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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 5 (29 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0046
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36

LA CHRONIQUE DES ARTS

cependant comme ces vieilles marques s’efforcent
de justifier leur réputation. Coquetterie de person-
nes âgées ! Il y a d’ailleurs quelques jeunes dans
cette petite classe : M. Chanaleilles, qui paie ses
indisciplines d’une mauvaise place, — ses portraits
auraient pu lui valoir pourtant quelques bons
points,—et M. L&ndowski, sculpteur, qui oublie le
mauvais savoir de l'école dans son buste en mar-
bre et dans sa Danseuse sacrée. Par ailleurs, le
catalogue se compose des mêmes noms que d’ha-
bitude et devant les portraits de MM. Bonnat et
Gabriel Ferrier s’observent les mêmes évanouisse-
ments de bon ton.

Un groupe d’Artistes
(Galerie Devambez)

Peut-être dans une vingtaine d'années quel-
ques-uns des membres de ce groupe seront-
ils de l’Institut, comme ceux du cercle Volney,
et peut-être cette avant-garde d’aujourd’hui en-
tendra-t-elle dans ses vieux jours les sarcasmes
des jeunes artistes. Les hardiesses ne se re-
commencent pas ; imiter une hardiesse, c’est tou-
jours imiter. Mais comment, en attendant, ne pas
aimer ces jeunes talents auxquels se sont mê-
lés des aînés, tels MM. Odilon Bedon et Guillau-
min? Car c’est une réunion de maîtres, de compa-
gnons et d’apprentis, et là, mieux que sur les
grands murs des Salons, s’apprécient les nuances,
les idées intimes. Certes, on n’aurait pu goûter
comme il convenait dans un grand palais la pe-
tite nature morte de M. Desvallières, si lumineuse,
ni celle de M. Jules Flandrin, ni les paysages dé-
taillés avec attendrissement par M. P.-L. Moreau,
ni les compositions vénitiennes, modulées comme
sur la flûte par M. Morrice, et sur le violoncelle
par M. Sickert. Et l’intimité des salons de M.
Devambez convient aussi à l’Intérieur, où M.
Yallotton éparpille des nudités modernes, aux
nymphes de M. Rousselle, aux fruits de M. Bon-
nai’d, tandis que les toiles de M. Marquet y sont
dès fenêtres ouvertes sur les quais de Paris, et
celles de M. J. Blot sur les lacs de la Suisse.
Les broderies chatoyantes de M1 11* Sabine Desval-
lières sont la parure cl’un pan coupé ; une petite
Danseuse enterre cuite de M.Dejean s’envole dans
un coin, près d’une tête de femme modelée par M.
Jean-René Carrière. Enfin M. Maxime Dethomas
nous conserve en ses études de contemporaines la
vision d’un psychologue maître de soi.

Société de la Miniature,
de l’Aquarelle et des Arts précieux

(Galerie Georges Petit)

Cet art charmant de la miniature semble au-
jourd’hui pratiqué exclusivement par la femme.
Plus d'Isabey, ni de Fcagonard, ni de Droiuii, ni
de Dumont. Y aura-t-il, parmi les élèves de M,ne
Debillemont-Chardon, qui composent la majorité
des exposantes, des Constance Mayer et des Mma de
Mirbel? Au moins y a-t-il généralement une tradi-
tion assez respectueusement conservée. Que le
talent vienne, il n’aura qu’à s’épanouir. Estimons,
en attendant, les portraits sur ivoire de MUe Rout-
cliine, de Mmes Paquelier-Gaiffe et Rossert; réjouis-
sons-nous de voir M11* Jeanne Rolidé esquisser sur
nacre des paysages clair-de-lunesques dont elle dé-
core des bonbonnières, et Mme Berthe Cazin incrus-
ter et ciseler la corne et ne pas dédaigner de com-
poser des boutons de corsage.

Exposition G. Agutte (Mm< Marcel Sembat)
(Galerie E. Druet)

Mm* Agutte ne fait point de la miniature, mais bien
au contraire une peinture qui ambitionne d’être
virile. Virile tout au moins par la couleur violente,
par le dessin décidé, arrêté, qu’il s’agisse de pay-
sages ou de figures nues. 11 faut reconnaître que
Mm* Agutte a des dons peu communs chez les
femmes peintres et que, si son -désir trop évident
de ne pas être sage, empreint ses œuvres d’un ton
un peu gavroche, il y a souvent de la vigueur dans
le modelé de ses figures, et de la lumière dans ses
études d’Engadine où, sur les montagnes couvertes
de neige, quelques sombres pins font des taches
brutales.

Exposition Charles Lacoste
(Galerie Eugène Blot)

Pour contraster encore, voici M. Lacoste, de
qui les paysages doucement baignés de lumière
semblent d’une main féminine. M. Lacoste peint
timidement, sagement. Il nuance infiniment la
couleur, il arrondit la forme. Il est particulière-
ment heureux dans ses paysages du Doubs.

Exposition Léon-Henri Ruffe
(Galerie Bernheim jeune)

Quelles multiples mains semblent avoir peint les
tableaux de M. Ruffe. Il n’est jamais le même et,
si varié qu’il soit, il n’est jamais tel qu’on souhai-
terait qu’il reste.

J.-F. Schnerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 22 janvier

Décès. — Le président fait part à ses confrères
de la perte que l’Académie vient de faire en la
personne de M. Victor Famin, de Chartres, corres-
pondant de la section d’architecture depuis le-
19 mai 190G.

-*-*-*— --

Académie des Inscriptions

Séance du 21 janvier

Candidature. — M. le secrétaire perpétuel
annonce que M. l’abbc Chabot, auxiliaire de l’Ins-
titut, a retiré sa candidature au fauteuil de-
membre titulaire vacant par suite du décès de
M. Weil ; d’autre part, M. Carra de Vaux a dé-
claré poser la sienne.

CORRESPONDANCE D’ANGLETERRE

La « National Loan Exhibition » aux Graftom
Galleries (1) sera fermée le 26 janvier. Elle a eu un
succès immense. Celle de la Royal Academy res-
tera ouverte jusqu’au 12 mars; elle contient plus
de deux cents tableaux de maîtres anciens, parmi

(1) V. la Chronique des Arts du 9 octobre 1909,.

p. 257, et la Gazette des Beaux-Arts de janv. 1910.
 
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