallery. Ce portrait
peut être considéré comme l'un des meilleurs ouvrages de
Sir Francis Grant.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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