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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 6 (5 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0053
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ET DE LA CURIOSITÉ

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Il y a des logements dangereux. ; il en est qui le
sont moins. U y a même des cas où la présence du
conservateur sur les lieux est nécessaire. L’admi-
nistration n’a pas fait de distinction et elle alloue
aux conservateurs délogés des crédits qui sont une
bien faible compensation à ce brusque changement
de situation. On a laissé plus de loisirs au ministère
des Colonies. Il est possible que sur ce sujet il y
ait au Sénat une discussion nouvelle.

Les dangers qui menacent le Mont Saint-Micliel
sont trop connus de nos lecteurs pour que nous
ayons à les rappeler longuement. Les travaux
accomplis autour du Mont font craindre à brève
échéance que, la mer n’entoi rant plus la vieille
abbaye de tous côtés, le site ne perde tout son
caractère. Cette querelle dure depuis plusieurs
années. Une fois de plus des questions précises
ont été posées au gouvernement, et une fois de
plus, le service des Beaux-Arts et le service des
Travaux publics se renvoyant les responsabilités
•et esquivant les réponses, il n’y a eu que des mots
de prononcés. A ce point de vue, la déception a
été très inquiétante. La Chambre a bien voté une
motion invitant le gouvernement à prendre des
mesures nécessaires, mais rien ne fait prévoir que
ces mesures seront prises ni qu’on ait envie de les
prendre.

PETITES EXPOSITIONS

Estampes japonaises, Gaedes de sabres
Œuvres de Toulouse-Lautrec
(Musée des Arts décoratifs)

Après les primitifs de l’estampe japonaise que
nous montra l’année dernière l’exposition organisée
■au Pavillon de Marsan, voici, cette année, quelques
maîtres qui se placent entre ceux de la première moi-
tié et ceux de la fin du xviti8 siècle (1). Harunobu,
peintre du déshabillé féminin, dessinateur natura-
listes des formes rondes et lisses, des membres aux
articulations un peu épaisses des jeunes J aponaises.
Les colorations sont sobres. Moins d’accessoires,
moins de robes couvertes de fleurs, que chez les
peintres postérieurs. Koriusaï, « intimiste », aussi
laisse à ses modèles leurs attitudes familières,
gracieuses et sans la coquetterie d’Outamaro. Enfin,
une importante série d’acteurs dessinés parSunshoi
Shungei, Shunko et quelques autres achève de gar-
nir les murs réservés à cette exposition. Ne sont-
ils pas trop garnis ? Superposer trois rangs d’es-
tampes, les serrer comme les tuiles d’un, toit, sur
les murs de cinq ou six salles auxquelles l’ar-
chitecte du musée a refusé la grande lumière,
c’est sacrifier au désir d’être complet la possi-
bilité d’initier aux beautés de l’art japonais
quelques-uns de ces artisans d’art auquels on nous
a dit que l’Union des Arts décoratifs dédiait son
musée. L’estampe japonaise n’est bien goûtée que
vue isolément, à loisir, au lieu qu’une trop grande
réunion de ces œuvres, belles par leur préciosité
risque de lasser vite.

Pour les gardes cie sabres, c’est bien pis. Si ad-
mirablement composées que soient les collections
prêtées, et entre autres celle de M. Gonse, le ver-
tige s’emparerait bientôt de qui voudrait témérai- 1

(1) La Gazette des Beaux-Arts parlera prochai-
nement plus en détail de cette exposition.

renient examiner un à un ces ingénieux bibelots.
Aussi estampes et gardes de sabres ne sont-ils ho-
norés que d’un rapide regard parles belles dames
et par les messieurs élégants qui seuls, ou pres-
que, franchissent les tourniquets de l’Union.

Afin, sans cloute, de réveiller un peu la curiosité de
ces visiteurs on a réuni les œuvres dessinées, peintes
ou gravées de Toulouse-Lautrec concernant les spec-
tacles : scènes, tréteaux, pistes, planchers. Si les
rapports qui relient Lautrec à l’art japonais ap-
paraissent bien, il semble qu’à part deux panneaux
peints pour la baraque foraine de la Goulue, les
œuvres de Lautrec, ces peintures de mœurs, ces
notes d’un observateur passionné, d’un portraitiste
fou de caractère, ne soient pas à leur place dans un
musée d’art appliqué. Les affiches, au contraire,
dont la présence était si justifiée, ne sont là que
comme des accessoires, et la collection très incom-
plète de ces œuvres destinées, par définition, au
grand air est exposée... sous vitrine !

21 Eaux-fortes de Théophile Ciiauvel
(Galerie Tooth)

Théophile Ghauvel, dont la carrière s’est termi-
née il y a deux mois à peine, était de ceux qui
prouvaient par leurs œuvres que la gravure de
reproduction avait de bonnes raisons de lutter con-
tre les procédés mécaniques. Il s’était spécialisé dans
l’interprétation des paysages et l’on connaît les
belles planches qu’il a gravées d’après Corot. Il a
reproduit aussi des œuvres de peintres anglais
contemporains, de ces grands paysages qui par-
lent aux imaginations spleenétiques. Son métier
était savant et adroit dans le détail. Pourtant, ses
œuvres ont toujours de l’effet d’ensemble, elles
sont lumineuses, et je souhaiterais que l’on plaçât,
à côlé de ces belles épreuves, des héliogravures
d’après les mêmes originaux pour montrer combien
la photographie mérite peu les honneurs du cadre
qu’on lui accorde trop souvent.

J.-F. Schnerb.

Académie des Beaux-Arts

Séance du M janvier

Concours. — L'Académie désigne comme sujets
du concours Roux, en peinture : « Inondation » ;
en architecture : « Un château au centre de la
France » ; en sculpture : un bas-relief de 50 cent,
sur 40 sur ce sujet « Les Nymphes écoutant les
chants d’Orphée ».

Société des Antiquaires de France

Séance du 12 janvier

M. Toutain lit une notice sur la vie et les œu-
vres de M. Ulysse Robert, son prédécesseur, inspec-
teur général des bibliothèques et des archives.

M. le baron de Baye signale l’intérêt de diverses
fibules appartenant à une collection particulière
de Crimée où elles ont été trouvées.

M. Adrien Blanchet communique deux curieuses
empreintes des sceaux qui constituent des illustra-
tions de deux poèmes français du xni* siècle qui eu-
rent une grande vogue.
 
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