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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Decamps, Louis: Les panneaux décoratifs de M. François Ehrmann
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0100

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LES PANNEAUX DÉCORATIFS

DE

M. FRANÇOIS EH RM ANN

îdaillé en 1865, en 1868, en 1874, cheva-
. Légion d'honneur depuis 1879,
rançois Ehrmann, qui ne vit que
son art, loin de toute coterie,
de toute intrigue, M. Ehr-
mann, qui ne doit rien,
absolument rien qu'à son
seul mérite, demeure entiè-
rement ignoré, ou autant
vaut, du grand public aux
ignorances sans bornes.

En revanche, les raffinés
qui professent le noble culte
du style, qui ne prodiguent
leur admiration qu'aux inspi-
rations élevées, qui ne s'in-
clinent avec respect que de-
vant la maîtrise, ceux-là
tiennent en très haute estime
le talent à la fois sévère et
souple de M. Ehrmann.
L'artiste alsacien — M. François Ehrmann est né à Strasbourg — a fait de fortes études
sous un maître dont les tendances se résumaient en un seul mot qui fut sa constante devise :
Excelsior. J'ai nommé Charles Gleyre, qui malheureusement ne possédait pas une puissance
d'interprétation en rapport avec l'idéal poursuivi par ses poétiques rêveries. Une seule fois, il lui
fut à peu près donné d'atteindre complètement le but de ses pures ambitions : le Soir demeurera
comme sa création la plus parfaite, de la plus sereine beauté par la pensée, d'ordre secondaire
par l'exécution, par la virtuosité de la palette et de la brosse.

C'est que la tournure, le caractère, traits distinctifs de l'élève, font défaut chez le maître, où
on les trouve remplacés par une élégance de convention, élégance qui date comme toutes les
conventions. Le sentiment décoratif était inconnu à Gleyre; Ehrmann, lui, le possède au plus
haut degré et c'est par là qu'il se rattache aux meilleures traditions de l'école française, d la
continue dans une des expressions souveraines qui lui ont assuré l'empire du goût.

En 1878, les panneaux de Deck, faïences monumentales qui décoraient la façade de la
Section des Beaux-Arts, ces panneaux dont Ehrmann avait magistralement tracé les figures
allégoriques, firent sensation parmi les innombrables visiteurs de l'Exposition universelle. Cette
année, au Salon, les gens que préoccupe exclusivement la question d'art et non les dimensions
kilométriques, les gens que ne retiennent pas les toiles monstres de MM. Clairin, Besnard, Roll,
Rochegrosse, etc., ou même de M. Fritel, cet Eliacin cher à l'Administration des Beaux-Arts,
— si cela ne vaut rien en peinture, cela fera très bien en lithographie fsic!), se dit-elle, et
 
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