jeune progéniture une horrible commère au nez crochu,
au menton de galoche.
Quelques-unes des légendes sont bien rencontrées.
Elles n'ont aucune prétention à la profondeur des légendes
de Gavarni, non plus que les dessins ne songent à riva-
liser avec ceux de Daumier; mais tout cela respire la bonne
humeur et est, en somme, amusant.
Des baigneuses sont montées sur des ânes qui reculent
au lieu d'avancer malgré les coups de bâtons de leurs cor-
nacs : « En route pour Mariakerke. En route,... oui pour
autant que ça leur convienne. »
Une jeune femme, debout sur les épaules d'un baigneur,
semble fort embarrassée de sa position : « Sautera! sau-
tera pas ! » crie un groupe qui l'entoure.
Après le bain, des baigneuses courent sur la plage, les
cheveux détachés et flottant sur les épaules, « histoire de
faire sécher ses cheveux... et les amies qui en ont moins » ;
d'autres Verçenies s'accroupissent pour recevoir le choc de
Dans les Dunes.
Ah! qu'il est doux de ne rien faire
Quand tout repose autour de nous !
{Gravure extraite des Bains de mer d'Ostende.)
la vague : « Deux fourreaux qui ne craignent pas la lame ».
Toutes ces jolies filles n'ont pas grande expression.
Leur effort ou leur métier est d'être provocantes et d'étaler
le plus possible ce genre de beautés qui fait leur succès et
leur fortune. Aussi l'auteur ne s'est-il pas donné la peine
de chercher des diversités de physionomie qui n'auraient
pas ici grande importance. Au fond, tout ce monde fémi-
nin appartient au même monde et vit de la même préoc-
cupation. Entre la coquetterie de la fille de Mme Pru-
dhomme et celle de Mlles Cardinal, il n'y a guère que des
différences de degrés qui tiennent surtout à l'inexpérience
de la première; mais il est facile de voir à ses allures
qu'elle saura profiter de l'exemple et rattraper le temps
perdu, quand le ciel lui aura envoyé le bon jeune homme
qu'elle lui demande.
Au point de vue artistique, quelques groupes sont bien
réussis. Je citerai en particulier : Dans les Dunes, Une
Poignée de loups de mer et la Potinière de Mesdames les
guides-baigneuses, l'après-midi. Il y a là quelque chose
qui tranche sur le convenu de la plupart des autres scènes ;
les figures sont observées et le mouvement assez bien
rendu.
En résumé, il y a plaisir à feuilleter cet album, et je
suis convaincu qu'il aura du succès dans le monde auquel
il est destiné.
Eugène Véron.
4—'
au menton de galoche.
Quelques-unes des légendes sont bien rencontrées.
Elles n'ont aucune prétention à la profondeur des légendes
de Gavarni, non plus que les dessins ne songent à riva-
liser avec ceux de Daumier; mais tout cela respire la bonne
humeur et est, en somme, amusant.
Des baigneuses sont montées sur des ânes qui reculent
au lieu d'avancer malgré les coups de bâtons de leurs cor-
nacs : « En route pour Mariakerke. En route,... oui pour
autant que ça leur convienne. »
Une jeune femme, debout sur les épaules d'un baigneur,
semble fort embarrassée de sa position : « Sautera! sau-
tera pas ! » crie un groupe qui l'entoure.
Après le bain, des baigneuses courent sur la plage, les
cheveux détachés et flottant sur les épaules, « histoire de
faire sécher ses cheveux... et les amies qui en ont moins » ;
d'autres Verçenies s'accroupissent pour recevoir le choc de
Dans les Dunes.
Ah! qu'il est doux de ne rien faire
Quand tout repose autour de nous !
{Gravure extraite des Bains de mer d'Ostende.)
la vague : « Deux fourreaux qui ne craignent pas la lame ».
Toutes ces jolies filles n'ont pas grande expression.
Leur effort ou leur métier est d'être provocantes et d'étaler
le plus possible ce genre de beautés qui fait leur succès et
leur fortune. Aussi l'auteur ne s'est-il pas donné la peine
de chercher des diversités de physionomie qui n'auraient
pas ici grande importance. Au fond, tout ce monde fémi-
nin appartient au même monde et vit de la même préoc-
cupation. Entre la coquetterie de la fille de Mme Pru-
dhomme et celle de Mlles Cardinal, il n'y a guère que des
différences de degrés qui tiennent surtout à l'inexpérience
de la première; mais il est facile de voir à ses allures
qu'elle saura profiter de l'exemple et rattraper le temps
perdu, quand le ciel lui aura envoyé le bon jeune homme
qu'elle lui demande.
Au point de vue artistique, quelques groupes sont bien
réussis. Je citerai en particulier : Dans les Dunes, Une
Poignée de loups de mer et la Potinière de Mesdames les
guides-baigneuses, l'après-midi. Il y a là quelque chose
qui tranche sur le convenu de la plupart des autres scènes ;
les figures sont observées et le mouvement assez bien
rendu.
En résumé, il y a plaisir à feuilleter cet album, et je
suis convaincu qu'il aura du succès dans le monde auquel
il est destiné.
Eugène Véron.
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