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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Dubouché, Adrien: La céramique contemporaine à l'exposition universelle de 1878, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0074

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5 6 L'ART.

Nous voulons terminer par nos compliments au comte Wladimir Dzieduszycki, propriétaire
du musée provincial de Lemberg. Ce riche seigneur, ce bienfaiteur de la Galicie, a la manie du
bien comme d'autres ont la maladie du mal. Il fait fabriquer sur ses terres, d'abord de la poterie
qui nous intéresse, ensuite des tissus de chanvre et de lin, des articles de cuir, de la vannerie
et des ustensiles de ménage. Ce n'est pas tout; cet homme de bien va fonder un musée des arts
appliqués et nous demande des munitions. Il ne frappera pas en vain à la porte de la France
instruite et libérale, parce que M. Dzieduszycki aime son pays avec passion, parce qu'il en

parle avec amour. On a tout à gagner en
écoutant la voix, en secondant les efforts
d'un pareil patriote.

La Suède tient bien sa place; entre
toutes, la Compagnie de Rœstrand a pris
la corde; ses majoliques se recommandent
par l'émail et la forme, les décors sont
distingués, les objets usuels solides et à
bon marché; des grès Henri II ont des
côtés artistiques qu'il faut signaler; des
portes gigantesques et des cheminées
monumentales placent hors ligne cette
grande manufacture.

La Compagnie de Gustafsberg a les
mêmes qualités que Rœstrand, mais à un
degré un peu inférieur, à ce qu'il nous
semble du moins.

Puis viennent les grands noms et les
grands souvenirs. Le marquis Ginori produit
tout : les porcelaines dures à dessins
imprimés, des porcelaines en relief riches,
curieuses et originales, des majoliques
remarquables de formes avec des dessins
persans à reflets métalliques dignes de tout
éloge. Les grands seigneurs, quand ils
s'en mêlent, font quelquefois de meilleure
industrie que de bonne politique, et les
classes dirigeantes ont rarement fait d'aussi
bonne besogne et semé autant de bienfaits
que cette famille vraiment patricienne.
Vase en porcelaine coloriée. qq sénateur industriel nous remet en

Les animaux, kamé (poissons) et ko'i (tortues) en gris sur fond blanc.

. „ „. . . , mémoire 1 histoire d un autre marquis.

Manufacture de M. Hiotiyen a lokio; Japon.

(Exposition universelle de 1878.) Longtemps après la découverte du kaolin,

Dessin de Mary Labbé. un gentilhomme limousin , le marquis de

Bonneval, qui était un brave homme, avait
rêvé que son devoir d'homme riche et d'homme de bien était de prêter son intelligence et ses
écus aux essais industriels qui devaient faire la fortune de son pays. H se fit fabricant de
porcelaines. Voyez-vous le crime, et les courtisans de crier au déshonneur de la noblesse et
d'abreuver d'insultes le pauvre marquis. Louis XVIII, impatienté de tant d'injures, dit un beau
jour à M. de Bonneval : « Mais, marquis, défendez-vous donc! » — « Pourquoi? Sire, je me contente
de faire l'assiette, je laisse à d'autres le soin de faire le plat ».

Torquato Castellani est un artiste que nous aimons; son érudition est sûre, ses dessus sont
bizarres, d'une saveur étrange; les bleus profonds, les jaunes paille et les jaunes d'or s'amalgament
si bien à l'émail que tout prend chez M. Castellani une tournure élégante et savante qui provoque
 
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