II
PIERRE FRANCASTEL - UNE FONDATION POLONAISE
A VERSAILLES. Le couvent de la Reine
(Odczyt wygłoszony na posiedzeniu Wydziału Historji Sztuki i Kultury Towarzystwa
Opieki nad Zabytkami Przeszłości w Warszawie w dniu 1 5.VI. 1 932 r.).
Nous ne pretendons pas apporter ici une contribution tres
personnelle a 1’histoire de l’art franęais au milieu du XVIII-e siecle:
1’interet et les caracteres du monument que nous presentons
au lecteur polor.ais ont ete admirablement mis en lumiere par un
erudit consciencieux et savant, M. Alfred Hachette a qui nous
empruntons le nieilleur de notre documentation (cf. Alfred Ha-
chette: Le couvent de la Reine a Versailles. Paris 1923, et L’Affaire
Mique. Paris 1928). 11 nous a paru seulement qu’il etait interessant
d’attirer 1’attention du public averti de ce pays sur une oeuvre qui
a pour origine la volonte d’une Reine polonaise et qui eclaire en
outre d’une faęon frappante les conditions dans lesquelles se ma-
nifesta en France le mouvement dit de „retour a l’antique“ si
important pour 1’histoire des idees et du gout en Pologne.
A sa mort, survenue a Nancy au mois de mars 1766, le Roi
de Pologne Stanislas Leszczyński laissait a sa filie unique, la Reine
de France Marie, un modeste heritage de 450.000 livres en especes.
La souveraine etait elle-meme fort malade et elle ne voulut pas
differer longtemps le moment de fixer ses dernieres volontes. Elle
exprima aussitót le desir d’affecter les revenus de cette somme
a une fondation charitable.
Cln accord intervint d’abord entre la Reine et le tresor royal:
elle versa les 450.000 livres a fonds perdus moyennant la pro-
messe d’un copieux interet pour elle meme, sa vie durant, et,
apres elle, pour ses filles, Mesdames, jusqu’a Ieur mort, etant
entendu qu'a la mort de la souveraine Mesdames n’entreraient en
jouissance de leur usufruit qu’au bout de trois annees, les reve-
nus intermediaires devant etre affectes a l’achevement de la fon-
dation envisagee par la Reine. En outre reserve etait faite d’une
rente de 10.500 livres destinee, suivant les dernieres volontes du
Roi Stanislas, aux Jesuites des „deux principales provinces du
royaume" pour leurs missions.
Au surplus toute 1’affaire fut conduite non seulement par la
Reine Marie Leszczyńska mais par ses conseillers polonais, les
confesseurs et aumóniers du Rois Stanislas, puis de la Reine sa
filie.
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PIERRE FRANCASTEL - UNE FONDATION POLONAISE
A VERSAILLES. Le couvent de la Reine
(Odczyt wygłoszony na posiedzeniu Wydziału Historji Sztuki i Kultury Towarzystwa
Opieki nad Zabytkami Przeszłości w Warszawie w dniu 1 5.VI. 1 932 r.).
Nous ne pretendons pas apporter ici une contribution tres
personnelle a 1’histoire de l’art franęais au milieu du XVIII-e siecle:
1’interet et les caracteres du monument que nous presentons
au lecteur polor.ais ont ete admirablement mis en lumiere par un
erudit consciencieux et savant, M. Alfred Hachette a qui nous
empruntons le nieilleur de notre documentation (cf. Alfred Ha-
chette: Le couvent de la Reine a Versailles. Paris 1923, et L’Affaire
Mique. Paris 1928). 11 nous a paru seulement qu’il etait interessant
d’attirer 1’attention du public averti de ce pays sur une oeuvre qui
a pour origine la volonte d’une Reine polonaise et qui eclaire en
outre d’une faęon frappante les conditions dans lesquelles se ma-
nifesta en France le mouvement dit de „retour a l’antique“ si
important pour 1’histoire des idees et du gout en Pologne.
A sa mort, survenue a Nancy au mois de mars 1766, le Roi
de Pologne Stanislas Leszczyński laissait a sa filie unique, la Reine
de France Marie, un modeste heritage de 450.000 livres en especes.
La souveraine etait elle-meme fort malade et elle ne voulut pas
differer longtemps le moment de fixer ses dernieres volontes. Elle
exprima aussitót le desir d’affecter les revenus de cette somme
a une fondation charitable.
Cln accord intervint d’abord entre la Reine et le tresor royal:
elle versa les 450.000 livres a fonds perdus moyennant la pro-
messe d’un copieux interet pour elle meme, sa vie durant, et,
apres elle, pour ses filles, Mesdames, jusqu’a Ieur mort, etant
entendu qu'a la mort de la souveraine Mesdames n’entreraient en
jouissance de leur usufruit qu’au bout de trois annees, les reve-
nus intermediaires devant etre affectes a l’achevement de la fon-
dation envisagee par la Reine. En outre reserve etait faite d’une
rente de 10.500 livres destinee, suivant les dernieres volontes du
Roi Stanislas, aux Jesuites des „deux principales provinces du
royaume" pour leurs missions.
Au surplus toute 1’affaire fut conduite non seulement par la
Reine Marie Leszczyńska mais par ses conseillers polonais, les
confesseurs et aumóniers du Rois Stanislas, puis de la Reine sa
filie.
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