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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 6 (5 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0054
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LA CHRONIQUE DES ARTS

Séance du 19 janvier

M. le comte Durrieu commente une miniature
conservée au Musée Britannique clans un livre
d’heures ayant appartenu au roi René (ms.Egerton
1070). Cette miniature, qui a été placée clans ce
livre en 1435 ou 1436, représente, avec d’intéres-
sants détails, deux des édifices les plus célèbres
de Jérusalem, qui sont l’église du Saint-Sépulcre
et la mosquée d’Omar.

M. Deshoulières étudie le plan de l’ancienne ab-
baye bénédictine de Déols en Berry.

M. Lauer offre la récente étude du R. P. Édouard
d’Alençon, archiviste général des Frères Mineurs
Capucins, consacrée à l’abbaye cle Saint-Benoît, au
mont Subasio, près d’Assise, et suivie des annales
dé ce monastère.

M. Maurice Roy annonce la découverte, faite
par lui, d'un marché passé en 1555 pour fondre en
bronze une statue que devait exécuter Dominique
Florentin ; cette œuvre était vraisemblablement
destinée au tombeau du cardinal Jean cle Lorraine,
frère du duc Claude do Guise.

M. Dimier discute le système admis par M. E.
Moreau-Nélaton au sujet du recueil des crayons
du seizième siècle de Chantilly : il refuse cl’y voir
une collection de portraits entièrement faite pour
Catherine de Médicis et il pense que cet ensemble
a appartenu, dès sa composition, à plusieurs ama-
teurs différents. MM. Lauer et Stein présentent
quelques observations.

Séance du 26 janvier

M. L. Dimier communique quelques spécimens
des légendes, dues à plusieurs mains, qui accom-
pagnent les crayons de Chantilly, pour permettre
cle contrôler l'interprétation donnée par lui, à la
précédente séance, de la formation cle cette collec-
tion.

M. P. Vitry entretient la Société cle plusieurs
morceaux de sculptui’e française qui peuvent dater
de la fin du xve siècle ou du début du xvie et qui
sent entrés tout récemment au musée du Louvre,
notamment une Annonciation de l’école champe-
noise, exécutée vers 152), un Dieu le Père bénis-
sant provenant des environs de Chaumont (Haute-
Marne); enfin une petite Madone avec l’Enfant
qui paraît avoir été exécutée dans l’est de la
France et dont le style témoigne déjà d’une
influence italianisante assez caractérisée.

M. H. Stein signale un manuscrit, exposé en 1908
au Burlington Club, qui appartint à l’atelier ou au
pinceau même cle « Maître François » et qu’il
faut ajouter à la liste des manuscrits déjà connus
de ce célèbre enlumineur.

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CORRESPONDANCE DE MUNICH

LA. RÉORGANISATION
DE L’ « ANCIENNE PINACOTHÈQUE »

Appelé, comme on sait, à la direction générale
des musées royaux de Bavière par le prince-régent
à la suite de l’injuste traitement dont il avait été
l’objet à Berlin (1), M. Hugo von Tschudi n’a pas
tardé à faire preuve à Munich de l’heureuse acti-

(1) Y. Chronique des Arts, 1908, p. 108, 307 et 387.

vité dont avait bénéficié, sous sa direction, la
Nationalgaleriede Berlin. A peine entré en fonction
au mois de juillet dernier, il a porté tout d’abord
ses efforts sur la réorganisation de l’Ancienne
Pinacothèque.

Trop encombré de morceaux secondaires qui en-
travaient la mise en meilleure valeur des œuvres
principales, le musée a été d’abord débarrassé
(comme F. von Reber avait tenté de le faire jadis au
profit des galeries provinciales qui servent de suc-
cursales à la Pinacothèque) de plusieurs centaines
de ces tableaux, — provisoirement du moins, en at-
tendant que soient construites les annexes destinées
à agrandir la galerie. Get allégement a permis de
mettre plus d’air autour dos autres toiles, d’en
placer un certain nombre dans un meilleur éclai-
rage ou plus à la portée du regard, d’y intercaler
des œuvres saillantes reprises à des galeries
provinciales, — qu’on dédommagera d’ailleurs de
ces retraits par des pièces appartenant à l’histoire
ou aux écoles d’art locales — réalisant ainsi le pro-
jet formé par le roi Louis Ier de faire de la Pina-
cothèque de Munich une collection nationale peuplée
d’œuvres d’un intérêt général et d’une valeur ex-
ceptionnelle.

Surtout l’on s’est attaché, dans cette nouvelle
pi’ésentation, à mettre les œuvres le mieux possi-
ble en valeur, et l’on s’est même efforcé d’aider à
ce résultat par des fonds appropriés : les Primitifs
allemands et néerlandais se détachent, par exem-
ple, sur des tentures blanches ; les Vénitiens et les
van Dyck sur un fond vert; les Espagnols et Jes
Français sur un fond gris verdâtre ; la grande
salle des Rubens, ainsi que celles des Primi-
tifs italiens et des Italiens de la décadence ont
conservé leurs tentures rouges. Dans les petits
« cabinets » dominent les fonds lumineux : vert
pour Rembrandt et les autres Hollandais, jaune
clair pour les Anglais, gris clair pour les Fran-
çais, etc. La distribution des Rubens a été modi-
fiée : la grande salle ne contient plus que ses
œuvres les plus importantes comme dimensions ;
les autres, qui étaient un peu écrasées par leurs
colossales voisines, ont été accrochées dans la pe-
tite salle, divisée par des cloisons en trois parties,
où plusieurs de ces toiles apparaissent sous un
jour tout nouveau (telle la Promenade au jardin)
et où l’on a plaisir aussi à trouver les esquisses
pour le cycle de Marie de Médicis du Louvre
et à pouvoir admirer au dos du Petit Jugement
dernier le paysage qui l’orne. Les salles française
et espagnole — la première avec la remise en lu-
mière de plusieurs beaux portraits : Le Prince élec-
teur Charles-Philippe du Palatinat par Gou-
dreaux, Le Prince-électeur Maximilien-Emmanuel
de Bavière par Joseph Vivien, auteur également
de sa propre effigie et d’un Portrait du duc de
Villars, venus du Musée national de Munich en
même temps qu’un Portrait du comte palatin
de Ztieibriicken-Birkenfeld par Tocqué; la seconde
avec un portrait dû au Greco, qui constitue la prin-
cipale des acquisitions récentes de la Pinacothèque
— produisent un superbe effet. Par contre, dans les
salles allemandes, on a critiqué généralement la
disjonction des deux célèbres panneaux de Durer :
Les Quatre Apôtres, placés de chaque côté d’une
porte et qu’on voudrait revoir réunis au centre d’un
panneau, comme l’œuvre culminante du maître.

Tels sont les principaux aspects de la physiono-
mie nouvelle qu’offre la Pinacothèque. Citons
 
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