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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 4 (22 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0037
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ET DE LA CURIOSITÉ

27

Expositions de M1u Louise Abbéma,
de MUe Blanche Odin, de M. Pierre Waidmann
(Galeries Georges Petit)

Deux des petites salles de la rue de Sèze se sont
transformées en jardins. L’une, grâce aux fleurs
dont M11» Blanche Odin a couvert de larges feuilles
de whatmann avec une dextérité qui lui a conquis
bien des admirations, l’autre à cause des pan-
neaux décoratifs où MUe Louise Abbéma, selon une
donnée un peu vieillie, a disposé sur des balcons
de pierre, derrière de lourds rideaux de velours
rouge, des vases remplis des plus riches bouquets
que seule la main d’une femme pouvait arranger
avec une telle légèreté. Enfin, dans un troisième
salon, le visiteur peut voyager, par les soins de
M. Pierre Waidmann, dans ces lieux où si sou-
vent les peintres le conduisent : Venise, les petits
ports normands, les petits ports bretons.

Exposition de M. Raphaël Schwartz
(Galerie Charles Brumier)

Les fruits, les fleurs dont M. Schwartz entoure
ses modèles féminins, vêtus à l’instar de nos élégan-
tes contemporaines, sont destinés sans doute à en
exalter la beauté. Mais si la juxtaposition s’expli-
que pour l’esprit, l’œil ne découvre pas le lieu que
seuls peuvent établir la couleur et le modelé har-
monieux entre le sujet principal et l’accessoire.
L’hommage féministe de M. Schwartz s’exprime
aussi en marbre et à la pointe sèche. Parfois
même peinture et sculpture s’associent: ainsi dans
l’allégorie intitulée Cantique d’amour.

Exposition Morerod
(Galerie des Artistes modernes)

De très grands yeux noirs et des lèvres entrou-
vertes ; sur les fronts, une épaisse masse de che-
veux noirs comme du fusain, ces caractères se re-
trouvent un peu uniformément, comme une ma-
nière, dans les visages de gitanes qu’a dessinés
M. Morerod. Pourtant les traits individuels restent
sensibles, et c’est toujours avec curiosité qu’on voit
défiler cette race étrange restée de type si pur à
travers les migrations.

Moins à l’aise, semble-t-il, quand il peint à
l’huile, M. Morerod est au contraire plein de déci-
sion, de vivacité quand il note à l’aquarelle les
places et les marchés de Cadix et de Séville.

Exposition Luc Hooreman, Jordan, Mia Elen
(Petit Musée Beaudoin)

Types et paysages du Haut-Congo : quelle cu-
riosité était éveillée par ces mots ! Hélas ! M. Luc
Hooreman nous a déçus. Les études qu’il rapporte
d’un si lointain voyage — huttes nègres, bords du
Congo,types d’indigènes — dont les motifs semblent
intelligemment choisis, manquent précisément de
ce qui aurait donné pour nous du prix de tels sou-
venirs, cette sensibilité qui sait retenir la nuance
particulière, le parfum pour ainsi dire des choses,
que les photographies d’explorateurs ne nous
donnent pas.

M1'6 Anna de Jordan semble au contraire se pro-
poser ce but difficile en ses paysages de Paris, de
Pologne et d’Italie, et ses recherches se multiplient
courageusement.

Eprise d'harmonies atténuées, MUe Mia Elen les
réalise ingénieusement, soit qu’elle dispose des

fruits et des fleurs sur des coins de table ou qu’elle
étudie la nature champêtre aux heures où la lu-
mière s’adoucit.

J.-F. Schnerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 15 janvier

M. Emile Bertinot a offert à l’Académie une no-
tice sur la vie et les œuvres de M. Gustave Ber-
tinot, son père, qui fut membre titulaire de la
section de gravure de 1858 à 1878, et dont le fau-
teuil est actuellement occupé par le maître graveur
Pioty.

--

Académie des Inscriptions

Séance du 14 janvier

Candidatures. — M. le secrétaire perpétuel in-
dique que MM. Psichari, Gli. Diehl, Morel Fatio,
Prou, Houdas, Édouard Cuq et P.-F. Girard sont
candidats au fauteuil de membre titulaire vacant
par suite du décès de M. Weil.

Réplique des « Heures d'Anne de Bretagne ». —
M. L. Delisle fait admirer à l’Académie un ma-
gnifique manuscrit qui lui a été gracieusement
communiqué par son propriétaire, le colonel Hol-
ford, après avoir été récemment produit à l’expo-
sition du Burlington Club de Londres. C’est une
réplique des Heures d’Anne de Bretagne de la Bi-
bliothèque Nationale, qui sort évidemment de
l’atelier de Bourdichon et qui peut soutenir la com-
paraison avec ce célèbre manuscrit.

Les monuments d'Angkor. — M. Cordier com-
munique une lettre de M. le général de Beylié, da-
tée du 9 décembre, annonçant que plus de deux
cents vues photographiques ont été prises des rui-
nes de Banteai Cimier ; parmi elles, plusieurs
figurent des monuments qui semblent inspirés des
sculptures du Boro Boudow de Java.

Les Fouilles de Délos. — M. Holleaux, directeur
de l’École d’Athènes, présente à l’Académie son
rapport annuel sur les travaux de cette École.
Grâce à l’appui généreux de M. le duc de Loubat,
associé étranger de l’Académie, M. Pierre Pioussel,
membre de l’École, a pu pratiquer pendant quatre
mois des fouilles à Délos, sur l’emplacement des
sanctuaires dédiés aux dieux étrangers. Ces fouil-
les conduites avec la méthode la plus rigoureuse,
ont permis de constater que ce site a été occupé,
tout d’abord, par des liabitationspréhistoriques, en
partie mycéniennes ; puis, par un établissement du
septième siècle avant notre ère, que caractérisent de
nombreux débris de vases corinthiens. Du sixième
au quatrième siècle, la belle époque de l’art grec
paraît n’avoir laissé aucun vestige marquant. Au
troisième siècle, le culte des dieux égyptiens pa-
raît s’être établi dans de petites chapelles : un tem-
ple s’éleva en leur honneur à la fin du deuxième
siècle. Les fouilles ont amené à distinguer nette-
ment, au sud, ce sanctuaire dédié à Sarapis, à
Isis, à Anoubis et à Iiarpocrate; elles ont décou-
vert au nord un autre sanctuaire dédié aux divi-
nités syriennes d’Atargatis et d’Hadad, de Hadran
 
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