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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 9 (26 Février)
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ET DE LA CURIOSITÉ

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pointures, exécutées d’après ses dessins, semblent
un peu hâtives. Oubliée, on ne sait pourquoi, par
l’Etat acheteur, une petite eau-forte de M. Kayser
s’ajoutait aux dessins où cet artiste, qui a étudié
intelligemment les maîtres, sait être précis comme
un historien et poétique comme un conteur.

Expositions Dauphin et Arthur Gué
(Galerie Georges Petit)

Exposition Bourgoin, Leleu et divers artistes
(Galerie Berne-Bellecour)

Exposition Jeannot
(Galerie Manzi)

Exposition Carié
(Galerie Henry Graves)

Le Touring-Club a publié de superbes albums
photographiques intitulés Sites et Monuments de
France. 11 y aurait dans l’œuvre des peintres sou
vent consciencieux que voici, matière à un supplé-
ment audit recueil. Utiliser ainsi leur patience,
leur habileté à dessiner toits, fenêtres, pavés dans
les vieilles rues, ou dans la campagne les perspec-
tives dites « pittoresques » serait, semble-t-il,
trouver leur véritable adaptation. Et je pense que
la Société pour la protection des paysages n’a pas
d’adeptes plus fervents que ces excellents touristes.
C’est la Bretagne en ses vestiges du passé qui
séduit particulièrement M. Gué; M. Dauphin reste
fidèle et à la côte d’Azur et aux procédés par trop
conventionnels dont il use pour reproduire les
effets du soleil sur les routes blanches bordées
d’outre-mer de la Corniche. M. Leleu a cherché,
pour les mêmes effets et les mêmes motifs, des
moyens plus personnels, et ses pochades sont par-
fois lumineuses. M. Jeannot connaît mieux que
pas un les coins les plus sauvages de la forêt do
Fontainebleau et sait nous promener le long des
bords escarpés de la Creuse en nous arrêtant aux
plus jolis endroits et aux meilleures heures. M.
Bourgoin, qui choisit des sites plus familiers,
s’attache surtout à peindre dans les jardins
rustiques les allées bordées de l’éclatante mu-
raille des roses trêmières, et M. Cabié, l’ami des
arbres, sait découvrir et parfois sait reproduire
avec une honnête fidélité les grands chênes isolés
au milieu des prairies de la Dordogne et des Landes.

On verra aussi, à la galerie Berne-Bellecour,
quelques paysages embrumés ou vespéraux de M.
Korochansky, des '■oins dignes de l’album du
Touring-Club par MM. Léchât, Chigot, Planquctte,
des études de Provence, où quelques morceaux
sont bien peints, de M. Wéry, et un Masque de De-
lacroix en bronze de M. Desruelles.

Société des Aquarellistes
(Galerie Georges Petit)

Société Internationale de la Peinture a l’Eau
(Galerie des Artistes modernes)
Aquarelles de Mm0 Besnard,

Dessins de MUc Angèle Delasalle
(Lycoum-France)

La trente-deuxième exposition des Aquarellistes
ne trompera nulle attente. Ceux qui cherchent de
véritables œuvres d’art savent qu’elles y sont rares,
et ceux qui, moins exigeants, se contentent de
quelques taches pimpantes, -de quelques tra-
vaux peu difficiles à déchiffrer seront bien
servis. Là, point d’audaces, si ce n’est au
moment de laver un fond, un ciel. Il n’est

point alors de pinceaux assez larges ni assez
chargés d’eau ; c’est le moment de fièvre auquel
on se laisse aller sans réserve, comptant sur les
heureux hasards du procédé. Sages jusqu’au bout,
MM. Jacquet et Leloir auront pour leur travail
méticuleux les louanges de leurs habituels admi-
rateurs. Ce dernier, pourtant, semble supérieur et
sa Foire du Sawt-Fsprit place de Grève peut
passer pour un chef-d’œuvre d’un genre un pou
vieilli quia au moins l’intérêt du bibelot. C’est, en
somme, le même genre où M. Bernard Boutet de
Monvel apporte un œil plus sensible, et moins de
souci du côté anecdotique. M. Boutet de Monvel
père est toujours l’inimitable portraitiste des en-
fants, et ses œuvres délicates, intimes comme des
miniatures du xv° siècle, sont agréables à trouver
en ce milieu. M. Clairin aussi cultive un genre
vieilli, celui du paysage romantique où il rappelle
un peu Gustave Doré. On trouve encore chez
MM. Duhern et Jeanniot autre chose que de
l’adresse, et chez M. Rey, en ses vues des lacs ita-
liens, une adresse ingénieusement adaptée.

Mais il faut aller à la Société de la peinture à
l’eau pour s’assurer vraiment que l’aquarelle peut
être mieux qu’un exercice de dextérité. M. Bes-
nard, qui en connaît pourtant tous les secrets, ne
les fait servir qu’à la réalisation plus complète de
scs après-midi faunesques où les nymphes s’ébat-
tent sous bois, près des fontaines. Pour MM. La
Touche et Jeanès, l’aquarelle est l’occasion de
recherches qu’aimeront les raffinés ; l’un se voue
aux motifs espagnols ou de vie mondaine, et
l’autre à l’interprétation des cimes alpestres.
Le Mariage juif de M. Israels, aussi bien que
ses scènes maritimes ou agrestes, sont des évoca-
tions plus que des copies, rayonnantes d’une ro-
buste poésie. L’œil un peu froid de M. Simon sait
retenir les gestes des Bretons au travail. Au con-
traire Mme Simon, en ses grandes compositions,
sait avec une grâce attendrie et d’une singulière
saveur, encadrer ses figures d’enfants de buissons
fleuris, comme ceux des Vierges de Schongauer.
M. Willem Maris entoure ses animaux d’un fond
de paysage à la manière de Troyon; M. Bigot, au
contraire, à la manière japonaise, silhouette ses
faisans sur la feuille blanche. Et, dans cette réu-
nion peu nombreuse mais agréablement variée, on
verra encore, parmi d’autres bons ouvrages, les
intérieurs de M. Walter Gay et les figures déco-
ratives de M. Francis Auburtin.

Le souvenir rapproche de cette exposition les
fleurs que Mme Besnard expose au Lyceum : une
trentaine de petites feuilles de papier où sont
peints, avec un amoureux respect, non pas des
bouquets pompeusement étagés, mais quelques
roses, quelques bégonias qu’une femme du goût le
plus exquis a su grouper en de jolis vases. Pour-
quoi ces aquarelles si simplement faites, sans nulle
recherche d’effet, ont-elles un charme si embaumé?
G’est que l’artiste a peint sans prétention, sans idée
de montrer son savoir. Il y a eu un dialogue con-
fidentiel entre Mme Besnard et ces fleurs.

Encore que MUo Delasalle n’use point de l’aqua-
relle, je dirai tout de suite, puisqu’elle les expose
aussi au Lyceum Club, que ses dessins, ses paysa-
ges, ses intérieurs d’usines, ses figures à la san-
guine ou au crayon noir, ses eaux-fortes, sont les
témoins d’une étude toujours intelligente, toujours
animée d’une émotion poétique. 11 est peu de
dessins des quais de Paris qui vaillent ceux de
 
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