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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Müntz, Eugène: Les artistes flamands et allemands en Italie pendant le XVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0179

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Frise composée et gravée par Théodore de Baig, de Nuremberg.

LES ARTISTES FLAMANDS ET ALLEMANDS EN ITALIE

PENDANT LE XV= SIÈCLE

Dans mon travail sur la Renaissance en Italie et en
France à l'époque de Charles VIII, j'ai essayé de montrer
combien les relations entre les deux grandes nations latines
avaient été multiples pendant le xve siècle, et le premier —■
si je ne m'abuse — j'ai dressé en regard du tableau de nos
dettes envers l'Italie celui de nos créances.

L'étude de l'influence exercée sur l'art italien par l'art
français ne serait pas complète si je n'étendais mes re-
cherches aux Flandres, que tant de liens rattachaient alors
à notre pays.

J'aurai également à examiner, ne fût-ce qu'à titre de
contre-épreuve, les relations établies entre l'Allemagne et
l'Italie. Aussi bien l'art allemand, ou plus exactement la
peinture allemande, ne formait-il au xv° siècle qu'un
satellite de l'art flamand.

Je dois ajouter que la France a le droit de revendiquer
un certain nombre d'artistes désignés par les Italiens du
temps comme « Fiammenghi », parfois même comme
« Tedeschi » ; en effet, il arrive à tout instant que les Ita-
liens classent parmi les Flamands les artistes originaires
de l'Artois, de la Picardie et des autres provinces du Nord.

Telles qu'elles se présentent au lecteur, ces notes
peuvent servir de supplément aux intéressants travaux de
M. Edouard Fétis, les Artistes belges à l'étranger
(Bruxelles, 1857-1865), et de M. Bertolotti, Artisti belgi
ed olandesi a Roma nei secoli XVI e XVII(Florence, 1880).

Les architectes flamands et allemands sont de moitié,
avec leurs confrères français, dans la défaveur qui s'attache
aux représentants du style gothique '. Nous n'en trouvons
plus que dans les villes où il s'agit de terminer un édifice
commencé dans ce style désormais condamné. Le dôme
de Milan, tel est le monument qui réclame le plus long-
temps leur concours. En 1481 et 1482 encore, Ludovic le,
More écrit au magistrat de Strasbourg pour lui demander
de lui envoyer des maîtres capables de mener à fin la
construction de ce sanctuaire 2. Et de fait, pendant
tout le xve siècle, des noms allemands figurent dans les
comptes de la fabrique, citons entre autres : Giovanni de
Graz et Alexandre de Marpach, en 1483 3 ; Georgius de

1. Voir dans la Chronique des Arts du 10 et du 17 mars 1883,
ma notice sur les artistes français en Italie.

2. Cicognara, Storia délia Scultura, tome II, page ig3.

3. Franchetti, Il Duomo di Milano, page 143.

Ulma,cn 1491 '; le frère Johannes Maier Theuthonicus2.
Signalons aussi « mag. Laurentius ingeniarius de Alama-
nia majori », qui offrit ses services à l'œuvre du Dôme
en 1489, mais dont l'offre ne fut pas agréée3.

En dehors de ces maitres, nous ne pouvons guère citer
que l'architecte Enrico Alemanno, qui construisit, en 1421,
la façade de l'église de San Ginesio, dans la Marche
d'Ancône '', et « magistro Joanne lu Tudisco », qualifié de
« fabricator » dans les statuts de la corporation des archi-
tectes et sculpteurs de Palerme, en 1487 :i.

Nous attachons-nous à la sculpture, les chiffres qui
s'offrent à nous n'ont pas moins d'éloquence. Dans les
premières années du xve siècle, les sculpteurs allemands
jouissent encore d'une grande réputation. En 1402, les
députés de la cathédrale d'Orvieto font venir Pietro di
Giovanni, l'auteur des sculptures d'une des portes de la
cathédrale de Florence et lui confient, outre la direction
de la loge, la décoration de la cuve baptismale. Mais les
feuillages dont Pietro l'orna ne plurent pas et les députés
lui retirèrent cet ouvrage7. En 1403, la cathédrale occupe
Cristofano tedesco; en 1405, Giovanni di Bittorio (Vitto-
riq) tedesco; en 1407, Gualuccio di Giovanni da Monaco ; en
1412, Giovanni da Monaco et Giacomo tedesco 8. A Milan,
« Gualterich Monichus teutonicus » est qualifié, en 1407,
de « magister a lapidibus vivis » 9. Puis, le crédit des étran-
gers cesse brusquement. C'est à peine si nous trouvons de

1. Annali... del duomo di Milano, tome III, page 71.

2. Annali, tome III, page 56.

3. Annali, tome III, page 49. C'est à cet artiste que se rapporte
très certainement la recommandation vise'e dans la lettre suivante :
0 Magnifiée Mecenas observandissime. Remitto gennanicas litteras
in commendationem Laurentii architecti allatas, quas mihi nudius
tertius dedisti. Hahebis et responsum, quantum conjectura exequi
ex dicto tuo potui, desiderio aptum, et quoniam Maximiliani
epistola ad Ludovicum inscribitur, tu constitues num Ludovici
quoque nomine rescribi velis, an omnino Johannis Galeacii, nain
utrique personae accommodari nostra responsio poterit. Vale. Ticini,
die 9 septembris (1489). Hisdem alligatas quoque mittimus Mar-
cliionis Montisferrati quas heri vesperi missuras scripsimus et tamen
postmodum retinuimus. — Servitor : Tristanus Chalcus. — Magco
equiti D. Bartholomeo Chalco primario ducali secretario. » (Biblio-
thèque Nationale de Paris, Archivio Sforzesco, n" 28, folio 377.)

4. Ricci, Memorie, tome I", page 117.

5. Di Marzo, / Gagini, tome I», page 28; tome II, page 4.

6. Voir mes Précurseurs de la Renaissance, pages 52, 53. Paris,
Rouam.

7. Délia Val le, Storia del duomo di Orvieto, page 120.

8. Ibid., pages 291, 292, 294, 295, 296.

y. Annali délia fabbrica del duomo di Milano, tome 1er, page 284.
 
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