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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 11 (12 Mars)
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LA CHRONIQUE DES ARTS

eussent fait de ce portraitiste glacial un peintre
animalier estimable. En son portrait d’une jeune
miss, M. Guirand de Scevola entreprend, avec la
souplesse trop facile qu’on lui connaît, d’allier en
un arrangement volontairement démodé Winter-
lialter à Benjamin Constant. Les bustes de M. Au-
blet, de M. Cariés et de M. Verlet sont de ceux qui ne
font point de tort à leurs auteurs et un Portrait de
M.Diemer qui ne semble commandé, ni par l'Etat,
ni par la Ville de Paris, constitue dans l’œuvre de
M. Puech une exception qu’il fallait signaler.

Exposition de MUe L. Breslau
(Galerie Durand-Ruel)

A la galerie Durand-Ruel, les portraits d’enfants
et de jeunes filles de MUo Breslau sont à dessein
dépourvus de cet aspect brillant qui semble régle-
mentaire à P « Épatant ». Ces pastels sont d’ail-
leurs à peine relevés de couleurs, ce sont des étu-
des exécutées avec une calme et respectueuse
observation des gestes et des formes juvéniles.

Société des Peintres de Montagnes
(117, boulevard Saint-Germain)

Nous aimons surtout dans la montagne l’air pur,
le silence et la curiosité qu’elle éveille de savoir ce
qui s’étend derrière elle. La sensation de son énor-
mité s’émousse vite et n’a pas pour notre œil
un charme comparable à la jouissance que
nous procure l’éclat cristallin de la lumière sur
les cimes. Aussi est-ce par la représentation
inégalée de cette atmosphère alpestre bien plus
que par la dimension des motifs que Segantini est
le vrai peintre des Alpes. Il est tout naturel, pour-
tant, que le spectacle des pics, vus des vallées, ait
tenté plus d’un peintre, et les œuvres qui figurent
à cette treizième exposition de la Société et qui
n’ont point, semble-t-il, d’autres prétentions que
d’être des souvenirs, montrent aussi une touchante
volonté d’exactitude. De moins hautes altitudes
que celles des Alpes ont d’ailleurs retenu ces mon-
tagnards. Ainsi M. Boiry a rapporté quelques
études de Corse ; M. Busset se révélera peut-être
le Segantini de l’Auvergne, M. Plavet exprime avec
fidélité la lumière un peu morte du Jura. Le Mor-
van inspire à M. E. de Martenne de sobres et
graves études, non sans grandeur, et les coteaux
de la Loire des aquarelles, rêveuses comme celles
de Ravier, à M. Emile Noirot.

Tableaux de M. Ziem
(Galerie Bernheim)

Exposition Eugène Bourgeois
(Galerie Devambez)

Expositions Margette, De Glori, Pierre Prins
(Galerie Georges Petit)

Plus on regarde un Claude Lorrain et plus on
voit s’animer et s’éclairer chaque partie de la toile
qui, au premier aspect, pouvait sembler un peu
dormante. Le tableau de M. Ziem, au contraire,
— car c’est une donnée unique dont il existe des
variations nombreuses — offre dès l’abord quelques
tons qui jouent la lumière. Mais un examen de
quelques secondes dissipe l’illusion, et tout n’est
plus que touches de couleurs. On comprend pour-
tant le succès de ce tableau : c’est un décor propre
à tromper le spleen.

M. Marcette s’en tient aussi à quelques effets
de nuages reflétés sur la mer du Nord, de coins

de ports où se découpe la sombre silhouette de
quelque brick. Ce romantisme du décor qu’il tire
de la brume septentrionale est de même nature
que celui qu’inspire à M. Ziem la féerie orientale.

Plus varié, Eugène Bourgeois, qui mourut l’an
passé, fut aussi peintre de marine. S’il n’eût usé
d’une façon un peu conventionnelle de distribuer
l’effet dans ses petites études, on y découvrirait
mieux le vrai plaisir de paysagiste qui les a sou-
vent inspirées.

Mlle de Glori, qui est en même temps paysagiste
et peintre de natures mortes, est loin de dessiner
solidement ses études de nu, et pourtant ce sont
ces nus qui font deviner que cette aquarelliste a une
imagination qu’on voudrait voir mieux traduite.

L’harmonie des natures mortes de M. Prins a un
petit attrait d’inédit. Peut être le grain du pastel
y est-il pour quelque chose. Pourtant ses poires
jaunes, ses poteries entourées de gris nuancés ont
parfois le charme de certains bibelots patinés par
le temps.

J.-F. Schnerb.

Académie des Inscriptions

Séance du A mars

Décès. — Le président, M. Edmond Pottier, fait
part à l’Académie de la mort de l’éminent celtisant
M. d’Arbois de Jubainville, membre titulaire de
la Compagnie, et de celle de Ilamdy bey, de Cons-
tantinople, correspondant de l’Académie des Inscrip-
tions (et non de l’Académie des Beaux-Arts, comme il
a été dit par erreur il y a huit jours), conservateur
des musées impériaux ottomans, qui fut, dit-il, « un
bon ouvrier de la science et un grand ami de
notre pays ». Nous avons donné leur nécrologie
dans notre dernier numéro.

Les fouilles cle la Turbie. — M. Formigé, archi-
tecte en chef des monuments historiques, donne
lecture d’une étude consacrée aux résultats des
fouilles opérées à la Turbie depuis plusieurs an-
nées. C’est dans ce village, situé à 454 mètres d’alti-
tude au-dessus de Monaco, que s’élevait le célèbre
trophée dont le Sénat romain décrétait l’érection à
la gloire d’Auguste, l’an 749 de Rome (5 avant
Jésus-Christ), en souvenir de ses victoires sur les
peuplades alpines qui jusqu’alors empêchaient les
communications d’Italie en Gaule.

Les fouilles entreprises par M. Philippe Casimir
ont permis de retrouver toutes les dispositions du
trophée, dont M. Formigé a mené à bien la resti-
tution écrite et dessinée.

--

Société de l’Histoire de l’Art français

Séance du A mars

M. L. Calien fait l’historique de la destruction
du jubé de Saint-Germain-l’Auxerrois et il montre
à ce propos que la disparition des jubés a pu être
provoquée moins par des conflits d’esthétique que-
par des causes historiques, en l’espèce par la riva-
lité du clergé paroissial et du clergé capitulaire.

M. G. Brière communique des renseignements
sur un buste en marbre de Louis XV par J.-B.
Lemoyne.
 
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