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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 4.1878 (Teil 4)

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Un post-scriptum à "Polyeucte"
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https://doi.org/10.11588/diglit.16911#0166

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MV^i CA

'.Si T. nÇâKÏNT.
La Musique; composition de Galland.
Dessin de Henry Scott, gravure de Froment.

UN POST-SCRIPTUM Â « POLYEUCTE »

Lorsque nous avons rendu compte 1 du nouvel opéra de
M. Gounod, nous n'avions pas entendu M. Sellier, qui a repris
dès la quatrième représentation le rôle créé par M. Salomon.
Nous l'avons entendu depuis, et bien nous en a pris, car cette
seconde création transforme comple'tement le rôle principal de
l'ouvrage.

On raconte qu'Halévy disait à un de ses confrères : « Mon
cher ami, ce qu'il faut à l'Opéra, c'est primo des voix, secundo
des voix, et tertio des voix. »

Le mot est piquant, et depuis la construction de l'immense
salle de M. Charles Garnier, il semble d'une exactitude plus
impérieuse que jamais.

Et pourtant il ne faudrait pas le prendre à la lettre. La sub-
stitution de M. Sellier à M. Salomon en est la preuve.

M. Salomon est une voix, une grande voix, si l'on veut, et
puis c'est tout.

Le ténor de M. Sellier a peut-être un peu plus de fraîcheur
et d'éclat ; mais ce n'est pas à ces qualités qu'est dû le succès du
nouveau Polyeucte.

Ce n'est pas non plus que M. Sellier soit un grand artiste,
un interprète génial. L'acteur, à peine dégrossi au Conserva-
toire, est encore bien jeune; le tragédien est gauche, embarrassé.
Il est certain que M. Salomon a plus de planches.

Qu'est-ce donc alors qui a transformé le personnage ? Une
seule chose, l'émotion du chanteur, une émotion tour à tour
plus chaude et plus tendre.

Il se peut qu'au fond le Polyeucte de la seconde édition ne soit
pas même aussi ému que celui de l'édition princeps, mais il a
l'air de l'être davantage, et cela nous suffit. Ajoutons qu'il a la
diction plus nette, la prononciation plus claire. On est d'autant
plus tenté de lui attribuer une plus vive intelligence des situa-

tions, que la précision de son débit les fait mieux comprendre.

La scène du baptême, écueil de la première soirée, déjà dou-
blé à la seconde, — il faut rendre cette justice à M. Salomon,—
a pris avec M. Sellier un nouvel accent. Polyeucte est plus con-
vaincu, plus enthousiaste, plus ardent, et son ardeur gagne le
public qui se rend compte enfin des intentions du compositeur.

De même pour le duo du quatrième acte, et notamment pour
la lecture de l'Évangile dite par le jeune artiste avec une ferveur
sincère qui restitue à ce délicieux et touchant épisode son véri-
table caractère.

Il n'est pas jusqu'au duo de Polyeucte et Néarque qui n'ait
gagné à l'avènement de M. Sellier. Le morceau n'en est peut-
être pas meilleur, mais au moins il sonne. Ici le mot d'Halévy
est pleinement justifié, car c'est la voix qui enlève le succès.

Nous ne voulons pas insister sur les différences des deux
interprétations. Il nous suffit de constater que, grâce au nouveau
Polyeucte, les parties du rôle qui avaient paru obscures sont
maintenant en pleine lumière, et que mieux rendue et d'autant
mieux appréciée, l'œuvre s'impose au public avec une autorité
chaque jour croissante.

Nous saisirons cette occasion pour rectifier une coquille qui
a complètement défiguré un passage de notre compte rendu. On
nous a fait dire 2 que les répétitions de l'ouvrage n'avaient pas
demandé moins de dix ans. L'erreur est assez forte pour qu'il
soit à peine nécessaire d'en faire justice. Tout le monde aura
compris que nous avions parlé de dix mois. Si lentes que soient
les répétitions à l'Opéra, personne n'aura supposé qu'il ait mis
dix ans à monter un ouvrage... dont la première note a été
écrite en 1869, et dont la première représentation a eu lieu
en 1878.

Charles Vi.ienal.

ERRATA.

Page 62, ligne 42, au lieu de réussis, il faut lire réussies.

Page 67, première colonne, lignes 26 et 27, au lieu de Jeanne de Bourgogne, il faut lire Marguerite de Bourgogne.
Page 115, ligne 38, au lieu de Mançaisse, il faut lire Mau^aisse.

i. Voir YArt, \' année, tome IV, page 68.

s. Voir page 68, article Polyeucte, \"- colonne, lignes 32 et 35.

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
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