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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 24 (18 Juin)
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188

LA CHRONIQUE DES ARTS

« C’est un Renoir », car l’analyse du maître a péné-
tré jusqu’au caractère intime des choses, bien
qu’il n’ait insisté que sur leur plus joli côté. Et
vous trouverez en ce peintre de l’enfance (la Jeune
mère, les Dominos), en même temps qu’une obser-
vation émouvante des attitudes et des formes, une
transformation picturale si riche, que les admi-
rables œuvres de M. Renoir ont toutes une valeur
décorative imposante.

Exposition d’œuvres de femmes
(Galerie Devambez)

La proportion de l’élément féminin dans la cor-
poration des peintres augmente sensiblement.. Et
le niveau de sa production n’est pas notoirement
inférieur à celui de l'élément masculin. C’est que,
d’une part, elles se haussent, et que de l’autre ils
dévalent. Il ne faut pas s’étonner do voir les femmes
réussir dans un art efféminé, mais plutôt déplorer
que des hommes se complaisent à des petits tra-
vaux d’arrangements, de transcription superfi-
cielle, où leurs facultés supérieures n’ont pas
d’emploi. N’est-ce pas une leçon de voir la ma-
nière crâne du Salon d'Automne si bien imitée par
les faibles mains des grâces? MmesAgutte,L Cous-
turier , Galtier-Boissière , Mutermilcli savent
aussi bien que leurs confrères barbus exécuter de
petites toiles d’une sage excentricité. En quoi les
Bébés hollandais, dessinés par M1U ITow, les pay-
sages « gauguinesques » de Mu* Hassenberg, signa-
leraient-ils leur origine féminine dans une exposi-
tion mixte ? Mm' Mar val, pourtant, sous sa large
technique, laisse entrevoir un sentiment presque
maternel de la grâce des fillettes, et, singulier
exemple en cet ensemble, les aquarelles de Mme
Besnard sont les œuvres typiques d’une nature
qui montre avec une éloquente simplicité son
amour des fleurs. Heureuse élève de Puvis, Mme
d’Anethan sait indiquer avec une noble aisance
ses conceptions décoratives destinées à l’hôpital
Cocliin: un Parvis du Ciel parfumé de lys et d’en-
cens .

Appliquée au bibelot, l’ingéniosité féminine
triomphe. M"6 Marcelle Cross brode en soies écla-
tantes d’idylliques paysages peuplés d’animaux,
MUo O’kin invente des bonbonnières précieuses, et
la princesse Ténichelf,pour le plaisir de nos yeux,
accorde avec un goût exotique décidé et joyeux les
compartiments multicolores de ses merveilleux
émaux champlevés.

J.-F. SCIINERB.

Académie des Beaux-Arts

Séance du i 1 Juin

Nécrologie. — L Académie reçoit la notification
officielle delà mort de son correspondant, M. Peter
Severin Krœyer, artiste peintre à Copenhague,
décédé en novembre 1909, dont nous avons résumé
ici l’œuvre.

Elle reçoit, d’autre part, la nouvelle de la mort
d’un autre de ses correspondants, le graveur
anglais Francis Seymour Haden, décédé le 1er juin.
Nous donnons plus loin sa biographie.

Election. — M. Arrigo Boïto, compositeur de
musique à Milan, est élu associé étranger de
l’Académie, en remplacement de sir Orchardson, de

Londres, décédé. M. Boïto est l’auteur de Mefistofele,
l’un des chefs-d’œuvre de la musique italienne-
actuelle.

Académie des Inscriptions

Séance du 3 juin

Prix. — Sur le prix Saintour (3.000 francs, ou-
vrages relatifs à l’antiquité classique), l’Académie
décerne 500 francs à M. Charles Dubois, pour
Pouzzoles antique.

Séance du 10 juin

Prix. — Sur le prix Bordin, de la valeur de
3.000 fr., destiné à récompenser des études orien-
tales, l’Académie décerne 4C0 fr. à M. Cabaton
pour son Catalogue sommaire des manuscrits
sanscrits et palis de la Bibliothèque Nationale.

Découverte d'une fresque. — Le comte Durrieu
communique la photographie d’une fresque, d’al-
lure toute païenne, dont le milieu figure une grande
divinité féminine presque entièrement nue, qui a
été découverte à Rome il y a quelques mois par les
pères Passionnistesdans les fouilles si intéressantes
qui ont été exécutées par eux sous l’église des
Saints-Jean-et-Paul.

École française d’Extrême-Orient. — La com-
mission de l’École française d’Extrême-Orient
propose de désigner M. Jean de Mequenem, archi-
tecte diplômé, comme pensionnaire de l’École, en
remplacement de M. Cliassigneux, dont le terme
de séjour expire le 1er juillet.

Les fouilles sous-marines de Mahdia. — Le
directeur du service des antiquités de la Tunisie
fait savoir que les fouilles sous-marines de Mahdia
continuent avec succès. On vient de trouver deux
nouvelles statuettes en bronze, figurant une dan-
seuse et un acteur. Ces objets sont enfouis à un
mètre de profondeur dans la vase, et dans l’inté-
rieur, croit-on, de la coque du bateau qui a fait
naufrage dans ces parages.

Les origines de Marseille. — M. Vasseur, pro-
fesseur de géologie à la Faculté des sciences de
Marseille, expose le résultat des fouilles qu’il a
opérées dans l’enceinte du fort Saint-Jean à Mar-
seille. Des puits, profonds de onze mètres, lui ont
permis d’atteindre le sol primitif sur lequel s’éta-
gent, par couches successives, des quantités de
poteries brisées ou détériorées jetées en cet endroit
au rebut ; l’épaisseur totale de ces couches archéo-
logiques atteint plusieurs mètres. Les plus pro-
fondes se composent de poteries gréco-orientales,
de Rhodes, d’Ionie, de Corinthe, d’Attique, de
Sparte, d’Italie qui s’étagent depuis le milieu du
vu0 siècle jusqu’au v* siècle avant notre ère ; à
remarquer une tête d’Aphrodite ionienne du vi*
siècle, une coupe attique à figures rouges qui peut
dater du début du ve siècle (490-480) et qui repré-
sente la mort de Polynice ; deux douzaines de
lampes se sont rencontrées dans ces débris, arnsi
qu’une pointe de flèche en bronze à douille. Fait
remarquable, pour le ive siècle, la couche est sté-
rile : la population, à ce moment, a dû se clairse-
mer. La vie reprend du m* siècle jusqu’au Moyen
âge : ce sont alors des tessons de Campanie,
d’Ibérie ; des fragments gallo-romains, wisigothi-
ques et mérovingiens ou arabes. Dès le début,
 
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