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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0133

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Apollon vainqueur.

Dessin à la mine de plomb par Eugène Delacroix, reproduit en fac-similé par A. Robaut. Tilé de l'Œuvre complet d'Eugène Delacroix.

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

CCCLXXIII

L'Œuvre complet d'Eugène Delacroix, peintures, dessins,
gravures, lithographies, catalogué et reproduit par
Alfred Robaut, commenté par Ernest Chesneau.
Ouvrage publié avec la collaboration de Fernand
Calmettes. Un volume in-40 de xl-538 pages. Paris,
Charavay frères, éditeurs, 4, rue de Furstenberg. 1885.

Le titre seul de ce livre en dit tout l'intérêt, et ce titre
tient largement toutes ses promesses. C'est un véritable
monument élevé à la gloire de Delacroix. Il renferme envi-
ron i,5oo gravures d'après les œuvres du grand artiste. On
comprend ce qu'il a fallu d'efforts pour réunir un pareil
nombre d'ouvrages dispersés aux quatre coins du monde.
C'a été l'œuvre de M. Alfred Robaut, qui, nous disent les
éditeurs dans l'avertissement, « a consacré plus de vingt
ans de sa vie à rechercher ces œuvres partout où il pou-
vait les rencontrer, en France et à l'étranger, dans les
monuments publics et dans les musées, dans les collections
privées, dans les ventes, etc. Il en a relevé avec une exac-
titude scrupuleuse les dimensions, les provenances, la
signature, les détails de composition, de couleur et d'har-
monie. Non content d'en dresser ainsi le catalogue, il les
a dessinés, et ses dessins, exécutés à la chambre claire par
une main expérimentée, qui possède à fond le caractère du
talent de Delacroix, sont d'une justesse absolue dans leurs
petites dimensions. C'est dans ces dimensions restreintes
qu'il était précieux de les avoir pour soumettre au public,
en un seul volume et dans un format maniable, un
ensemble si considérable de productions. Suffisant pour

rappeler nettement la composition de chaque ouvrage et
pour mettre en évidence les variantes entre les sujets
plusieurs fois répétés, le procédé en croquis de M. Alfred
Robaut ne prétend point aux mérites spéciaux de l'inter-
prétation par le burin ou l'eau-forte; sa seule prétention,
pleinement justifiée, est d'être exact et clair. »

Cette appréciation est absolument juste pour la plus
grande partie des dessins de M. Robaut. Je crois cependant
que, pour un certain nombre de compositions compliquées,
dont il a été nécessaire de pousser la réduction aux limites
extrêmes, il eût mieux valu se contenter d'un simple trait.
Je citerai, par exemple, le Massacre de Scio, la Mort de
Sardanapale, les Convulsionnaires de Tanger, la Prise de
Constantinople par les croises, la Justice de Trajan, la
Mort de Valentin et un certain nombre d'autres, que la
préoccupation d'accuser les ombres a quelque peu
embrouillées. Le dessinateur ne s'est pas toujours rendu
un compte suffisant de ce que deviendraient ses dessins,
réduits à des taches de trois ou quatre centimètres de côté.

Ce n'est pas que l'inconvénient soit bien grave, mais
puisque le but était d'être clair, il aurait été plus sûrement
et à la fois plus facilement atteint par un simple trait.
C'aurait été tout bénéfice pour tout le monde, pour l'au-
teur de ces dessins et pour les personnes qui veulent se
rendre compte du sujet et de la composition linéaire des
œuvres reproduites.

Je sais bien que la composition linéaire n'est pas tout
dans un tableau, surtout quand il s'agit de Delacroix. Chez
lui, le contraste des couleurs et les oppositions de la
lumière et de l'ombre jouent un rôle essentiel, on peut
même dire dominant. Aussi, ne songé-je nullement à faire
à M. Robaut un reproche d'avoir essayé de rendre une
 
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