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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 9 (26 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0079
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ET DE LA CURIOSITE

69

Société des Antiquaires de France

Séance du 16 février

M. Joseph Roman signale deux sceaux fort in-
téressants, à Saint-Taurin d’Evreux du xve siècle,
dont l’un rappelle la guérison miraculeuse d’ani-
maux, faite par saint Taurin et mentionnée par le
texte de sa vie.

M. de Mély signale, parmi les erreurs curieuses
commises par les scribes du Moyen âge, celle qui
a tranformé d’une manière inattendue Andromède
en dromadaire.

M. Bordeaux lit un mémoire relatif i\ des sépul-
tures de Locarno (Suisse), remontant aux pre-
miers siècles de l’ère chrétienne et contenant, entre
autres objets, des sphères de verre de diverses cou-
leurs, d’un diamètre de 8 à 10centimètres, ainsi que
des bâtonnets de verre, renflés à leurs extrémités
d’une largeur de 10 à 20 centimètres. Ces sphères
lui paraissent être des miroirs, et ces bâtonnets
des aiguilles destinées à orner les coiffures des
femmes. M. Michon estime que ces sphères ont dû
être plutôt des jouets d’enfants ; il signale des
miroirs destinés pareillement à des enfants et
conservés au musée de Vienne (Autriche).

M. Dimier revient sur le manuscrit de Guido
VidiusdontM. Omont a donné la reproduction
intégrale et dont les dessins sont dus au Prirna-
tice : il conclut que Santorinus, pris pour un col-
laborateur du peintre, était, en réalité, un apothi-
caire.

M. Vitry présente les photographies de plusieurs
miniatures d’un précieux manuscrit appartenant
au duc de Cumberland, et conservé en son château
à Gmunden (Haute-Autriche), miniatures qui peu-
vent être probablement attribuées à l’atelier de J ean
Bourdichon.

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Société de l’Histoire de l’Art français

Séance du h février

Etudiant l'illustration décorative du mythe de
Psyché, de 1530 à 1550, M. Max Petit-Delcliet
rapproche des fresques du château Saint-Ange les
gravures de la suite de 1532, les verrières de Chan-
tilly, deux plaques émaillées de Léonard Limosin
au musée du Louvre et les tapisseries des châteaux
de Pau et de Fontainebleau. Il cherche à démon-
trer que ces diverses œuvres d’art ont toutes leur
point, de départ dans les peintures de Rome,
celles-ci lui semblant pouvoir être attribuées à
à Michel Coxcie, dit le Raphaël flamand.

M. Casimir Stryiensky lit un mémoire inédit du
peintre Arnauld Vincent dit Vincent de Montpetit,
concernant des ouvrages faits pour Madame Vic-
toire, fille de Louis XV. Il étudie ensuite la vie de
cet artiste.

M. Paul Vitry identifie, à l’aide d'un dessin de
la collection Gaignières, un bas-relief entré récem-
ment au Louvre, après avoir été déposé d'abord
au Musée des Monuments français et ensuite à
Saint-Denis. Ce bas-relief, représentant la Musi-
que ornait autrefois le tombeau du musicien
Henry du Mont dans l’église Saint-Paul de Paris.

M. Jean Locquin retrace brièvement la vie du
peintre Jean-François Sané (1732-1779), envoyé
d’emblée à Rome après le concours de 1762, grâce

à la protection de Cocliin, qui avait trouvé admi-
rable son tableau de La Mort de Socrate, sujet du
concours. M. J. Locquin montre une photographie
de la gravure de ce tableau, dont la célébrité fut
très grande.

Au nom de M. Merlant, M.Paul Leprieur fixe, à
l'aide de documents d’archives, les dates de la vie
du peintre Octavien.

CHRONIQUE MUSICALE

Académie Nationale de Musique : La Forêt, lé-
gende musicale en 2 actes, de M. LaurentTail-
hacle, musique de M. A. Savard ; — La Fi Le chez
Thérèse, ballet en 2 actes, de Catulle Mendès,
musique de M. Reynaldo Hahn.

La Forêt est l’œuvre d’un musicien sincère, de
qui la probité et l’énergie se devinent dès les pre-
mières notes. Elle est sombre, austère, et si elle
manque du charme facile qui plaît au public, elle
a mieux : une inspiration sérieuse et noble, à qui
la grandeur ne fait pas défaut. Elle est d’une tenue
haute et digne, et maintes fois elle atteint à une
réelle beauté. Elle est très loin du « vérisme »
italien moderne, très loin aussi de ce qu’on appelle
le « Debuesysme ». M. Savard appartient à la
génération pour qui Wagner fut le Dieu : il a
subi l’influence générale et si l’on peut dire morale,
du maître. Comme lui, il aime les fortes sonorités,
les longs développements, l’orchestre touffu; et
comme lui il semble voir parfois avec des verres
grossissants. Ce n’est peut-être plus tout à fait à
la mode du jour, mais qu’importe? Et, d’ailleurs,
la mode d’iiic r ne sera t elle point celle de demain?

M. Reynaldo Hahn, intelligent, cultivé, excellent
musicien, aimant son art pour cet art lui-même et
non pour soi; très sincère aussi, car en ces temps
de snobisme « rosse » il a gardé le beau courage
d’affirmer ses anciennes et toujours vivaces sym-
pathies pour des œuvres exquises que nos mon-
daines rougiraient d’admirer; M. Reynaldo Hahn
est fort diversement jugé : tantôt porté aux nues,
ce qui est un peu exagéré, tantôt rabaissé au rang
d’amateur, ce qui est extravagant et tout à fait
injuste. N’eût-il écrit que ses Études latines et ses
dernières mélodies, il serait digne de retenir
l’attention.

Que clirai-je de son ballet? Sauf en quelques
passages charmants, où l’on voit ce que l’auteur
aurait pu faire également ailleurs, s’il l’avait voulu,
je ne puis trouver un grand intérêt à sa musique.
Je suis sûr que cette musique a été voulue telle
par M. R. Hahn. Est-ce par un désir louable de
simplicité, de naturel, de bonhomie; est-ce par une
crainte exagérée des raffinements de la « jeune
école» ? Je ne sais. Mais ce n’est pas encore la vraie
et complète œuvre d’art, union harmonieuse de
toutes les beautés plastiques et sonores que devrait
être le ballet.

Los décors, les costumes, l’éclairage, la mise en
scène de La Fête chez Thérèse sont des merveilles.
Un siècle passé semblait revivre. 11 serait naïf et
tardif de s’extasier une fois de plus sur la beauté
des toilettes, des danses, des jardins, des fêtes
d’autrefois. Notre temps a les automobiles et le
téléphone : on ne saurait tout accaparer. Mais
rendons grâce à l’Opéra de nous avoir donné, pen-
dant quelques instants, l’illusion du passé.

Charles Kœghlin.
 
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