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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Charcot, Jean Martin; Richer, Paul: Les démoniaques dans l'art
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Willems, J. B.: La situation du Musée de Cologne, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0267

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LA SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE. 2'3g

Bien plus, nous pouvons ajouter que, du moins clans les cas particuliers dont il s'agit, le
modèle dont s'est inspiré le peintre n'était autre qu'un sujet atteint de grande hystérie, et
ce n'est pas une des moindres preuves de la perspicacité et de la sincérité de l'artiste que
ce diagnostic rétrospectif d'une affection nerveuse alors méconnue et attribuée à une cause
surnaturelle.

D'autres artistes, il est vrai, parmi lesquels se place Raphaël, ont peint des démoniaques
— nous n'hésitons pas à le proclamer, après Charles Bell -—■ dont les convulsions ne répondent,
et c'est bien notre avis, à rien d'essentiellement réel, ni même de connu. Nous ne saurions
entrer ici dans de plus grands détails relativement aux œuvres des maîtres que nous comptons
étudier dans le cours de ce travail.

En parcourant les différentes pièces de notre collection, on peut constater d'une façon
générale qu'au fur et à mesure que l'art, quittant le langage symbolique, se transforme par
l'étude détaillée de la nature, la figure du démoniaque dépouille les signes de la convention
archaïque ou de la fantaisie personnelle pour revêtir des caractères puisés dans la réalité, et qu'il
nous a été facile de reconnaître, pour la plupart, comme appartenant à la grande névrose
hystérique. Au démoniaque, au possédé pour lequel le médecin ne soupçonnait nul remède et dont
le prêtre ou le juge s'emparait, convaincu qu'il opérait sur une âme hantée par le démon, a
succédé un malade dont le crayon ou le pinceau note toutes les attitudes, toutes les nuances de
physionomie, venant ainsi au secours de la plume, qui ne peut tout décrire dans les effets
extérieurs de cette étrange et cruelle maladie.

J. M. Charcot (de l'Institut) et P. Richer.

(La fin prochainement.)

LA SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE'

(sUITfc)
III

Tout ce que nous avons écrit de plus sévère jusqu'ici au sujet de la direction imprimée à
l'un des Musées qui, grâce aux ressources dont il dispose et à la libéralité de M. Dagobert
Oppenheim, son président, pourrait aisément être un des plus remarquables de l'Allemagne,
toutes nos critiques, toutes celles que d'autres ont justement prodiguées, disparaissent à l'arrière-
plan, devant la grave situation, aussi peu secrète que possible, à laquelle s'est trouvé acculé le
Conseil d'administration.

On sait quel achat déplorable, entre tant d'autres terriblement sujets à caution, ce Comité
directeur avait eu la malechance de faire, sous prétexte d'Adriaan van Ostade. Le morceau
était tellement faux qu'on s'en émut fort à Cologne, et, pressée par l'opinion publique, la
Commission se décida à finir par où elle eût dû commencer. On recourut, lorsqu'il était trop
tard, non pas à une expertise, mais à des expertises, et, pour comble d'humiliation, c'est à Paris
qu'on s'adressa. Les experts eurent la politesse, tout en se refusant à admettre l'attribution à
Ostade, de ne pas ajouter que des aveugles seuls avaient pu s'y tromper.

Les collections léguées par M. Wallraf, si elles sont du plus haut intérêt en fait de primitifs,
contiennent force ivraie plus récente, que l'on était tenu d'exposer également, mais, au lieu d'en
encombrer les places les plus en vue à l'étage, il fallait les reléguer dans les limbes en achetant
constamment, pour les honneurs de la cimaise, des œuvres d'un très réel mérite. C'était
l'unique moyen de rendre l'étage digne de rivaliser avec le rez-de-chaussée, occupé par la riche

i. Voir il* année, tome II, pages 55 et 114.
 
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