L' art: revue hebdomadaire illustrée (11.1885 (Teil 2))

L'ŒUVRE DE RUBENS EN AUTRICHE. 177

rapidement avec une prodigieuse habileté et un charme incomparable de couleur, surpasse tout
ce que Watteau a créé dans le même genre ; c'est un modèle que l'épigone n'a pas pu atteindre,
malgré tout son raffinement. Deux tableaux du Musée du Belvédère pour illustrer le Décaméron
et le Roland furieux d'Arioste, provenant de la collection du duc de Buckingham et peints avec
un soin extrême, tombent également dans le domaine du genre ; nous devons y ajouter encore la
grande peinture Jupiter et Mercure dînant che\ Philémon et Baucis, également au Musée du
Belvédère, d'une intimité charmante. Le genre rustique n'est représenté à Vienne que par une
esquisse de l'Académie des Beaux-Arts, Danse de paysans, mais elle suffit pour nous faire voir
l'importance de Rubens même dans ce genre de peinture.

Comme paysagiste, Rubens se montre dans toute sa splendeur dans le fameux Orage en
Phrygie du Musée du Belvédère, gravé par Bolswert dans la suite des six grands paysages et
provenant de la succession du maître. Ni Ruisdael, ni Everdingen n'ont jamais atteint à cette
interprétation dramatique de la nature ; on néglige presque le beau groupe de Jupiter indiquant à
Mercure la punition de la terre inhospitalière et les figures de Philémon et Baucis aux pieds du
dieu. La galerie du prince Liechtenstein s'est enrichie depuis quelque temps d'un ravissant
paysage provenant de l'ancienne collection du prince DemidofF à San Donato et gravé par Schelte
à Bolswert dans sa suite de vingt petits paysages.

Oscar Berggruen,

Directeur de la Société de gravure de Vienne,
Re'dacteur en chef de la revue Die Graphischen Kûnste.

LES EUPATOIRES

C'est le titre d'un des principaux tableaux de M. Alfred Verwée, un des meilleurs
peintres de l'école belge, qui a trouve' dans son compatriote, M. Auguste Danse,
un excellent interprète. La toile de M. Ver-
wée fait partie de la riche collection de
M. Alfred Michiels, de Tirlemont.
L'eupatoire, plus connue sous le nom {((
vulgaire de chanvrin, doit cette dénomi-
nation scientifique au roi Eupator qui, le
premier, fit entrer cette plante dans l'usage
médical.

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