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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 11 (12 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0093
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ET DE LA CURIOSITÉ

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trop rigoureuse pour les particuliers et laisse trop
de latitude au gouvernement, mais c’est une ques-
tion de mesure et d’application pratique.

Le principe est bon et n’est pas mal posé.

Il faut maintenant que le gouvernement italien,
auquel l’article 19 ne pouvait pas raisonnablement
imposer d’être tenu de concéder le droit de fouilles
à tout individu ou toute Société étrangers auxquels
il plairait d’en faire la demande, n'ahroge pas en
fait cette disposition légale en refusant systémati-
quement toute autorisation.

Et qu’il n’abuse pas des droits conférés par l’ar-
ticle 17 en se substituant sans motifs sérieux à des
étrangers qui auraient commencé des fouilles.

En agissant comme l’a fait, par exemple, la
Grèce, l'Italie appliquera la loi du 20 juin 1909

GOMME SON TEXTE LE COMPORTE ET SUIVANT SON
ESPRIT.

Dans un article de Y Hellénisme, que la Chro-
nique a bien voulu apprécier favorablement, et où
je m’étais appuyé sur l’autorité de M. S. Reinacb,
je disais que la Grèce s’est honorée en permettant
les fouilles de Delphes, d'Olympie, etc., et je sou-
haitais que 1 Italie s’honorât en suivant l’exemple
de la Grèce.

Or, malgré la faculté laissée par l’article 17 (qui
ne s’applique pas uniquement aux étrangers), les
délibérations des deux Chambres, le texte de la loi
du 20 juin 1909, son vote à une énorme majorité,
témoignent d’un sentiment favorable.

Us permettent un espoir qui aurait été détruit
si, comme on le craignait, l’interdiction avait été
votée et ils autorisent une insistance des étran-
gers qui voudraient effectuer des fouilles en Italie.

Agréez, etc...

H.-A. Vasnier. »

PETITES EXPOSITIONS

Y» Salon

de la Société des Artistes décorateurs
(Pavillon de Marsan)

Les conditions actuelles du travail, pour les ar-
tistes industriels, expliquent le caractère de cette
exposition. Tel qui, autrefois, se fût contenté d’exé-
cuter en bon artisan un ouvrage de longue haleine
chez un patron qui dirigeait, qui, par son renom,
attirait les grosses commandes, est aujourd’hui à
la fois producteur et homme d’affaires. Un savoir
historique plus développé, la croyance de plus en
plus générale qu’en art la personnalité prime tout,
•en sont cause en partie. Aussi peut-on, au Pa-
villon de Marsan, se réjouir de la multiplicité des
recherches, mais en même temps déplorer qu'elles
s’appliquent souvent à des bibelots et que lecharme,
l’invention, l'ingéniosité soient malheureusement
compromis parle manque de connaissances fonda-
mentales. Un peintre de genre peut se passer de
ces connaissances s'il a une vision d’une intense
netteté; un dessinateur en étoffes, point, et c’est la
noblesse de son métier. Ici, comme en tous les arts,
il y a une lassitude des formes anciennes et une
insuffisante discipline pour en créer de nouvelles.

Il n’est peut-être pas un exposant qu’on ne puisse
louer pour quelque idée. Presque tous sentent cer-
tainement la nécessité d’être de bons artisans, et
jamais on ne vit une recherche si passionnée de

nouvelles matières ou de nouvelles utilisations.
Les architectes, MM. Bonnier, Rapin, Brunet, rê-
vent de nous délivrer des styles surannés; les mo-
biliers composés par MM. Gaillard, Dufrêne,
Follot, Lambert, Majorelle, Guimard prouvent le
même désir, qu’ils soient destinés au salon,
au cabinet de travail ou au boudoir. On y
trouve, à vrai dire, plutôt des dispositions nou-
velles utilisant mieux les dimensions de nos inté-
rieurs modernes que des formes harmonieuses, et,
s’il s’agit du décor, plutôt des réminiscences que
des nouveautés que seule donnerait une étude
directe des éléments à styliser. Les conquêtes tech-
niques sont le propre des céramistes tels que
MM. Decœur, Landry et Dammouse, tandis que
M. Maurice Denis décore les faïences du potier
Methey. Les orfèvreries de MM. Bugatti et Scliei-
decker, de Mme Cazin nous mèneront peut-être à
détrôner Sheffield; les bijoux de MM. Feuillâtre et
Rivaud sont de beaux exemples de métier savant,
ainsi que les vases métalliques de MM. Brandt,
Dunand et Barboteaux. Les clefs deMm,G. Lecreux
ont une charmante nouveauté, et l’on se félicite que
le Musée des Arts décoratifs ait acquis le grand
panneau des Eaux jaillissantes tissé parMme Ory-
Robin. Enfin, M. Pierre Roche offre peut-être le
seul exemple d’un artiste appliquant linventionla
plus spirituelle, la plus précieuse à des objets qui
ne soient pas luxueux et destinés aux collection-
neurs. Ce sont des grès et des étains de revêtement.

Bellery-Desfontaines n’est plus et, puisque son
exemple ne fut point suivi, il est inutile sans doute
de marquer combien les œuvres de ce décorateur
choquent notre goût par un mélange de lyrisme
théâtral, de réalisme et de stylisation purement
graphique, que l’on n’est guère habitué à rencontrer
qu’en Allemagne.

Cercle de l’Union Artistique
(Rue Boissy-d’Anglas)

Le Salon des portraits,pourrait-on dire. Le genre
est difficile : le peintre ne choisit pas ses modèles,
et craint souvent de les effrayer par une ressem-
blance trop fidèle. On ne peut méconnaître chez
ees portraitistes renommés une certaine applica-
cation, un zèle à soutenir leur réputation. Ils sa-
vent peu de chose, mais ils tirent tout le parti
possilile de leur savoir. Et c’est ainsi que les
visages se détachent bien sur les fonds, que les
étoffes sont parfaitement imitées. Il y a, parmi les
jeunes, de bons peintres qui ne sauraient être des
portraitistes mondains, faute de ce savoir qu’ont
eu d’une façon supérieure, il est vrai, les Nattier,
les Largillière et même M. Ingres.

Le succès est pour le Portrait cle M. Ê. Ay-
nard, par M. Gabriel Ferrier, œuvre de savoir très
typique. MM. François Flameng, Gervex, Chabas,
Morot, ont aussi l’habileté spéciale qui, sans in-
sister nulle part, répand sur l’ensemble de leurs
figures un air de vérité trompeur. M. Dagnan-
Bouveret se distingue de ceux-ci. Il est moins
habile, il est plus pénétrant ; un visage de femme
a pour lui des délicatesses et, en cherchant à les
traduire, il est presque maladroit, il compromet la
légèreté du modelé, il n’est pas toujours heu-
reux dans la mise en valeur de l’ensemble, il échoue
dans certains détails, mais au moins laisse-t-il un
peu deviner son émotion. Les œuvres de M. Bon-
nat donnent à penser que sa science de la construc-
tion et son dédain da l’expression individuelle
 
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