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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 9 (26 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0078
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68

j_.A CHRONIQUE DES ARTS

MUe Delasalle. Ce sont de \éritables tableaux où
se révèle, comme en la plupart de ses œuvres, l’art
d’animer toutes les parties et de les unir par un
lien sentimental.

« La Société Moderne »

(Galerie Durand-Ruel)

Cette petite exposition n’est pas, comme beau-
coup d'autres, faite d’études qu’on n'ose envoyer
aux grands Salons. On aime à y reconnaître une
coquetterie, une ardeur générales. Assurément il
n’y faut pas chercher plus que ce que l’école mo-
derne nous donne d’habitude; une délicate vision
des choses familières, un métier franc, parfois sa-
voureux, un esprit léger qui saisit le caractère
« amusant » — ce mot dont on use tant aujourd’hui,
— des motifs. Mais tout cela est ici à profusion,
quece soit chez M. Bernard Boutet de Monvel, dans
ses habituelles scènes du temps jadis, et qui s’y
montre cette fois coloriste plus solide et en même
temps plus rare — mais ses images ne gagneraient-
elles pas à être plus réduites ? — ou chez M. Pierre
Brissaud, également amoureux des modes surannées
comme M. Drésa l’est des parcs et des souvenirs
du xviii0 siècle. Les natures mortes, les fleurs
de M. d’Espagnat sont de savants décors où tout
s’harmonise; celles deM. Déziré ont une fraîcheur
agréable. Différent de ses voisins, M. Eugène Zak
apporte en ses dessins le rêve parfois mystique
d’un Polonais qui rappelle vaguement William
Blake, et, non loin, M. Louis Legrand note avec
réalisme les mœurs de coulisse et de cabinet par-
ticulier. Enfin, à côté de MUo Dufau, de MM. Manza-
na-Pissarro, Morisset, Labasque, Francis Jourdain,
Alcide Le Beau, MM.Besnard, Aman-Jean, Baffaelli
apportent la contribution des aînés à ces jeunes
auprès de qui ils restent jeunes.

Exposition Rouault
(Galerie Druet)

Gomme M. Jules Flandrin, et comme M. Matisse,
M. Rouault est élève de Gustave Moreau. En
plaçant au milieu de ses productions récentes son
Enfant Jésus parmi les docteurs (1894) et sa Dé-
position de Croix (1895), il montre comment il a
d’abord été influencé par son maître. Ges deux
tableaux lui font d'ailleurs honneur. Malgré les
réminiscences qui s’étaient imposées à un artiste
très pénétré des œuvres du passé, les détails y
abondent qui sont d’une invention personnelle.
L’esquisse à l’aquarelle du Jésus au milieu des
docteurs, où l’invention et l’effet ne sont point
voilés par le métier de la peinture à la Gustave
Moreau, est fort voisine des œuvres actuelles.
Celles-ci, M. Rouault, abandonnant les scènes re-
ligieuses,’ en a pris les sujets dans les types de
magistrats, de paysans, de clowns, d’automobilis-
tes dont le souvenir le hantait. On peut rester
inquiet devant ses visages de cauchemar. On ne
peut nier que M. Rouault ait une admirable téna-
cité dans sa volonté d’exprimer sa vision et d’y
conformer ses moyens d’expression. Gette vi-
sion, on ne peut douter qu’elle s’impose à lui.
La valeur des œuvres de M. Rouault, c’est que rien
n’y semble rajouté. Tous les détails y sont homo-
gènes, toutes les parties y sont enchaînées, impo-
sées à l’imagination de l’artiste comme en un conte
d’Edgard Poë, tous les incidents tendent à l’effet
final. Ajoutez que M. Rouault sait parer de telles
images de toutes les délicatesses d’une technique

raffinée. Car il est imaginatif des couleurs et des
valeurs comme d’autres peuvent l’être des sons et
des parfums. C’est ce qui fait de lui un décorateur
exceptionnel. Ses céramiques, exécutées en colla-
boration avec M. Methey, en sont la preuve. La
richesse, la profondeur des tons permettent défaire
aisément abstraction des sujets représentés en leur
aspect immédiat, mais elles créent un milieu
évocateur où un des Esseintes aurait aimé à se
plonger.

J.-F. SCHNERB.

CORRESPONDANCE

Nous avons reçu la lettre suivante :

« 20 février 1910.

Monsieur le Directeur,

Je lis dans la Chronique du 19 février : « Nous
« apprenons avec plaisir que l’article 19 de la loi du
« 20 juin 1909 (loi sur les antiquités votée par les
« Chambres italiennes) donne au gouvernement la
« faculté de concéder à des Sociétés ou citoyens
« étrangers le droit d’exécuter des fouilles. »

En effet ; mais cette loi contient un autre article
(n° 17), en vertu duquel toute fouille commencée
par des particuliers ou des Sociétés peut, à un
moment quelconque, être arrêtée et continuée par
le gouvernement.

Lors des fouilles récentes de MM. Gauckler et
Darier au Janicule, comme ces messieurs travail-
laient dans une propriété privée, les archéologues
officiels, quel qu’en fût leur désir, n’ont pu inter-
venir pour s’approprier l’honneur des découvertes.
Le nouvel article de la nouvelle loi, inspirée des
idées de M. Barnabei, a pour objet de mettre fin
à la possibilité d’un tel scandale. Les Sociétés ou
les individus pourront bien lever des lièvres, mais
les fonctionnaires du gouvernement auront seuls
le droit de les tirer — et de les manger.

Non seulement la loi nouvelle est illibérale, mais
elle l’est avec artifice; à preuve que votre corres-
pondant, faute de l’avoir lue de près, s’y est
trompé.

Agréez, etc.

Salomon Reinacii. »

Académie des Inscriptions

Séance du 18 février

Le Mausolée d'IIarlicarnasse. — M. Dieulafoy
donne lecture d’une note intitulée ;•« Le chiffre7 et
l’application du rythme septénaire à la restitution
du mausolée d’LIalicarnasse ». Il fait voir, avec
chiffres à l’appui, la prédominance de ce nombre.

Fouilles d’Egypte. — M. Dieulafoy informe égale-
ment l’Académie que le capitaine Weill, dans ses
fouilles d’Egypte, a dégagé un temple de quarante
mètres de loDg remontantà l’époque de Nécliao Ier,
et dans les ruines duquel on a mis à jour huit
stèles de l’époque de la YDdynastie. Les fouilles ont
également mis au jour différents bâtiments de
l’époque copte.
 
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