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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Melani, Alfredo: A propos des portes du baptistère de Florence
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Decamps, Alexandre-Gabriel [Ill.]: Les pierrots de Decamps
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0137

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A PROPOS DES PORTES DU

BAPTISTÈRE DE FLORENCE

Récemment, mon digne et illustre ami Gaetano
Milanesi s'est occupé d'une question assez curieuse.

Le professeur-architecte Del Moro, dans sa relation
sur les travaux de restauration de Saint-Jean, à Florence,
eut occasion d'observer de grandes détériorations dans les
détails de la construction et dans ceux de la décoration.
Entre autres, il observa que les magnifiques portes de
bronze — « degne del Paradiso » — dans plusieurs de
leurs parties, sont recouvertes d'un vernis (!) Cette étrange
observation donna lieu à un article de M. E. Marcucci,
inspecteur des Monuments1, qui affirme, contraire-
ment à l'opinion de plusieurs et après un examen répété
et minutieux, que les parties mentionnées ont réellement
souffert et qu'elles ont subi à plusieurs reprises la barbare
opération d'une peinture à l'huile. Aux conclusions de
M. Marcucci, le mouleur Oronzio Lelli répondit en décla-
rant3 que cette couleur ne provient pas d'une peinture à
l'huile, mais d'une oxydation qu'il attribue à l'accumu-
lation de la poussière humide laissée là par négligence.
Comme on devait s'y attendre, M. Marcucci répliqua;i
en produisant de nouveaux arguments ; M. Lelli, qu'ils
ne convainquirent pas, maintint son explication 1.

Chacun restait ainsi cantonné dans son opinion, et il
était difficile de trouver une solution définitive.

Elle s'est présentée lorsqu'on s'y attendait le moins.
M. Milanesi, à la suite de minutieuses recherches, a
découvert dans les archives de la Galerie royale de Flo-
rence et en partie dans les archives de l'Etat des docu-
ments qui semblent résoudre la question en faveur de
l'opinion si vaillamment défendue par M. Marcucci, « de
sorte que (c'est M. Milanesi qui parle) tous ceux qui
étaient opposés — ou indécis — doivent franchement
accepter son opinion comme vérité incontestable ».

11 résulte des documents publiés dernièrement dans
Arte e Storia que Raphaël Mengs avait obtenu du grand-
duc de Toscane la permission de faire mouler les portes
de Ghiberti. Le peintre florentin Santi Pacini assistait à
cette opération et demanda à Mengs si on pouvait nettoyer
les bas-reliefs des portes du Baptistère sans qu'elles en
subissent aucun dommage; — à quoi celui-ci répondit
de Rome que cette opération pouvait se faire sans aucun
inconvénient, pourvu qu'on en chargeât un artiste compé-
tent et qu'on évitât tout emploi de substance corrosive.

On consulta plusieurs autres personnes qui furent de l'avis
de Mengs, entre autres le docteur Raimondi, antiquaire de
la Galerie royale. Alors, le grand-duc ordonna de pro-
céder au nettoyage ; une lettre de son secrétaire des finances
motiva une précieuse réponse du docteur Cocchi. Nous y
trouvons des particularités jusqu'ici inconnues sur l'histoire
des portes du Baptistère et sur la misérable condition à
laquelle elles furent réduites dans le cours de trois siècles,
plus par la négligence des lïommes que par suite de l'ac-
tion atmosphérique.

Je cite, — en les traduisant, — les lignes suivantes de
cette lettre ;

« Notre avis serait que l'on confiât à celui qui a soulevé
la question le soin de nettoyer les portes en quelques
heures, en chargeant un habile doreur au pinceau de
recouvrir tous les endroits déjà couverts d'un vernis à
l'huile, avec beaucoup d'huile cuite et d'une teinte sombre
analogue à celle qui existe '. »

M. Milanesi croit que ce conseil fut suivi et il est
appuyé par la haute autorité de l'antiquaire de la Galerie
royale. Ce qui le confirme dans cette croyance, c'est le
rescrit grand-ducal signé « Angelo Tavanti », dont je vais
citer ici la partie principale :

« Nous ordonnons que les travaux a exécuter aux
portes, sur la proposition faite par l'antiquaire « Rai-
mondo Cocchi », soient commencés et chargeons du sus-
dit ouvrage « Santi Pacini » (selon le désir et aux frais de
M. R. Mengs), avec l'aide de « Cosimo Sirics », le tout
conformément et en exécution dudit bienveillant res-
crit, etc., etc. (3o mai 1772.) - »

M. Milanesi, cependant, a peut-être eu tort de croire
trop facilement à l'exécution des volontés de M. Cocchi.
Le document de Cocchi ne prouve pas, en réalité, que les
portes de Saint-Jean aient été vernies. Que de travaux
sont ordonnés et ne sont pas exécutés !

M. Lelli est revenu tout récemment sur ce sujet. Il a
réfuté sérieusement les conclusions de M. Milanesi et
appuyé ses affirmations contraires sur de solides argu-
ments pratiques.

Qui des deux a raison ?

Nous l'apprendrons, peut-être, un de ces jours.
Milan, 14 août.

Alfredo Melani.

LES PIERROTS

M. Adolphe Moreau, qui fut un des amis dévoués de
l'artiste, lui a consacré, en 1869, un volume très utile aux
amateurs : Decamps et son œuvre '-'. Aux pages 2D7 et 258,
il nous apprend que ce fut à la vente d'une partie de la
collection de M. Joseph Fau, l'élève et l'ami de Decamps,
que furent adjugés — les 7 et 8 janvier i85o — le Pier-
rot portant son déjeuner et le Pierrot troublé dans son
repas.

L'acquéreur fut un jeune homme qui devait devenir,
grâce à son goût éclairé, un des illustres Curieux de ce
siècle. Nous avons nommé M. le baron Alphonse de
Rothschild. Nous lui sommes fort obligés de son aimable

1. Voir A rte e Storia, 4 mai.
•2. Ibidem, 11 mai.

3. Ibidem, 18 mai.

4. Ibidem, 25 mai.

5. D. Jouaust, éditeur, 338, rue Saint-Honoré.

DE DECAMPS

empressement à nous autoriser à faire graver, pour l'Art,
par M. Ferdinand Leenhoff, les deux spirituels dessins
rehaussés, qui ornent son cabinet en compagnie deplusieurs
tableaux du maître.

M. Leenhoff, le sculpteur néerlandais et très parisien,
qui ne manie pas moins habilement la pointe que le
ciseau, a donné dans ses deux eaux-fortes une nouvelle
preuve de sa rare justesse d'interprétation. Tout l'esprit de
Decamps revit dans ses planches.

1. « Il nostro consiglio sarebbe che toccasse a chi ha dato occa-
sions a tutto questo il rimediarvi in poche ore, f'acendo ricoprirc da
un esperto doratore col pennello tutti i luoghi scoperti à'una vemice
a olio con molto olio cotto c tinta oscura che accompagni che vi è. »

2. Ordiniamo doversi fare eseguire circa aile suddette porte
quanto viene proposto dal suddetto sign. Raimondo Cocchi nella sopra
citatasua lettera, il tutto a spese del suddetto signor Mengs, e incari-
chiano per l'esecuzione del lavoro il sign. Santi Pacini commissionato
dal d" signor Mengs con l'assistenza del sign. Cosimo Stries, il tutto a
forma c in csecuzione di d" benigno rescritto. (3o Maggio 1772.)

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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