DOI issue:
Nr. 17 (28 Avril)
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182
LA CHRONIQUE DES ARTS
■original de David représentant Marat mort
dans sa baignoire, de même qu'un portrait
de David, par Navez, daté de Bruxelles 1817.
L'empereur d'Autriche a adressé aussi, à cette
exposition, le berceau et la voiture aux chè-
vres du roi de Rome.
Le musée du Louvre vient de recevoir
notification, entre autres legs intéressants, du
portrait de M1»8 Riesener, par son mari le
peintre Riesener. Ce portrait est un très beau
pastel daté de 1849.
Vendredi prochain, 4 mai, le Salon sera
fermé provisoirement pour le vote des récom-
penses.
Plusieurs de nos confrères publient l'in-
formation suivante :
« Il est très probable que la Ville de Paris
ne procédera pas, cette année, au Salon, aux
achats de tableaux, sculpture et objets d'art
qu'elle a coutume de l'aire annuellement.
Dans ce cas, le crédit serait réservé et, après
les élections municipales, employé dans son
ensemble, si même le nouveau Conseil ne
juge à propos d'en augmenter le chiffre, à
des achats des œuvres exposées à l'Exposition
Universelle par des artistes français. »
Lundi dernier, a eu lieu, rue Pierre-
Charron, l'inauguration des nouvelles Gale-
ries de la Charité, que la comtesse de Cas-
tellane a fait édifier sous la direction de
M. Sanson, architecte.
Dimanche dernier, a eu lieu, à Lyon,
l'inauguration d'un monument à la mémoire
du sergent Blandan, œuvre de M. Lamotte
pour la sculpture et de M. Dubuisson pour
l'architecture.
**# L'assemblée générale annuelle de la
Société des peintres-lithographes a eu lieu
cette semaine.
Ont été réélus ou élus pour trois années à
l'unanimité : MM. Henry Hamel, président ;
Dillon, Weber, Léandre, vice-présidents ; G.
Fuchs, Fauchon, Comoy, AUeaume, Bourgon-
nier, A. Morlot, Gicqueau, Gumery, Neumont,
Trigoulet, Orazi, de Feure, M. Eliot, Sonnier
et Grun.
**;!•. M. Jef Lambeaux, le sculpteur belge,
exposera, à la fin de ce mois, ses œuvres,
avenue du Trocadéro, près du palais des
Mines. Entre autres œuvres, on y retrouvera
Les Passions humaines, le colossal bas-relief
qui a été, de la part de l'artiste, le résultat de
plus de dix ans d'efforts.
L'académie de Rouen fait savoir qu'entre
autres prix elle distribuera, en 1901, un prix
Bouctot de 500 fr. à une œuvre de peinture,
sculpture, gravure ou architecture, dont l'au-
teur sera né ou domicilié en Normandie.
Les Médailles d'honneur du Salon de 1900
Samedi dernier a eu lieu le vote des mé-
dailles d'honneur du Salon de la Société des
Artistes français. En voici le résultat ;
Peinture. — M. Ferdinand Humbert, auteur
des Portraits de M. Alex et de M"" Eisa Eyraud,
a obtenu la médaille d'honneur au premier tour
de scrutin par 154 voix.
Sculpture. — M. Raoul Verlet, auteur d'une
Fontaine pour la ville de Bordeaux, a obtenu la
médaille d'honneur par 97 voix.
Architecture. — M. Albert Guilbert, auteur
du Monument commémoratif élevé, rue Jean-
Goujon, à la mémoire des victimes du Bazar
de la Charité, a obtenu la médaille d'honneur au
second tour de scrutin par 46 voix.
Gravure et Lithographie. — M. Auguste
Boulard a obtenu la médaille d'honneur, par
49 voix, pour son eau-forte : Vive VEmpereur.'
d'après M. F. Flameng.
Un tableau inconnu du Musée de Gand
Parmi les Primitifs flamands du musée de Gand,
on remarque, portant la mention « Inconnu, xvi°
siècle », un tableau représentant La Femme adul-
tère.
Dans un temple d'où l'on aperçoit en perspec-
tive, par un portique, la place publique d'une
ville importante, le Christ, un genou en terre,
écrit sur le parvis : « Que celui d'entre vous qui
est sans péché lui jette la première pierre ! »
La femme adultère, debout, se présente de l'ace
au milieu du tableau. Divers personnages, par
leur attitude et leurs gestes, témoignent, dit le
catalogue, de l'impression que leur causent les
paroles du Christ.
Au milieu d'une des guirlandes qui décorent le
plein cintre du portique du fond, se trouve un
cartel avec une date dont le dernier chiffre n'est
guère lisible : 1540 (ou 154(5).
Ce tableau, dont on ne connaît pas la prove-
nance, doit avoir appartenu jadis à un des cou-
vents de Belgique supprimés, car on le trouve
catalogué au n° 204 de l'ancien inventaire du dépôt
de Baudeloo, qui fut créé vers 1795.
Un spécialiste d'une haute compétence, lors
d'une visite faite au musée gantois, avait cru
pouvoir attribuer cette œuvre à Pierre Coecke
d'Alost, qui devint à la fois le maître et le beau-
père de Pierre Breughel le vieux.
Je trouvais l'attribution très plausible, car ce
tableau est bien de l'époque de Coecke et rappelle
une de ses œuvres présumées : La Cène, du
musée de Bruxelles.
En relisant dernièrement le Livre des Peintres
de Garl van Mander, cette source intarissable de
documents concernant nos anciens Flamands, je
m'arrêtai songeur devant le paragraphe sui-
vant :
« Toujours à Gand, mais à une époque moins
reculée (que Gérard Horebout) vivait Lievin de
Witte, bon maître, surtout en architectures et
perspectives, son genre de prédilection. Au nom-
bre de ses œuvres figurait un tableau : La Femme
adultère. On voit à Gand, dans l'église de Saint-
Jean, de beaux vitraux dont il donna le dessin. »
Le tableau cité par van Mander ne serait-il pas
celui du musée gantois?
Il porte le même titre, il est d'origine gantoise
LA CHRONIQUE DES ARTS
■original de David représentant Marat mort
dans sa baignoire, de même qu'un portrait
de David, par Navez, daté de Bruxelles 1817.
L'empereur d'Autriche a adressé aussi, à cette
exposition, le berceau et la voiture aux chè-
vres du roi de Rome.
Le musée du Louvre vient de recevoir
notification, entre autres legs intéressants, du
portrait de M1»8 Riesener, par son mari le
peintre Riesener. Ce portrait est un très beau
pastel daté de 1849.
Vendredi prochain, 4 mai, le Salon sera
fermé provisoirement pour le vote des récom-
penses.
Plusieurs de nos confrères publient l'in-
formation suivante :
« Il est très probable que la Ville de Paris
ne procédera pas, cette année, au Salon, aux
achats de tableaux, sculpture et objets d'art
qu'elle a coutume de l'aire annuellement.
Dans ce cas, le crédit serait réservé et, après
les élections municipales, employé dans son
ensemble, si même le nouveau Conseil ne
juge à propos d'en augmenter le chiffre, à
des achats des œuvres exposées à l'Exposition
Universelle par des artistes français. »
Lundi dernier, a eu lieu, rue Pierre-
Charron, l'inauguration des nouvelles Gale-
ries de la Charité, que la comtesse de Cas-
tellane a fait édifier sous la direction de
M. Sanson, architecte.
Dimanche dernier, a eu lieu, à Lyon,
l'inauguration d'un monument à la mémoire
du sergent Blandan, œuvre de M. Lamotte
pour la sculpture et de M. Dubuisson pour
l'architecture.
**# L'assemblée générale annuelle de la
Société des peintres-lithographes a eu lieu
cette semaine.
Ont été réélus ou élus pour trois années à
l'unanimité : MM. Henry Hamel, président ;
Dillon, Weber, Léandre, vice-présidents ; G.
Fuchs, Fauchon, Comoy, AUeaume, Bourgon-
nier, A. Morlot, Gicqueau, Gumery, Neumont,
Trigoulet, Orazi, de Feure, M. Eliot, Sonnier
et Grun.
**;!•. M. Jef Lambeaux, le sculpteur belge,
exposera, à la fin de ce mois, ses œuvres,
avenue du Trocadéro, près du palais des
Mines. Entre autres œuvres, on y retrouvera
Les Passions humaines, le colossal bas-relief
qui a été, de la part de l'artiste, le résultat de
plus de dix ans d'efforts.
L'académie de Rouen fait savoir qu'entre
autres prix elle distribuera, en 1901, un prix
Bouctot de 500 fr. à une œuvre de peinture,
sculpture, gravure ou architecture, dont l'au-
teur sera né ou domicilié en Normandie.
Les Médailles d'honneur du Salon de 1900
Samedi dernier a eu lieu le vote des mé-
dailles d'honneur du Salon de la Société des
Artistes français. En voici le résultat ;
Peinture. — M. Ferdinand Humbert, auteur
des Portraits de M. Alex et de M"" Eisa Eyraud,
a obtenu la médaille d'honneur au premier tour
de scrutin par 154 voix.
Sculpture. — M. Raoul Verlet, auteur d'une
Fontaine pour la ville de Bordeaux, a obtenu la
médaille d'honneur par 97 voix.
Architecture. — M. Albert Guilbert, auteur
du Monument commémoratif élevé, rue Jean-
Goujon, à la mémoire des victimes du Bazar
de la Charité, a obtenu la médaille d'honneur au
second tour de scrutin par 46 voix.
Gravure et Lithographie. — M. Auguste
Boulard a obtenu la médaille d'honneur, par
49 voix, pour son eau-forte : Vive VEmpereur.'
d'après M. F. Flameng.
Un tableau inconnu du Musée de Gand
Parmi les Primitifs flamands du musée de Gand,
on remarque, portant la mention « Inconnu, xvi°
siècle », un tableau représentant La Femme adul-
tère.
Dans un temple d'où l'on aperçoit en perspec-
tive, par un portique, la place publique d'une
ville importante, le Christ, un genou en terre,
écrit sur le parvis : « Que celui d'entre vous qui
est sans péché lui jette la première pierre ! »
La femme adultère, debout, se présente de l'ace
au milieu du tableau. Divers personnages, par
leur attitude et leurs gestes, témoignent, dit le
catalogue, de l'impression que leur causent les
paroles du Christ.
Au milieu d'une des guirlandes qui décorent le
plein cintre du portique du fond, se trouve un
cartel avec une date dont le dernier chiffre n'est
guère lisible : 1540 (ou 154(5).
Ce tableau, dont on ne connaît pas la prove-
nance, doit avoir appartenu jadis à un des cou-
vents de Belgique supprimés, car on le trouve
catalogué au n° 204 de l'ancien inventaire du dépôt
de Baudeloo, qui fut créé vers 1795.
Un spécialiste d'une haute compétence, lors
d'une visite faite au musée gantois, avait cru
pouvoir attribuer cette œuvre à Pierre Coecke
d'Alost, qui devint à la fois le maître et le beau-
père de Pierre Breughel le vieux.
Je trouvais l'attribution très plausible, car ce
tableau est bien de l'époque de Coecke et rappelle
une de ses œuvres présumées : La Cène, du
musée de Bruxelles.
En relisant dernièrement le Livre des Peintres
de Garl van Mander, cette source intarissable de
documents concernant nos anciens Flamands, je
m'arrêtai songeur devant le paragraphe sui-
vant :
« Toujours à Gand, mais à une époque moins
reculée (que Gérard Horebout) vivait Lievin de
Witte, bon maître, surtout en architectures et
perspectives, son genre de prédilection. Au nom-
bre de ses œuvres figurait un tableau : La Femme
adultère. On voit à Gand, dans l'église de Saint-
Jean, de beaux vitraux dont il donna le dessin. »
Le tableau cité par van Mander ne serait-il pas
celui du musée gantois?
Il porte le même titre, il est d'origine gantoise