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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Les bâtiments de l'Exposition universelle de 1878, [1], Le Palais du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0155

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LES BATIMENTS DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878. 135

ou aux compilations les plus étranges. Nous avons souvent entendu dire, à ce propos, qu'il n'était
pas besoin de tant chercher, et que les siècles futurs sauraient bien voir dans notre architecture
un art appartenant à notre époque. Peut-être ; mais si c'est par la confusion,, par l'emploi
d'éléments disparates, par l'absence de tout raisonnement, que cette architecture se fera reconnaître
de nos arrière-neveux, il n'y a pas lieu d'en être fier.

Sur les constructions de l'Exposition, et particulièrement sur le palais du Trocadéro, les
jugements portés sont fort divers, mais il en est peu qui s'appuient sur des considérants ; aussi
n'essayerons-nous pas de les combattre. Quand quelqu'un nous déclare que le palais du Trocadéro
déshonore cette rampe située en regard du Champ-de-Mars, et n'a d'autre effet que de cacher
la vue, il n'est guère possible de répondre à un jugement établi sur un sentiment personnel, ou
à un raisonnement de cette force ; il faut s'incliner ; mais à tous ceux qui n'ont pas de parti
pris, ou qui n'ont pas le goût absolument faussé par les débauches architectoniques de ces dernières
années, nous dirons : « Avant de porter un jugement, examinez ces constructions aussi bien dans
leur ensemble que dans les détails; si cet examen vous démontre que la structure est partout
sincère, qu'elle ne dissimule pas l'emploi des moyens, qu'elle fait dériver la forme, la décoration
de sa nature même, qu'elle met en œuvre les matériaux en raison de leurs propriétés et sans les
prodiguer à l'excès; si vous découvrez ces qualités ou seulement partie de ces qualités dans ces
énormes constructions, vous pourrez dire qu'elles auront accompli dans l'art de l'architecture
un véritable progrès, qu'elles auront préparé l'avenir en rejetant dans le passé, et dans un passé
mort, espérons-le, cet art tout de convention et issu de fantaisies aussi dispendieuses que folles
qu'on a prétendu, un instant, nous donner comme la plus complète expression du génie français
au xixc siècle. »

Eug.-Emm. Viollet-le-Duc.

Gerbe de palmes
masquant les assemblages des fermes des grands pavillons d'angle.
(Palais du Champ-de-Mars). Dessin de H. Toussaint.
 
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