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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

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Dietrichson, Lorentz: Constructions en bois de l'architecture norvégienne au moyen age
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https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0119

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102 L'ART.

place deux de ces églises — il est vrai que ce sont deux des moins remarquables — et de les
reconstruire, l'une aux environs de la capitale même, l'autre près de Bergen, afin d'en rendre
l'accès plus facile aux habitants du pays, dont la plupart ne connaissent guère ces monuments
intéressants du passé.

Je pense que les lecteurs de l'Art, dont plus d'un peut-être est du nombre des voyageurs
qui visitent en été les pays du Nord, liront avec intérêt une description résumée de ces églises
et des monuments civils qui ont des origines identiques.

La Norvège méridionale, formant du nord au sud un long, vaste et haut plateau percé à
l'ouest et à l'est de crevasses profondes, ressemble à une colonne dorsale avec les côtes attenantes.
Les habitants ont fixé leurs domiciles au fond des crevasses qui forment, sur le versant oriental,
une suite de vallons nommés, en partant du nord, le Gudbrandsdalen', le Valders, le Hallingdal
et le Thelemarken ; sur le versant occidental, où pénètre la mer, elles forment une suite de
golfes (fjords) correspondants, dont seul le Sognefjord, vis-à-vis du Valders et du Hallingdal,
nous intéresse. Jusqu'à ce siècle, des passages périlleux, dont la plupart sont remplacés à présent
par d'excellentes chaussées, séparaient plus qu'ils ne reliaient l'occident de l'orient.

Dans tous les vallons sur le versant oriental,
ainsi qu'aux bords du Sognefjord, on voit les
susdites églises du moyen âge connues en Nor-
vège sous le nom de « stavekirker ». Elles sont
construites de « reisverk », c'est-à-dire de poutres
liées par des planches perpendiculaires, tandis
que, clans le « laftverk » généralement usité, les
planches horizontales sont le plus souvent rem-
placées par des poutres massives. Le voyageur
qui part de Bergen et monte le Sognefjord voit
sur les rives les églises de Vik (Hoprekstad) et
d'Urnes. S'il continue sa route en se dirio-eant du
côté du Filefjeld pour passer en Valders, il verra
encore sur le versant occidental la vénérable
église de Borgund. En cherchant sur le versant
oriental ces monuments, ordinairement dérobés
dans les vallons latéraux, il en trouvera bien çà
et là, surtout en Thelemarken, Hitterdal et
Eiclsborg; mais les vingt stavekirker environ que
possède encore la Norwège ne sont qu'un faible
reste dégradé des anciennes églises de cette espèce, qui ont probablement existé à peu près au
nombre de deux cents.

Les stavekirker norvégiennes sont difficiles à décrire. Elles n'offrent au premier regard
qu'un fatras confus de frontons, de pignons et de tourelles, une multitude de petites pyramides
superposées qui en composent une seule plus grande, couronnée d'une tourelle qui en enjambe le
faîte. Au-dessous, un toit à deux frontons couvre le centre de l'édifice ; puis vient un mur
perpendiculaire coupé par des toits inférieurs à frontons latéraux, que soutient un autre mur.
Enfin, une galerie couverte tourne quelquefois tout autour de l'église, embrassant alors l'abside
qui rejoint le chœur. Ce dernier, plus bas que le corps de bâtiment, est surmonté d'une tour à
part. La galerie même est hérissée de pignons et s'ouvre en dehors au moyen d'une balustrade à
colonnes basses et à arcades cintrées.

D'où provient cette ordonnance singulière, et quelle est l'idée primitive cachée dans les
parties apparemment si embrouillées dont sont composées ces églises ? On ne saurait en mécon-
naître l'effet pittoresque, mais on se demande si elles ont une valeur et une importance égales
au point de vue architectonique. La réponse n'est pas douteuse. Cet ensemble pittoresque, le

i. U parlé en norvégien comme ou, aa comme o.

Église norvégienne en bois, a Borgund.
Dessin de Will. Peters.
 
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