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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Le trésor de la Basilique de Saint-Marc
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0050

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LE TRÉSOR DE LA BASILIQUE DE SAINT-MARC

insi qu'on l'a vu par l'intéressante étude de M. G. de Léris1, un
très entreprenant éditeur vénitien, M. F. Ongania, élève un véritable
monument artistique et littéraire en l'honneur des merveilles archi-
tecturales et décoratives de l'antique Basilique.

Je suis de ceux qui applaudissent sans réserve
à l'œuvre du vaillant libraire des Procuraties ; nul
ne désire plus vivement qu'il gagne haut la main
l'audacieuse partie dans laquelle il a si résolument
engagé des capitaux considérables, mais c'est
précisément pour cela que je voudrais son ouvrage
aussi absolument complet que possible.

De là cette note laconique que je soumets à l'esprit avisé de M. Ongania.
Les touristes ne se doutent gaière de l'existence du Trésor de Saint-Marc
ou plutôt de ce qui en subsiste. Je n'ai jamais rencontré le moindre Curieux
dans la salle humide où l'on conserve — on appelle cela conserver ! — ce qui
reste de tant de merveilles. Seuls, quelques érudits connaissent ces précieuses
reliques du passé que le vandalisme laisse dépérir ou s'altérer gravement.

On n'a point d'idée en effet de l'insouciance que le clergé de Saint-Marc
témoigne pour les objets si remarquables que l'on entrevoit tant bien que mal
dans des vitrines couvertes de buée et de moisissure.

Il y a là des pièces en cristal de roche, des émaux, des ouvrages d'orfè-
vrerie religieuse, des missels à miniatures, des parements d'autel, des vêtements
sacerdotaux de toute beauté, etc.; tout cela se détériore chaque jour un peu
plus, faute des soins les plus élémentaires, sans parler du local le plus mal
choisi du monde pour préserver de la ruine ces témoignages des splendeurs
décoratives d'un glorieux passé.

Le Patriarche de Venise a la réputation d'être un esprit très distingué.
Pourquoi n'arriverait-il pas à une entente avec le Museo Civico Correr, afin d'y
exposer le Trésor de la Basilique ? L'église en conserverait la libre disposition
si ces objets sont sa propriété; ils ne seraient là qu'on loan, comme disent les
Anglais. C'est ainsi que cela se pratique au South Kensington Muséum pour
tout ce qui lui est prêté par les collectionneurs; aucun d'eux n'a jamais eu
l'ombre d'une plainte à formuler.

En attendant, il est, selon moi, de toute nécessité, puisqu'il y a un Trésor
de Saint-Marc, que l'ouvrage publié par M. Ongania non seulement le décrive,

Dessin

mais aussi le reproduise. C'est ce que nous faisons ici pour une des pièces dites de Charles e. wiison,

j j / 1 i 11 i •» 1 t • r ii ' i rr d'après une partie

de décadence, parce qu elle date du xvne siècle. La magnificence de 1 epee olierte du foul.rcau de répée
au Péloponésiaque par Innocent XI fera dignement augurer du mérite des objets "fp'ancesc^Morosini
des siècles antérieurs que possède encore le Trésor. ct conserv<Se uu Trésor

x 1 de la Basilique

On sait que Francesco Morosini, né en 1618, mort en 1694, se révéla dès de Saint-Mire, à Venise,

sa jeunesse comme un des plus grands capitaines de la République, qui le

récompensa de ses éminents services en le proclamant doge en 1688. Il avait été surnommé le
Péloponésiaque à la suite de ses victoires sur les Turcs.

1. Voir l'Art, 11' année, tome It, page ai.

Tome XXXIX. <i
 
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