Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1900

DOI issue:
Nr. 12 (24 Mars)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0116
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
106

LA CHRONIQUE DES ARTS

secrétaires ; Z. Astruc, G. Bareau, Mm* L.
Berteaux, MM. Beylard, Bottée, Charpentier,
Chrétien, Desca, Paul Dubois, Alphée Dubois,
Falguière, Gardet, Guilbert, Guilloux, Hiolin,
Icard, Claudius Marioton, Puech, Eug. Ro-
bert, Roty, Suchetet, Tonnellier, Valton, Mas-
soule.

Architecture. — MM. Pascal, Vaudremer,
Daumet, Scellier de Gisors, Moyaux, Mayeux,
Laloux, Guadet, Redon, Raulin, Loviot, De-
glane, Adr. Chancel, Normand.

Dans la nuit de lundi à mardi, des mal-
faiteurs se sont introduits, à l'aide de fausses
clefs, dans le Musée des antiquités de Rouen
et ont fracturé des vitrines contenant des
pièces, des médailles et des colliers très an-
ciens. Ne s'attachant qu'aux pièces d'or ou
objets d'or, les voleurs ont dédaigné de s'em-
parer des pièces de bronze et d'argent, pour-
tant très anciennes. Parmi les pièces déro-
bées, on en signale néanmoins qui possèdent
une réelle valeur, notamment une bague en
or de l'époque mérovingienne, une quinzaine
de pièces de monnaie de l'époque romaine,
un collier en or que l'on croit gaulois. Une
collection composée de neuf médaillons, d'un
petit collier et de deux bracelets, le tout en
or, connue sous le nom de a trésor de Cailly »
et qui constituait une des richesses du mu-
sée, a également disparu.

Le tout a une valeur réelle de 3.000 ou 4.000
francs et, pour les collectionneurs, de 8.000 à
10.0C0 francs.

On vient de découvrir à Bosco Reale
une série de fresques en excellent état, qui,
disent les Débats, forment l'ensemble le plus
complet et le plus important que nous ait en-
core légué l'antiquité romaine. Dans la pro-
priété du député de Prisco, tout près de l'en-
droit où fut trouvée, il y a quelques années,
la belle vaisselle d'argent que se sont parta-
gée le Louvre et le musée de Naples, les
fouilles ont mis à jour toute une vaste et belle
villa romaine. Autour de ces ruines on a
trouvé d'abord des squelettes, des lampes et
divers ustensiles sans intérêt particulier. En
poursuivant les fouilles, on découvrit les mo-
saïques d'un atrium, puis quatre pièces précé-
dées d'un péristyle que décoraient des fres-
ques également remarquables par leur état
de conservation tout à fait exceptionnelle et
par la beauté parfaite de leur exécution. Dans
l'un dos salons, on voit quatorze figures
peintes dont chacune dépasse d'un mètre et
demi la grandeur naturelle ; quelques-unes
semblent des portraits. On admire, sur les
murs d'une seconde pièce, des groupes de
femmes dans diverses altitudes, un cithariste
richement vêtu, un gladiateur assis, une
figure féminine soutenant un bouclier. Dans
le péristyle ont été retrouvés des masques,
de beaux motifs d'ornementation et deux Vic-
toires. De l'avis de tous les connaisseurs, ces
fresques sont plus belles que toutes les pein-
tures découvertes jusqu'ici à Rome ou à
Poinpéi.

Des ouvriers qui creusaient un canal
près de la petite ville d'Adria, dans la plaine

du Pô, ont découvert récemment deux vais-
seaux antiques, enfouis dans le sol à 3m30 de
profondeur. Ces vaisseaux sont dans un bon
état de conservation. On suppose qu'au pre-
mier siècle de notre ère ils furent jetés sur
cette côte sauvage par une tempête et ensuite
enfouis par des couches de sables envahis-
sants. On a trouvé dans l'intérieur de ces
vaisseaux des vases et divers objets en terre
cuite, des armes, des ustensiles de bronze et
des ossements humains. Le gouvernement
italien a fait réunir tous ces débris, qui vont
être classés par une Commission spéciale
dans un musée.

Le 17 mars, un violent incendie a
éclaté à l'Académie impériale des Beaux-Arts
de Saint-Pétersbourg. Différentes classes
d'études de dessin, ainsi que certaines parties
de la chancellerie, ont été assez gravement
endommagées. On a eu, un moment, des
craintes très sérieuses de voir s'effondrer la
coupole de l'édifice ; mais, grâce aux secours
énergiques, ce péril a été conjuré et le feu
n'a pas tardé à être arrêté. Eort heureuse-
ment, les œuvres d'art, si nombreuses à
l'Académie des Beaux-Arts, n'ont pas souffert,
et l'on n'a à déplorer que des dégâts maté-
riels, considérables, il est vrai, mais facile-
ment réparables.

On annonce également de Saint-Péters-
bourg que, prochainement, sera installé dans
celte ville un « musée Souvarow », où figure-
ront tous les objets qu'on pourra réunir ayant
appartenu à cet illustre général. Dans le voi-
sinage du musée s'élèvera une église en bois,
celle-là même qui fut construite par Souvarow
en son village de Kantchanskoé. Elle sera dé-
montée avec le plus grand soin, chaque pièce
sera marquée d'un signe distinctif, puis le
tout sera transporté à Saint-Pétersbourg, et
l'édifice sera reconstitué avec ses matériaux
primitifs. Il n'y aura de neuf que les pierres
et la maçonnerie des fondements.

Pour la sauvegarde des anciennes villes

La Société des Amis des Monuments rouen-
nais, émue à bon droit de la démolition projetée
de la vieille maison du x\c siècle située rue
Saint-Romain, près de la cathédrale de Rouen, et
d'an projet de suppression de tous les vieux lo-
gis qui forment le côté nord de la rue, nous
adresse une énergique protestation contre ces
deux projets, en nous priant de la signer et de
la faire signer.

La Chronique s'empresse de souscrire à celte
protestation et recommande chaleureusement à
tous ses lecteurs, amoureux comme elle des as-
pects artistiques des villes, de se joindre aux
Amis des Monuments rouennais et d'envoyer
leur adhésion soit à nous, soit au président de la
Société, hôtel des Sociétés savantes, 40 bis, rue
Saint-Lô, à Rouen.

Autre vandalisme en perspective :

On annonce de Bordeaux qu'un des plus beaux ,
 
Annotationen