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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Champeaux, Alfred de: Cauvet
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0153

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É à Aix, en Provence, dans Tannée ij3i, Gilles-Pierre Cauvet,
architecte, sculpteur et dessinateur, vint habiter Paris où il obtint
le titre de sculpteur des bâtiments de Monsieur, frère du roi, et
mourut dans cette ville le i5 novembre 1788. Il demeurait dans la
rue de Sèvres et fut inhumé dans le cimetière de l'église de Saint-
Sulpice.

Malgré le titre de sculpteur que prenait Cauvet, il était surtout
décorateur. Ses compositions, imitées des fresques antiques de Pom-
pei, contribuèrent puissamment à l'adoption du style gracieux et
délicat, mais un peu sec, qui caractérise l'époque de Louis XVI.
On y voit paraître ces profils romains qui devaient bientôt régner en maîtres absolus. Il se
montra en ce genre le rival de De Lalonde et de Salembier, et publia, en 1777, un recueil de
dessins « d'ornements à l'usage des jeunes architectes qui se destinent à la décoration des bâti-
ments, gravés par Le Roy, Miger, Martini, Petit-Viel, Hemery et M"e Liottier ». Cet ouvrage,
qui a conservé près des amateurs le succès obtenu lors de sa publication, comprend soixante-
quatre planches, dont l'exécution est bien inférieure à la finesse des dessins originaux. La
famille de Cauvet avait conservé la majeure partie des modèles reproduits dans ces gravures,
avec un assez grand nombre de compositions tirées de ses portefeuilles. Dans la vente qui fut
faite récemment de cette collection (en février 1883), plusieurs de ces dessins atteignirent des
prix réservés jusqu'ici aux meilleures œuvres de la Renaissance. Les plus remarquables étaient
des compositions destinées à servir de modèles à des panneaux d'appartement, dans lesquelles on
voyait de gracieuses figures mythologiques se jouant au milieu d'arabesques et d'attributs cham-
pêtres d'une délicatesse exquise.

Cauvet dut à son titre d'attaché à la maison artistique du frère du roi des commandes
nombreuses et importantes qui lui permirent de développer son talent de décorateur. Le travail
le plus important qu'il eût exécuté à Paris était l'hôtel de la princesse de Kinsky, femme de
l'ambassadeur d'Autriche ; cet hôtel se trouvait dans la rue Saint-Dominique. Cauvet en avait
dirigé toute la construction et avait fourni tous les dessins de la sculpture et de l'ameublement.
Les moindres détails de cette vaste demeure avaient été étudiés avec un goût scrupuleux qu'aucune
dépense n'effrayait pour atteindre la perfection. Les bronzes de la princesse de Kinsky rivalisaient
avec ceux du pavillon de Luciennes auxquels Gouthière avait travaillé, et la manufacture de
 
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