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Willems, J. B.: La situation du Musée de Cologne, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0131
LA
SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE'
(suite)
À
plus isole. Les rues avoisinantes vont être considérablement élargies.
Le pèlerinage à la cathédrale accompli, les dévotions au Dombild pieusement
les fervents de Fart, l'étude du trésor terminée et votre admiration pour la précieuse
a/qJt bien que l'architecture en ait été alourdie par l'achèvement des tours
au lieu de gagner en sveltesse, ainsi qu'on était en droit de l'espérer.
ij.v~v Ce défaut, qui frappe aujourd'hui tout homme de goût, diminuera
3 ille de province, Cologne n'en présente aucun des aspects mesquins;
admirablement située, elle a tout à fait des allures de grande cité et
rien ne devrait être plus facile à la capitale du Rhin que de retenir
davantage chez elle les étrangers, ses nombreux visiteurs.
Sa superbe cathédrale sera toujours un irrésistible attrait artistique,
probablement, s'il ne disparaît tout à fait, lorsque le noble édifice sera
II
faites par
châsse des Rois Mages : Gaspard, Melchior et Balthazar, votre enthousiasme de Curieux pour
la Paix en or émaillé, l'épée de justice, la croix archiépiscopale, etc., une fois dépensés, si vous
vous hasardez à pénétrer, à deux pas de là, dans ce que l'on appelle pompeusement —■ on
devrait dire ironiquement ■— le Musée archiépiscopal, la déception vous saisit et des plus
violentes. N'était une Madone de maître Stephan Lochner — fort intéressante quoique d'une
pureté de conservation très discutable, —• vous vous hâteriez de sortir tant les richesses de ce
Musée religieux sont, à votre grande surprise, absolument négatives.
Que faire? — A Saint-Pierre, le Martyre du Saint, par Rubens, vous réconfortera par sa
souveraine maîtrise, mais c'est l'affaire de quelques instants, le sacristain vous empêcherait de
prendre racine; chez M. le bourgmestre Thewalt, chez M. le baron Albert von Oppenheim,
vous ne demanderiez pas mieux que de vous attarder; cette fois, c'est le savoir-vivre qui vous
prescrit de ne pas abuser de l'hospitalière courtoisie qui vous accueille; et à l'Hôtel de ville qui,
à ses mérites architecturaux, joint l'avantage de vous réserver la surprise de magnifiques tentures
des Gobelins, d'après Van der Meulen, une durée réglementaire s'applique naturellement à toute
visite ; il en est de même au Gurzenich.
Inutile d'ajouter que les remarquables spécimens d'églises romanes ne retiendront sérieuse-
ment que les archéologues, que les érudits ; il reste donc le Musée Wallraf-Richartz2 pour
dernier et principal attrait.
Si vous ouvrez le Handbook for North Germany, de Murray, vous y lirez, à propos du
Musée de Cologne : It is chiefly occupied with early and second-rate works of art '0.
Impossible de mieux résumer l'éloge et la juste critique de cette collection si cruellement
mêlée.
La partie early occupe le rez-de-chaussée ; c'est une série de primitifs du plus haut intérêt,
qui fait connaître à merveille l'école de Cologne, mais cet ensemble, si indiscutablement extraor-
dinaire qu'il soit, ne manque pas de monotonie non seulement pour le vulgaire, mais encore
pour une foule de visiteurs instruits. Il est impossible de le nier, ces salles sont surtout faites
pour captiver les historiens de l'art ; la belle étude de M. Émile Michel en est la démonstration
la plus éloquente 4,
1. Voir l'Art, 11° année, tome II, page 55.
2. Le Musée porte ce double nom en l'honneur de ses deux bienfaiteurs ; M. Wallraff légua à la ville sa collection si remarquable de
maîtres primitifs; M. Richsrtz lit bâtir de ses deniers le Musée.
3. Page 42 de l'édition de 1877.
4. Le Musée de Cologne, par Emile Michel. Librairie de l'Art, 29, Cité d'Antin. Jules Rouam, éditeur.
SITUATION DU MUSÉE DE COLOGNE'
(suite)
À
plus isole. Les rues avoisinantes vont être considérablement élargies.
Le pèlerinage à la cathédrale accompli, les dévotions au Dombild pieusement
les fervents de Fart, l'étude du trésor terminée et votre admiration pour la précieuse
a/qJt bien que l'architecture en ait été alourdie par l'achèvement des tours
au lieu de gagner en sveltesse, ainsi qu'on était en droit de l'espérer.
ij.v~v Ce défaut, qui frappe aujourd'hui tout homme de goût, diminuera
3 ille de province, Cologne n'en présente aucun des aspects mesquins;
admirablement située, elle a tout à fait des allures de grande cité et
rien ne devrait être plus facile à la capitale du Rhin que de retenir
davantage chez elle les étrangers, ses nombreux visiteurs.
Sa superbe cathédrale sera toujours un irrésistible attrait artistique,
probablement, s'il ne disparaît tout à fait, lorsque le noble édifice sera
II
faites par
châsse des Rois Mages : Gaspard, Melchior et Balthazar, votre enthousiasme de Curieux pour
la Paix en or émaillé, l'épée de justice, la croix archiépiscopale, etc., une fois dépensés, si vous
vous hasardez à pénétrer, à deux pas de là, dans ce que l'on appelle pompeusement —■ on
devrait dire ironiquement ■— le Musée archiépiscopal, la déception vous saisit et des plus
violentes. N'était une Madone de maître Stephan Lochner — fort intéressante quoique d'une
pureté de conservation très discutable, —• vous vous hâteriez de sortir tant les richesses de ce
Musée religieux sont, à votre grande surprise, absolument négatives.
Que faire? — A Saint-Pierre, le Martyre du Saint, par Rubens, vous réconfortera par sa
souveraine maîtrise, mais c'est l'affaire de quelques instants, le sacristain vous empêcherait de
prendre racine; chez M. le bourgmestre Thewalt, chez M. le baron Albert von Oppenheim,
vous ne demanderiez pas mieux que de vous attarder; cette fois, c'est le savoir-vivre qui vous
prescrit de ne pas abuser de l'hospitalière courtoisie qui vous accueille; et à l'Hôtel de ville qui,
à ses mérites architecturaux, joint l'avantage de vous réserver la surprise de magnifiques tentures
des Gobelins, d'après Van der Meulen, une durée réglementaire s'applique naturellement à toute
visite ; il en est de même au Gurzenich.
Inutile d'ajouter que les remarquables spécimens d'églises romanes ne retiendront sérieuse-
ment que les archéologues, que les érudits ; il reste donc le Musée Wallraf-Richartz2 pour
dernier et principal attrait.
Si vous ouvrez le Handbook for North Germany, de Murray, vous y lirez, à propos du
Musée de Cologne : It is chiefly occupied with early and second-rate works of art '0.
Impossible de mieux résumer l'éloge et la juste critique de cette collection si cruellement
mêlée.
La partie early occupe le rez-de-chaussée ; c'est une série de primitifs du plus haut intérêt,
qui fait connaître à merveille l'école de Cologne, mais cet ensemble, si indiscutablement extraor-
dinaire qu'il soit, ne manque pas de monotonie non seulement pour le vulgaire, mais encore
pour une foule de visiteurs instruits. Il est impossible de le nier, ces salles sont surtout faites
pour captiver les historiens de l'art ; la belle étude de M. Émile Michel en est la démonstration
la plus éloquente 4,
1. Voir l'Art, 11° année, tome II, page 55.
2. Le Musée porte ce double nom en l'honneur de ses deux bienfaiteurs ; M. Wallraff légua à la ville sa collection si remarquable de
maîtres primitifs; M. Richsrtz lit bâtir de ses deniers le Musée.
3. Page 42 de l'édition de 1877.
4. Le Musée de Cologne, par Emile Michel. Librairie de l'Art, 29, Cité d'Antin. Jules Rouam, éditeur.