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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Diehl, Charles: Ravenne, [2]: étude d'archéologie byzantine
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0085

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RAVENNE

ETUDE D'ARCHÉOLOGIE BYZANTINE 1

(PIN)

IV

LA SCULPTURE

Les monuments de la sculpture byzantine sont peu nom-
breux à Ravenne. De bonne heure, en effet, l'Eglise chrétiennne
semble s'être défiée d'un art qui avait donné aux dieux du
paganisme leur forme la plus parfaite et, tandis qu'elle cou-
vrait à profusion de mosaïques et de peintures les murailles
de ses basiliques, elle ne demandait guère au statuaire que
quelques motifs de pure décoration. Dans ces villes chrétiennes
de la Syrie centrale, que M. de Vogué a fait connaître2, on
ne rencontre ni une statue, ni un bas-relief, le rôle de la
sculpture se réduit à couvrir de riches ornements les murailles
des édifices. Il en est de même à Ravenne ; le statuaire clans
les basiliques se borne, en général, à déchiqueter ces chapi-
teaux de pierre ou de marbre aux arabesques si compliquées,
et encore il n'est qu'un décorateur au service de l'architecte.
Toutefois, on rencontre à Ravenne une assez riche série de
bas-reliefs funéraires. Mais ces monuments mêmes attestent le
rôle secondaire de la sculpture, et la décadence profonde dans
laquelle elle est tombée.

Parmi les sarcophages épars dans les rues et sur les places
de Ravenne, quelques-uns, en petit nombre, représentent la

MaDONEORANTE. . ai % r

n ,. c , c personne humaine : ce sont tantôt des scènes empruntées aux

Bas-relief de Santa Maria in Porto. r 1

Dessin de M"« Herwegen. livres saints, tantôt des compositions de convention où figurent

le Christ et les Apôtres. La plupart attestent une rare inexpé-
rience. Seul, un grand sarcophage, où sont représentées VAnnonciation et la Visitation^, montre
des attitudes plus naturelles et une main plus habile. Mais dans le sarcophage exécuté au
vne siècle pour l'exergue d'Isaac, le travail est lourd et manque d'aisance4; clans les tombeaux
des archevêques conservés à la cathédrale, la pauvreté' de l'invention, la faiblesse de l'exécution
sont plus sensibles encore : la décadence de la sculpture est désormais irrémédiable.

Aussi l'artiste se borne-t-il en général à remplacer par des compositions symboliques la figure
humaine qu'il ne sait plus rendre. Sur la plupart des sarcophages de Ravenne, on rencontre des
agneaux, des paons, des colombes, des croix et des monogrammes, des vases d'où s'échappe la
vigne, tous les motifs enfin de l'ancienne symbolique chrétienne. Dans cette décoration toute
monumentale, l'artiste retrouve quelque habileté et quelque élégance0, et toutefois, dans ces

1. Voir l'Art, n" année, tome I°r, pages 3'i, 58, 122, 141 et 179,' et tome II, page 47.

2. De Vogiié, Architecture civile et religieuse de la Syrie.

3. Reproduit dans Baye't, l'Art byzantin, page 81.

4. Reproduit dans Bayet, l'Art byzantin, page 8'j.

5. Cf. deux reproductions dans Bayet, l'Art byzantin, pages 87, 88.
 
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