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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 26 (16 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0216
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LA chronique des arts

allemands. Il s'est attaché surtout à mettre en lu-
mière un maître dont il a découvert la signature
sur des bordures de vêtements de personnages :
Hans Peurl, et à qui il attribue l’épitaphe Ehenheim
à Saint-Laurent de Nuremberg, la Madone
de miséricorde de Heilsbronn, un portrait de
jeune homme au Musée germanique (n° 99), les
peintures extérieures des volets du célèbre autel
Tucher à Saint-Sébald de Nuremberg, enfin le
triptyque de la Passion à la chapelle du cime-
tière Saint-Jean de cette ville, et une Circoncision
au musée Suermondt à Aix-la-Chapelle. De nom-
breuses planches accompagnent ce travail, d’une
extrême érudition.

Non moins intéressant est l’ouvrage que M. Otto
Fischer a consacré à l’ancienne école de Salzbourg.
Lui aussi avait été précédé, sur ce terrain, par de
bons explorateurs, parmi lesquels, tout dernière-
ment M. R. Stiassny (1). Il a suivi, d’après les
documents d’archives et les œuvres subsistantes,
l’histoire, depuis 1S50 jusqu’au xvi* siècle, de cette
école qui participa aux caractères de l’art bavarois
et de l’art tyrolien et italien du Nord, et dont six
œuvres capitales jalonnent l’évolution : le retable
dePahl au Musée national bavarois (vers 1400) ; la
Crucifixion de l’église d’Altmühldorf (vers 1480) ;
la Crucifixion de la Galerie impériale de Vienne
(1449) attribuée par M. Thode à Pfenning et où il
voit plutôt une œuvre de Conrad Laib, auteur d’un
autre tableau de même sujet à la cathédrale de
Gratz (1457); les tableaux de la Vie de la Vierge,
par Rueland Frueauf, à Grossgmain 11499); enfin,
le retable de Wonneberg par Gordian Guckh
(vers 1515). Non seulement ces œuvres, mais toutes
celles qui se groupent autour d’elles et de leurs
auteurs, et que reproduisent d’excellentes photo-
typies, ont été, de la part de M. Otto Fischer,
l’objet d’une étude attentive qui constitue un bon
tableau d’ensemble de l’activité de cette école.

A. M.

NECROLOGIE

Nous avons le l'egret d’annoncer la mort de M.
Paul-Louis-Georges Berger, décédé le 8 juillet,
à Versailles. Il était né à Paris en 1884. Après
avoir suivi les cours de l’École des Mines, il par-
courut l’Europe et même l’Orient, étudiant l’in-
dustrie et les arts dans divers pays. Appelé par
Le Play à lui prêter son concours dans l’organi-
sation de l’Exposition Universelle de 1867, il se
trouva désigné pour l’organisation des Expositions
suivantes : en 1878, il fut directeur des sections
étrangères, et en 1885, on le nomma commissaire
général de 1 Exposition de 1889. Il s’acquitta de
ces délicates fonctions avec autant d’habileté que
de tact, et le succès de l’Exposition lui valut la
croix de grand-officier de la Légion d’honneur.

Homme de goût, esprit distingué, il avait tra-
vaillé activement â développer l’Union centrale
des arts décoratifs, dont il fut nommé président, à
enrichir son musée, à l’installer au pavillon de
Marsan et enfin à préparer la remise de ce musée
entre les mains de l’Etat. Entre temps, il s’es-
sayait à élucider par diverses études — dont une,
La Peinture en France au xviib siècle, fit l’ob-
jet d’un cours d’une année à l’École des Beaux- 1

(1) V. Chronique des Arts du 21 novembre 1908,
p. 873.

Arts, où Taine lui avait offert sa suppléance — la
question des rapports de l’art et de l’Etat. Élu dé-
puté de Paris en 1889 et constamment réélu depuis,
il fut plusieurs fois rapporteur du budget des
Reaux-Arts, et intervint dans chacune des discus-
sions de ce budget, prodiguant les conseils de son
expérience. Enfin, il avait pris une part active à
la création de la Société des Amis du Louvre qui
le choisit pour président. En 1802, il fut élu mem-
bre de l’Académie des Beaux-Arts, en remplace-
ment de M. Henry Roujon, élu secrétaire perpé-
tuel.

On annonce la mort du peintre Fierre-Louis-
Joseph de Goninck, décédé à l’âge de quatre-
vingt-deux ans. Q était né à Méteren (département
du Nord) le 22 novembre 1828. Élève de Léon
Gogniet, il obtint le second prix de Rome en 1855
avec ce sujet : César dans la barque, et des mé-
dailles aux Salons de 1866 et 1868. On lui doit des
portraits, des sujets historiques ou de genre :
Supplice de Brunehaut, Chasseresse, Deux Amis,
L'Épreuve, Geneviève de Brabant, Le Christ
bénissant les enfants (à l’église Saint-Jean-Saint-
François, à Paris), etc. Il était chevalier de la
Légion d’honneur.

Le compositeur Bourgault-Ducoudray, profes-
seur honoraire au Conservatoire, officier de la
Légion d'honneur, est mort le 4 juillet, en sa pro-
priété de Yernouillet (Seine-et-Oise). Il était né à
Nantes en 1840. En 1862 il obtint le premier grand
prix de Rome. Il a écrit un Stcibat Mater (1868) ;
une Fantaisie en ut mineur pour orchestre (1874) ;
Symphonie chorale (1879) ; Carnaval d'Athènes
(1881); une cantate, Prométhée, des mélodies et des
chœurs nombreux ; la musique de scène pour les
Fils de Jaël, drame joué à l’Odéon; enfin, un
opéra, Thamara, représenté en 1891. Il laisse
inachevés deux autres drames musicaux : Bretagne
et Myrdhin.

Il avait été nommé professeur d'histoire d’esthé-
tique de la musique au Conservatoire, et il dépensa
dans cet enseignement une ardeur d’apôtre, une
intensité de foi vraiment admirable. Il aimait, non
moins que la musique des maîtres, la musique po-
pulaire, voyant clairement l’importance que peu-
vent avoir dans l’évolution de notre art la résur
rection du chant national français et l’étude de
cet art populaire, fonds primitif de la musique.
Aussi entreprit-il de réunir des documents authen-
tiques sur le chant populaire français. Son re-
cueil de mélodies populaires bretonnes est, à cet
égard, un véritable modèle, par l’habileté avec
laquelle il a présenté et harmonisé ces mélodies,
et surtout par le goût avec lequel il les a choisies.
Il a publié également : Souvenirs d'une mission
musicale en Grèce et en Orient (1876); Trente
mélodies populaires de Grèce et d'Orient.

On annonce également la mort du graveur
Marcel Beltrand, décédé à Paris, à l’âge de vingt-
cinq ans. Il exposait avec ses frères, Camille et
Jacques, aux Salons de la Société Nationale des
Beaux-Arts, des paysages à l’eau-forte d’une char-
mante inspiration et d’une facture très personnelle.
Il avait collaboré avec son frère Jacques Beltrand
à l’édition illustrée par M. Maurice Denis, de la
Vit a nova de Dante et des Fioretli.
 
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