Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 11.1885 (Teil 2)

DOI article:
Michel, Émile: Van Dyck & Gonzalès Coques au Musée de Cassel
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19704#0272

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
242 L'ART.

Van Dyck nous montre également debout, enveloppé dans une simarre de satin noir, avec une
collerette et des manchettes blanches. Une de ses mains entr'ouvre un grand volume des Digestes,
posé, avec d'autres livres et un beau buste de Sénèque, sur une table couverte d'un tapis vert
pâle. Avec ses grands traits, son regard ferme et loyal, son air de calme dignité, ce person-
nage réalise le type du magistrat accompli, et la largeur comme la perfection de la peinture
sont en accord intime avec l'expression du personnage. Ces qualités exquises de simplicité et
de noblesse, nous les avions, au même degré, retrouvées dans un portrait de jeune femme
placé dans un cabinet voisin, et dont les dimensions sont exactement pareilles. Le catalogue ne
donne aucune indication relative à cette toile, qui mériterait d'ailleurs d'être nettoyée et revernie.
Cette jeune femme, c'est l'épouse de Meerstraten, Isabelle Van Asche, et, en découvrant son nom,

nous avons, du même coup, retrouvé la

date et l'explication de l'excellence de ces
deux portraits : i636, c'est-à-dire le moment
même où Van Dyck était à l'apogée de son
talent1. Avec un brin de toilette, le jeune
et frais visage de la dame reprendrait tout
son éclat ; mais le portrait n'aurait sa pleine
valeur et sa signification que s'il était rap-
proché de celui de son mari. Il y a ainsi,
de par le monde, dans les musées ou les
collections particulières, nombre de couples
primitivement associés, aujourd'hui errants
ou fixés à de longues distances et qui ne
se rejoindront plus. Une simple cloison
sépare à Cassel nos deux époux ; nous
espérons qu'on réunira ce bon ménage.
Les deux peintures ne pourraient qu'y
gagner. C'est pour être vues côte à côte
qu'elles ont été faites, en redevenant voi-
sins, il semble que les deux personnages
eux-mêmes retrouveront quelque chose de
l'atmosphère morale dans laquelle ils ont
vécu. Avant de quitter Van Dyck, citons,
pour mémoire, une Halte de cavaliers
en reconnaissance, qui lui est attribuée,
petit tableau d'ailleurs bien conçu et dans
lequel le ciel d'un gris très fin rehausse
c , t ,. , ,., . , ~ i \ p. . , nu . t. w., l'éclat de quelques tons brillants discrète-

Par Ant. Van Dyck. (Musée de Cassel.) — Dessin de Charles E. Wilson. Ml

ment répartis ; mais Van Dyck n'a jamais
eu cette lourdeur dans le dessin, ni cette vulgarité et cette gaucherie dans l'exécution. Enfin
deux portraits fort détériorés, qui figurent aussi sous son nom, un jeune garçon portant des
fruits et une petite fille avec des fleurs, doivent être restitués à l'auteur, quel qu'il soit, du grand
Portrait de famille qui, à la Pinacothèque, est désigné comme une œuvre de Frans Hais.

C'est aussi un peintre de race que ce Gonzalès Coques dont, grâce à la charmante gravure de
M. Jasinski, nous pouvons mettre sous les yeux des lecteurs de l'Art une des productions les plus
accomplies. Suivant l'indication portée au nom de Coques dans la dernière édition du catalogue
du musée de Berlin, la date du 8 décembre 1614, donnée par le catalogue d'Anvers comme étant
celle du baptême de cet artiste, est inexacte et concerne une de ses sœurs2. C'est en 1618 que,

l'OUTRAIT D'UN MAGISTRAT,

1. Les deux portraits ont été, en effet, gravés, avec la date et les noms que nous donnons, par I. F. Léonard.

2. Les nombreuses informations relatives à Coques, contenues dans ce catalogue, sont d'ailleurs les plus exactes et les j lus complètes
que l'on ait réunies sur lui.
 
Annotationen