DOI issue:
Nr. 32 (20 Octobre)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.19755#0332
322
LA CHRONIQUE DES ARTS
œuvre magistrale, qui est aussi un précieux
document historique, a été donnée, il y a quel-
ques mois, à notre grand musée de l'histoire
de France par la fille même de la reine de
Westphaiie, S. A. I. la princesse Malthilde.
*** On s'occupe de peupler de bustes un
des vestibules de la Faculté de droit de Paris.
Il y a là treize œils-de-bœuf, placés chacun
à la base d'un des berceaux de briques claires
composant la voûte. On les remplira avec
treize bustes de savants juristes.
Voici la liste des portraits et des sculpteurs :
Philippe de Beaumanoir, par M. Ernest Du-
bois; Cujas, par M. Georges Bareau ; Dumou-
lin, par M. Levasseur; Guy-Coquille, par M.
Ghoppin; D'Argentié, par M. Daillion; Loisel,
par M. Hercule; Loyseau, par M. d'Houdain;
Bornât, par M. Massoule; De Lamoignon,
par M. Moncel; D'Aguesseau, par M. Henri
Gordier; Pothier, par M. Béguine; Portails,
par M. Marquet de Vasselot ; Tronchet, par
M. Ferdinand Faivre.
Le musée de Lille vient de s'enrichir
par voie d'acquisition d'une superbe collection
de monnaies flamandes, la plus riche de toute
l'Europe. Les 2.000 numéros dont elle se com-
pose renferment de nombreuses pièces uni-
ques, notamment un denier de Charles le
Chauve (840-877) frappé à Courtrai ; un denier
de Robert le Frison ( 1072-1092) et un autre de
Clémence, femme de Robert II et gouvernante
de Flandre pendant la première croisade
(1096-1100), tous deux frappés à Saint-Bertin
de Saint-Omer; un royal d'or de Louis de
Crécy (1322-1346) ; un demi-ange d'or (1384-140Ô)
de Philippe le Hardi ; un écu heaumé d'or de
Philippe le Bon (1419-1467) et le grand réal
d'or frappé à Bruges, en 1487, au nom de
Maximilien, roi des Romains (1482-1494).
Mgr Fallières, évêque de Saint-Brieuc,
vient de créer dans son diocèse une commis-
sion qui devrait exister partout en France.
Aucune construction, aucune restauration,
nulle démolition, pas la moindre aliénation
de mobilier religieux ne pourront avoir lieu
sans l'avis de cette commission, composée
d'archéologues et de lettrés bretons.
On n'a pas oublié les polémiques aux-
quelles a donné lieu le projet de la munici-
palité d'Avignon de faire disparaître, pour des
raisons d'édilité, une partie des remparts de
cette ville. Nous apprenons, aujourd'hui, que
la municipalité fait démolir la porte de Loulle,
sous la surveillance des agents des Monu-
ments historiques, afin d'obtenir un agrandis-
sement de quatre mètres.
Le « rembraniste » bien connu, M. Hof-
stede de Groot a, ainsi qu'il l'annonce dans le
Nieuioe Rotlerdamsche Courant, découvert
récemment en France trois Rembrandt : à
Nantes, un portrait de femme de grandeur
naturelle, portant le costume des environs
de 1635; à Rennes, un petit tableau designé
jusqu'à présent comme « copie d'après Rem-
brandt»; à Compiègne, un Christ à Em-
mails, regardé jusqu'ici comme une œuvre de
l'école de Rembrandt.
On annonce que le prince Chigi, ayant
vendu à l'étranger le tableau de Bol.ticelli, La
Vierge aux epis, qui faisait partie rie sa
galerie (1), va être poursuivi devant les tribu-
naux romains pour contravention à l'édit
Pacca.
On vient de faire une nouvelle et splen-
dide découverte, à Bosco Reale, où fut trouvé
déjà le fameux trésor que le baron Edmond
de Rothschild a donné au Louvre.
C'est un immense édifice remontant, pa-
raît-il, à une époque antérieure à celle de
Pompéi.
Ce qui donne une valeur inestimable à cette
nouvelle découverte, c'est que les parois de
cet édifice sont ornées de fresques de toute
beauté, en parfait état de conservation.
La Gazette reviendra en détail sur cette im-
portante découverte.
La galerie de Dresde s'est enrichie ré-
cemment, par un legs, d'une œuvre de Paul
Delaroche : le portrait bien connu de sa sœur,
la cantatrice Henriette Sonntag, dans le rôle
de donna Anna.
sic** Un tableau attribué à Hugo van der
Goes, peintre qui n'était pas encore représenté
au musée de Berlin, a été acquis récemment
par la galerie. C'est un groupe de Saintes
femmes avec saint Jean, qui formait le volet
droit d'un triptyque dont la partie centrale
représentait la Descente de croix. Mais l'état
de conservation assez médiocre de la pein-
ture ne permet pas d'affirmer nettement l'au-
thenticité de l'attribution.
---—<~M-*-mrri&s-zn-ja__■■ ~i5—-—.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE PORTRAITS D'ARTISTES
DRAMATIQUES ET LYRIQUES DU SIÈCLE
C'est une exposition qu'il ne faut pas juger
comme les autres. Si l'on y venait en cri-
tique, il y aurait de quoi médire. Sur 390
numéros, trois cents sont parfaitement in-
signifiants et indignes de figurer dans une
exposition d'art. Donc, au p"int de vue de
la peinture et de la sculpture, les bonnes
choses sont rares. Rencontre-t-on, çà et là,
une signature illustre, l'œuvre qu'elle cou-
vre n'est pas de la catégorie des créations
précieuses de son auteur : par exemple, le
Talma d'Eugène Delacroix, appartenant à
la Comédie-Française. Deux belles notes de
couleur — rouge sur rouge — du grand
maîtiv romantique ne sauraient certes man-
quer d'intérêt; mais, dans l'œuvre admira-
ble de Delacroix, ce Talma est moins que
secondaire. La religion de Corot neioit pas
non plus nous faire exagérer l'importance
(1) V. reprod. dans Gazette des Beaux-Arts,
3e pér., t. xx, p. 18i.
LA CHRONIQUE DES ARTS
œuvre magistrale, qui est aussi un précieux
document historique, a été donnée, il y a quel-
ques mois, à notre grand musée de l'histoire
de France par la fille même de la reine de
Westphaiie, S. A. I. la princesse Malthilde.
*** On s'occupe de peupler de bustes un
des vestibules de la Faculté de droit de Paris.
Il y a là treize œils-de-bœuf, placés chacun
à la base d'un des berceaux de briques claires
composant la voûte. On les remplira avec
treize bustes de savants juristes.
Voici la liste des portraits et des sculpteurs :
Philippe de Beaumanoir, par M. Ernest Du-
bois; Cujas, par M. Georges Bareau ; Dumou-
lin, par M. Levasseur; Guy-Coquille, par M.
Ghoppin; D'Argentié, par M. Daillion; Loisel,
par M. Hercule; Loyseau, par M. d'Houdain;
Bornât, par M. Massoule; De Lamoignon,
par M. Moncel; D'Aguesseau, par M. Henri
Gordier; Pothier, par M. Béguine; Portails,
par M. Marquet de Vasselot ; Tronchet, par
M. Ferdinand Faivre.
Le musée de Lille vient de s'enrichir
par voie d'acquisition d'une superbe collection
de monnaies flamandes, la plus riche de toute
l'Europe. Les 2.000 numéros dont elle se com-
pose renferment de nombreuses pièces uni-
ques, notamment un denier de Charles le
Chauve (840-877) frappé à Courtrai ; un denier
de Robert le Frison ( 1072-1092) et un autre de
Clémence, femme de Robert II et gouvernante
de Flandre pendant la première croisade
(1096-1100), tous deux frappés à Saint-Bertin
de Saint-Omer; un royal d'or de Louis de
Crécy (1322-1346) ; un demi-ange d'or (1384-140Ô)
de Philippe le Hardi ; un écu heaumé d'or de
Philippe le Bon (1419-1467) et le grand réal
d'or frappé à Bruges, en 1487, au nom de
Maximilien, roi des Romains (1482-1494).
Mgr Fallières, évêque de Saint-Brieuc,
vient de créer dans son diocèse une commis-
sion qui devrait exister partout en France.
Aucune construction, aucune restauration,
nulle démolition, pas la moindre aliénation
de mobilier religieux ne pourront avoir lieu
sans l'avis de cette commission, composée
d'archéologues et de lettrés bretons.
On n'a pas oublié les polémiques aux-
quelles a donné lieu le projet de la munici-
palité d'Avignon de faire disparaître, pour des
raisons d'édilité, une partie des remparts de
cette ville. Nous apprenons, aujourd'hui, que
la municipalité fait démolir la porte de Loulle,
sous la surveillance des agents des Monu-
ments historiques, afin d'obtenir un agrandis-
sement de quatre mètres.
Le « rembraniste » bien connu, M. Hof-
stede de Groot a, ainsi qu'il l'annonce dans le
Nieuioe Rotlerdamsche Courant, découvert
récemment en France trois Rembrandt : à
Nantes, un portrait de femme de grandeur
naturelle, portant le costume des environs
de 1635; à Rennes, un petit tableau designé
jusqu'à présent comme « copie d'après Rem-
brandt»; à Compiègne, un Christ à Em-
mails, regardé jusqu'ici comme une œuvre de
l'école de Rembrandt.
On annonce que le prince Chigi, ayant
vendu à l'étranger le tableau de Bol.ticelli, La
Vierge aux epis, qui faisait partie rie sa
galerie (1), va être poursuivi devant les tribu-
naux romains pour contravention à l'édit
Pacca.
On vient de faire une nouvelle et splen-
dide découverte, à Bosco Reale, où fut trouvé
déjà le fameux trésor que le baron Edmond
de Rothschild a donné au Louvre.
C'est un immense édifice remontant, pa-
raît-il, à une époque antérieure à celle de
Pompéi.
Ce qui donne une valeur inestimable à cette
nouvelle découverte, c'est que les parois de
cet édifice sont ornées de fresques de toute
beauté, en parfait état de conservation.
La Gazette reviendra en détail sur cette im-
portante découverte.
La galerie de Dresde s'est enrichie ré-
cemment, par un legs, d'une œuvre de Paul
Delaroche : le portrait bien connu de sa sœur,
la cantatrice Henriette Sonntag, dans le rôle
de donna Anna.
sic** Un tableau attribué à Hugo van der
Goes, peintre qui n'était pas encore représenté
au musée de Berlin, a été acquis récemment
par la galerie. C'est un groupe de Saintes
femmes avec saint Jean, qui formait le volet
droit d'un triptyque dont la partie centrale
représentait la Descente de croix. Mais l'état
de conservation assez médiocre de la pein-
ture ne permet pas d'affirmer nettement l'au-
thenticité de l'attribution.
---—<~M-*-mrri&s-zn-ja__■■ ~i5—-—.
PETITES EXPOSITIONS
EXPOSITION DE PORTRAITS D'ARTISTES
DRAMATIQUES ET LYRIQUES DU SIÈCLE
C'est une exposition qu'il ne faut pas juger
comme les autres. Si l'on y venait en cri-
tique, il y aurait de quoi médire. Sur 390
numéros, trois cents sont parfaitement in-
signifiants et indignes de figurer dans une
exposition d'art. Donc, au p"int de vue de
la peinture et de la sculpture, les bonnes
choses sont rares. Rencontre-t-on, çà et là,
une signature illustre, l'œuvre qu'elle cou-
vre n'est pas de la catégorie des créations
précieuses de son auteur : par exemple, le
Talma d'Eugène Delacroix, appartenant à
la Comédie-Française. Deux belles notes de
couleur — rouge sur rouge — du grand
maîtiv romantique ne sauraient certes man-
quer d'intérêt; mais, dans l'œuvre admira-
ble de Delacroix, ce Talma est moins que
secondaire. La religion de Corot neioit pas
non plus nous faire exagérer l'importance
(1) V. reprod. dans Gazette des Beaux-Arts,
3e pér., t. xx, p. 18i.