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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 4 (22 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0038
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28

LA CHRONIQUE DES ARTS

et de Hagné Aphrodite. Un grand escalier permet-
tait d’accéder, par une centaine de marches, au site
des temples. Les inscriptions très nombreuses,
trouvées au cours de l’exploration, presque toutes
datées, mentionnent beaucoup d’Athéniens ; elles
aideront grandement à reconstituer l’histoire des
différents cultes dont il s’agit. Une dédicace, en
mosaïque, au dieu syrien Hadran, qui n’avait pas
encore été signalé à Délos, est particulièrement
digne d’intérêt.

M. Holleaux termine sa communication en ré-
sumant l’œuvre accomplie à Délos par l’Ecole
d’Athènes, qui s’en occupe depuis trente-six ans.
Dans les cinq dernières années, c’est grâce à la
générosité de M. le duc de Loubatque cette œuvre
a pu se poursuivre. Délos contient une cinquan-
taine de monuments dont les ruines présentent
une grande confusion. Il y a cinq ans, on n’en
connaissait exactement que quatre : maintenant
on en a retrouvé et étudié sept. Outre le temple
d’Apollon, archaïque, le temple d’Athéna et le
portique d’Antigone, on connaît exactement l’agora
de la ville, la fontaine Minoé, les quais du port et
les temples des dieux étrangers. M. Holleaux an-
nonce l’apparition de deux fascicules de la publi-
cation consacrée aux fouilles de Délos. Le pre-
mier, dont l’auteur est M. G. Leroux, a pour objet
la salle hypostyle ; le second contient la nouvelle
carte de Délos, accompagnée d’un commentaire
technique, par M. le capitaine A. Bellot. Le plan
général de Délos, à l’échelle de 4/100, par M. Le-
fèvre, sera exposé au Salon cette année même : il
est d’une exactitude rigoureuse.

--j.fr-

Société de l’Histoire de l’Art français

Séance clu 7 janvier

Dans une communication très documentée,
M. Raymond Kœchlin étudie la sculpture sur
voire aux xm° et xive siècles et en montre l’évo-
ution depuis le style très noble du règne de saint
Louis jusqu’à l'art si réaliste des ivoiriers de la
tin du xive siècle.

M. Jules Guiffrey lit des documents inédits
concernant le peintre Goubaud et reconstitue l’iti-
néraire suivi par Suvée dans son voyage à B,ome
en décembre 1S00.

M, E. Mareuse date de 1630 une peinture de
Gastiels représentant une vue de Paris près de
lemplacement du Pont-Neuf; ce tableau, autrefois
au palais de St-Cloud, est actuellement au Louvre.

M. 11. Glouzot lit une note complémentaire sur
a Vierge de Juste de Just, qu’il avait étudiée aune
précédente séance.

M. Henry Lemonnier, au nom de M. Philippe-
Gaston Dreyfus, entretient la Société d’une dernière
volonté du peintre Lépicié qui, pris de scrupules,
modifia son tableau de Y Atelier de menuisier,
qu’il jugeait trop léger et fit détruire les gravures
qui en avaient été faites.

-+-*-*-

Société Française de Numismatique

Séance du 8 janvier

Le commandant Babut fait circuler deux mé-
dailles frappées en Allemagne en l’honneur de
l’aéronautique.

Le comte de Castellane présente quelques obser-
vations sur la diversité d’origine des ateliers dont
l’exploitation a pu être concédée à des établisse-
ments religieux à l’époque carolingienne.

M. Puesch fait connaître un royal d’or portant
sous une lettre un point secret d’atelier formé d’une
petite fleur de lys.

M. Boiclier communique deux plaquettes d’étain
inédites de la Révolution et la suite complète des
jetons de l’histoire romaine de Dassier, dans un
écrin de l’époque.

M. A. Blancliet fait une communication sur deux
monnaies d’or d’Andronic II et III et de Jean Y
Paléologue. La dernière démontre qu’il y eut un
relèvement du système monétaire byzantin dans la
première moitié du xive siècle.

CHRONIQUE MUSICALE

Concerts Lamoureux (dirigéspar M. Chevillard) :
Sicilienne, de M. Gabriel Eauré, extraite de la
musique de scène écrite pour le Pelléas et Mé-
lisande de M. Maeterlinck.

Cette Sicilienne n’est pas tout à fait récente,
mais le temps a passé sans qu’elle vieillisse. La
musique de M. Fauré est de celles qui restent tou-
jours jeunes, et nul artiste — tout en gardant sa
précieuse et inimitable personnalité — ne s’est
plus complètement ni plus heureusement renouvelé
en chacune de ses oeuvres.

De cette pièce très courte et très exquise, il n’y
a qu’un mot à dire : c'est essentiellement du Fauré
— du bon Fauré. Publiée jadis pour le piano seul,
gagne-t-elle à l’orchestre? je ne sais; mais elle n’y
perd rien, et c’est quelque chose. Car, chez ce
maître subtil et profond, presque toute l’expression
est dans la mélodie et les harmonies; les timbres
divers des instruments n’y ont pas le rôle obliga-
toire et capital que leur offrent les symphonies de
Berlioz.Clair de lune, Soir, Le Parfum impérissable
sont, avec la sonorité du piano, dés œuvrés admira-
bles et parfaites. Sauf quelques exceptions, parmi
lesquelles je citerai l’admirable Prométhée dont la
splendeur ne se révèle entière qu’avec la toute-puis-
sante sonorité des cuivres, en plein air, à ciel ouvert
(il fut exécuté pour la première fois aux arènes de
Béziers, et nul jamais ne l’oubliera, de ceux qui ont
eu la joie de l’entendre ainsi), l’orchestre n’est
pas absolument nécessaire aux compositions de
M. Fauré, et il court le risque, parfois, de leur
être nuisible, en détournant l’attention vers l'acces-
soire. M. Fauré doit éprouver combien sa musique,
à coup sûr, est difficile à orchestrer, et ce n’est
point trop de toute sa maîtrise pour s’acquitter
heureusement de cette tâche...

Charles Kœchlin.

REVUE DES REVUES

-f L’Occident (septembre 1909). — G’est une
rare fortune pour le peintre Charles Lacoste que
de se voir louer par un grand poète qui sait le
comprendre. Son ami d’enfance, Francis Jammes,
l’étudie et nous le fait aimer en un article intitulé
 
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