LA SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE
Mais alors quelles sont les attractions de nature à appeler le touriste et à lui faire prolonger
son séjour dans la belle cité rhénane ?
Si vous montez à l'étage, vous vous convaincrez promptement qu'elles sont plus que raris-
simes et vous trouverez Murray poli, archipoli, de ne qualifier que de second-rate ces peintures
parmi lesquelles il y en a beaucoup trop qui sont vraiment de dernier ordre.
Le tout petit nombre des vraies bonnes toiles est noyé dans un océan d'infimes médiocrités.
Toujours la manie de la quantité au lieu de la qualité. C'est pitoyable, du pur vandalisme !
Et quelle inintelligence artistique dans le pla-
cement ! Quel désordre ! Quel perpétuel manque
de goût ! On est à peine entré qu'on se surprend
à vouloir arracher un tas d'affreuses pancartes
jaunâtres fixées aux cadres pour distraire le
regard et faire tache, sans parler de l'aspect
malpropre de ces méchants morceaux de papier.
Involontairement la pensée se reporte immédia-
tement au Musée Stsedel, un vrai Musée modèle
par le choix, la distinction, l'aménagement, le
comfort ; ce Musée, dont Francfort s'enorgueillit
à si juste titre, n'a point gaspillé d'argent, en a
même dépensé moins que le Musée Wallraf-
Richartz, mais un réel savoir et un sentiment à
la fois délicat et très élevé de l'art ont toujours
présidé à ses excellents achats.
Ce n'est point à Francfort qu'on catalogue-
rait comme un Jacob van Ruisdael un van
Everdingen tellement écrit qu'il faut être cent
fois aveugle pour s'y tromper.
Ce n'est pas à Francfort qu'on eût acheté
les deux Janson van Ceulen, ces portraits affreu-
sement récurés de la vente Neven2.
Ce n'est pas à Francfort qu'après avoir
conquis un des meilleurs tableaux du maître,
celui de la collection François Nieuwenhuys, on
s'aviserait de donner à van Huysum un méchant
bouquet absolument indigne de son pinceau.
Ce n'est pas à Francfort qu'on prendrait un
Dubbels indiscutable pour un Bakhuyzen
Ce n'est pas à Francfort qu'on confondrait
un Teniers père —■ aussi mauvais qu'il est grand 5
—■ avec un Teniers fils.
Ce n'est pas à Francfort qu'on afficherait
en vente publique — Collection von der Leyen —
1 x J par Maure Stephan Lochner. (Musée Archiépiscopal de Cologne.)
la plus lamentable ignorance en acceptant pour Dessin de Charles E. Wilson.
un Hondecoeter un Victors parfaitement authen-
tique et de bonne qualité.
C'est moins que jamais à Francfort qu'on insulterait le nom illustre d'Adriaan van Ostade
en en affublant une infecte croûte.
C'est que d'un côté on y voit clair, de l'autre on n'y voit goutte.
(La fin prochainement.) J. B. WlLLEMS.
i. N° 1067 lia Musée Wallraf-Richartz. — i. N"> 638a et 638*. — 3. N" 65q. — 4. N° 642*. 1 m. i3 de haut sur 1 m. 79 de large.
Madone,
Mais alors quelles sont les attractions de nature à appeler le touriste et à lui faire prolonger
son séjour dans la belle cité rhénane ?
Si vous montez à l'étage, vous vous convaincrez promptement qu'elles sont plus que raris-
simes et vous trouverez Murray poli, archipoli, de ne qualifier que de second-rate ces peintures
parmi lesquelles il y en a beaucoup trop qui sont vraiment de dernier ordre.
Le tout petit nombre des vraies bonnes toiles est noyé dans un océan d'infimes médiocrités.
Toujours la manie de la quantité au lieu de la qualité. C'est pitoyable, du pur vandalisme !
Et quelle inintelligence artistique dans le pla-
cement ! Quel désordre ! Quel perpétuel manque
de goût ! On est à peine entré qu'on se surprend
à vouloir arracher un tas d'affreuses pancartes
jaunâtres fixées aux cadres pour distraire le
regard et faire tache, sans parler de l'aspect
malpropre de ces méchants morceaux de papier.
Involontairement la pensée se reporte immédia-
tement au Musée Stsedel, un vrai Musée modèle
par le choix, la distinction, l'aménagement, le
comfort ; ce Musée, dont Francfort s'enorgueillit
à si juste titre, n'a point gaspillé d'argent, en a
même dépensé moins que le Musée Wallraf-
Richartz, mais un réel savoir et un sentiment à
la fois délicat et très élevé de l'art ont toujours
présidé à ses excellents achats.
Ce n'est point à Francfort qu'on catalogue-
rait comme un Jacob van Ruisdael un van
Everdingen tellement écrit qu'il faut être cent
fois aveugle pour s'y tromper.
Ce n'est pas à Francfort qu'on eût acheté
les deux Janson van Ceulen, ces portraits affreu-
sement récurés de la vente Neven2.
Ce n'est pas à Francfort qu'après avoir
conquis un des meilleurs tableaux du maître,
celui de la collection François Nieuwenhuys, on
s'aviserait de donner à van Huysum un méchant
bouquet absolument indigne de son pinceau.
Ce n'est pas à Francfort qu'on prendrait un
Dubbels indiscutable pour un Bakhuyzen
Ce n'est pas à Francfort qu'on confondrait
un Teniers père —■ aussi mauvais qu'il est grand 5
—■ avec un Teniers fils.
Ce n'est pas à Francfort qu'on afficherait
en vente publique — Collection von der Leyen —
1 x J par Maure Stephan Lochner. (Musée Archiépiscopal de Cologne.)
la plus lamentable ignorance en acceptant pour Dessin de Charles E. Wilson.
un Hondecoeter un Victors parfaitement authen-
tique et de bonne qualité.
C'est moins que jamais à Francfort qu'on insulterait le nom illustre d'Adriaan van Ostade
en en affublant une infecte croûte.
C'est que d'un côté on y voit clair, de l'autre on n'y voit goutte.
(La fin prochainement.) J. B. WlLLEMS.
i. N° 1067 lia Musée Wallraf-Richartz. — i. N"> 638a et 638*. — 3. N" 65q. — 4. N° 642*. 1 m. i3 de haut sur 1 m. 79 de large.
Madone,