DOI Heft:
Nr. 34 (5 Novembre)
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ET DE LA CURIOSITÉ
271
donne en sa conclusion le P. van den Gheyn :
« Grande variété dans le choix des sujets, batailles
à la noire mêlée des armures qui s’entrechoquent,
villes prises d’assaut, camps aux tentes richement
tapissées et aux brillants étendards, mais surtout
scènes d’intérieur, banquets, réceptions, cortèges
de tout genre, mariages, naissances, pompes funè-
bres, Liedet conçoit toutes ces compositions avec
un art réel; les groupements sont d’un bel effet,
les poses vivantes et naturelles. » La publication
de Y Histoire de Charles Martel intervient oppor-
tunément pour seconder l’étude de la miniature
flamande durant le quinzième siècle.
NECROLOGIE
M. Louis-Alfred Bahuet, artiste peintre et
lithographe, membre de la Société des Artistes
français, membre de la Société du baron Taylor
et de la Société « La Lithographie », vient de
mourir à l’âge de quarante-huit ans.
On annonce la mort de M. Jean Muller, archi-
tecte, inspecteur des chantiers de la comptabilité
des travaux au sous-secrétariat des Beaux-Arts,
décédé ii Paris à l’âge de soixante ans.
Nous avons le regret d'apprendre la mort, sur-
venue à Paris le 28 octobre, de Victor Masséna,
duc de Rivoli, prince d’Essling.
Il était âgé de soixante-quatorze ans. Né à Paris
le 14 janvier 1836, il servit d’abord dans l’armée,
puis se consacra à la politique. Bentré dans la vie
privée après le 4 septembre 1870, il s’occupa alors
de réunir à travers l’Europe les lettres, rapports,
gravures, tableaux, miniatures, armes, se rappor-
tant au premier Empire et en réunit une collection
des plus riches. En dehors des vastes connais-
sances historiques qu’il possédait sur la période
contemporaine, il était très versé dans la littéra-
ture italienne et dans l’histoire de l’enluminure et
de la gravure sur bois en Italie. Il a donné sur ce
sujet de nombreux articles dans la G 'zette des
Beaux-Arts : A propos d'un livre à figures véni-
tiennes de la fin du xv° siècle (1885); Etudes
sur les « Triomphes de Pétrarque » (1887); Notes
complémentaires sur quelques livres à figures
vénitiens de la fin du xve siècle (1889) ; Notes
sur les xylographes vénitiens des xv“ et xvi°
siècles (1890); Zoan And ea et ses homonymes{1891),
articles suivis en 1892 d’un volume : Bibliographie
des livres à figures vénitiens de la fin du
xve siècle et du commencement du xvie. En 1896
il nous dounait de nouveau une étude sur Les
Livres d’Heures français et les livres de liturgie
vénitiens, puis publiait, dans nos éditions, Le
Premier livre xylographique i'alien, imprimé à
Venise vçrs 1450 (1903) et, en collaboration avec
Eugène Müntz, un important volume sur Pé-
trarque, ses études d’art, son influence sur les
artistes, ses portraits et ceux de Laure, l’illus-
tration de ses écrits (1902). Enfin, eu 1908 et 1809,
il publiait, en quatre tomes in-folio, un nouveau
travail, richement illustré, sur Les Livres à figures
vénitiens de la fin du xve siècle et du com-
mencement du xvie.
Philippe Régnier, marquis de Massa, qui
vient de mourir la semaine dernière, à Paris,
s’était occupé de théâtre et, dès 1861, avait fait re-
présenter à l’Opéra-Comique une œuvre en deux
actes : Royal Cravate, puis avait donné au Conser-
vatoire des fragments d’un opéra, La Sposa Vene-
ziana, et, en 1868, des fragments d’un grand opéra
en cinq actes : Dante.
Le musicographe Louis-François-Pierre Au-
bry, archiviste du Conservatoire national de mu-
sique, est mort le 31 août dernier, succombant à
un accident, à l’âge de trente-six ans. Ancien
élève de l’Ecole des Chartes, il s’était spécialement
consacré à l’étude de la musique du Moyen âge.
Citons parmi ses principaux travaux : Le Ro-
man de Fauvel, reproduction phototypique du
manuscrit (1907) ; Cent cantates du xrv° siècle,
d'après un manuscrit de Bamberg (1908) ; Le
Chansonnier de l’Arsenal (1909, les premières
livraisons seules parues), et le volume Trouvères
et Troubadours, dans la collection des « Maîtres
de la musique » (1909).
Le sculpteur Pierre-Charles van der Stappen,
directeur de l’Académieroyaledesbeaux-artsdeBel-
gique, est mort le 21 octobre à Bruxelles, où il était
né le 19 décembre 1843. Il laisse un nombre considé-
rable d’œuvres diverses où s’exprime une sensibi-
lité personnelle. Nul, parmi les sculpteurs belges,
n’eut au même degré l’instinct décoratif, le sens
des compositions de plein air. Comme style, il se
rattachait fermement à l’école de la Renaissance
italienne. En possession, en outre, d’une technique
très sûre, il s’essaya, avec un égal bonheur, dans
toutes les formes de la statuaire. En même temps
qu’il exécutait son Sphinx du mystère (musée de
Tervueren), son Jeune homme à l’épée (musée de
Bruxelles), son David (musée d’Anvers), il ornait les
façades des monuments publics d’allégories, il éri-
geait sur les places publiques des monuments impo-
sants (L’Infinie Bonté, Le Travail), concevait pour
le Jardin zoologique de Bruxelles un programme
de décoration auquel collaborèrent les divers sta-
tuaires belges et pour lequel, pour sa part, il
donna un groupe remarquable : Le Temps pous-
sant devant lui la Jeunesse ; enfin exécutait de
nombreux bustes d’après ses contemporains et
compatriotes, entre autres celui d’Edmond Picard.
La semaine dernière est mort à Vienne le peintre
d’histoire et de portraits Sigmund l’Allemand,
professeur à l’Académie des Beaux-Arts. Il était
né à Vienne le 8 mars 1840. On lui doit de re-
marquables tableaux de batailles : Le Maréchal
Laudon à la bataille de Kunersdorf (Galerie de
Vienne), Les Cuirassiers de Dampierre faisant
leur entrée au palais impérial de Vienne, etc. 11
avait obtenu des médailles de28 classe à nos Expo-
sitions universelles de 1867 et 1878 et était cheva-
lier de la Légion d’honneur.
Le sculpteur John Adams-Acton est mort cette
semaine à Londres. Il était né à Acton (Middlesex),
le 11 décembre 1833 et fut élève de Gibson à Borne.
Il laisse de nombreuses statues officielles telles
que celles de Gladstone à Liverpool et àBlackburn,
de Wesley dans l’abbaye de Westminster, de
Cruikshank à la cathédrale Saint-Paul de Londres.
271
donne en sa conclusion le P. van den Gheyn :
« Grande variété dans le choix des sujets, batailles
à la noire mêlée des armures qui s’entrechoquent,
villes prises d’assaut, camps aux tentes richement
tapissées et aux brillants étendards, mais surtout
scènes d’intérieur, banquets, réceptions, cortèges
de tout genre, mariages, naissances, pompes funè-
bres, Liedet conçoit toutes ces compositions avec
un art réel; les groupements sont d’un bel effet,
les poses vivantes et naturelles. » La publication
de Y Histoire de Charles Martel intervient oppor-
tunément pour seconder l’étude de la miniature
flamande durant le quinzième siècle.
NECROLOGIE
M. Louis-Alfred Bahuet, artiste peintre et
lithographe, membre de la Société des Artistes
français, membre de la Société du baron Taylor
et de la Société « La Lithographie », vient de
mourir à l’âge de quarante-huit ans.
On annonce la mort de M. Jean Muller, archi-
tecte, inspecteur des chantiers de la comptabilité
des travaux au sous-secrétariat des Beaux-Arts,
décédé ii Paris à l’âge de soixante ans.
Nous avons le regret d'apprendre la mort, sur-
venue à Paris le 28 octobre, de Victor Masséna,
duc de Rivoli, prince d’Essling.
Il était âgé de soixante-quatorze ans. Né à Paris
le 14 janvier 1836, il servit d’abord dans l’armée,
puis se consacra à la politique. Bentré dans la vie
privée après le 4 septembre 1870, il s’occupa alors
de réunir à travers l’Europe les lettres, rapports,
gravures, tableaux, miniatures, armes, se rappor-
tant au premier Empire et en réunit une collection
des plus riches. En dehors des vastes connais-
sances historiques qu’il possédait sur la période
contemporaine, il était très versé dans la littéra-
ture italienne et dans l’histoire de l’enluminure et
de la gravure sur bois en Italie. Il a donné sur ce
sujet de nombreux articles dans la G 'zette des
Beaux-Arts : A propos d'un livre à figures véni-
tiennes de la fin du xv° siècle (1885); Etudes
sur les « Triomphes de Pétrarque » (1887); Notes
complémentaires sur quelques livres à figures
vénitiens de la fin du xve siècle (1889) ; Notes
sur les xylographes vénitiens des xv“ et xvi°
siècles (1890); Zoan And ea et ses homonymes{1891),
articles suivis en 1892 d’un volume : Bibliographie
des livres à figures vénitiens de la fin du
xve siècle et du commencement du xvie. En 1896
il nous dounait de nouveau une étude sur Les
Livres d’Heures français et les livres de liturgie
vénitiens, puis publiait, dans nos éditions, Le
Premier livre xylographique i'alien, imprimé à
Venise vçrs 1450 (1903) et, en collaboration avec
Eugène Müntz, un important volume sur Pé-
trarque, ses études d’art, son influence sur les
artistes, ses portraits et ceux de Laure, l’illus-
tration de ses écrits (1902). Enfin, eu 1908 et 1809,
il publiait, en quatre tomes in-folio, un nouveau
travail, richement illustré, sur Les Livres à figures
vénitiens de la fin du xve siècle et du com-
mencement du xvie.
Philippe Régnier, marquis de Massa, qui
vient de mourir la semaine dernière, à Paris,
s’était occupé de théâtre et, dès 1861, avait fait re-
présenter à l’Opéra-Comique une œuvre en deux
actes : Royal Cravate, puis avait donné au Conser-
vatoire des fragments d’un opéra, La Sposa Vene-
ziana, et, en 1868, des fragments d’un grand opéra
en cinq actes : Dante.
Le musicographe Louis-François-Pierre Au-
bry, archiviste du Conservatoire national de mu-
sique, est mort le 31 août dernier, succombant à
un accident, à l’âge de trente-six ans. Ancien
élève de l’Ecole des Chartes, il s’était spécialement
consacré à l’étude de la musique du Moyen âge.
Citons parmi ses principaux travaux : Le Ro-
man de Fauvel, reproduction phototypique du
manuscrit (1907) ; Cent cantates du xrv° siècle,
d'après un manuscrit de Bamberg (1908) ; Le
Chansonnier de l’Arsenal (1909, les premières
livraisons seules parues), et le volume Trouvères
et Troubadours, dans la collection des « Maîtres
de la musique » (1909).
Le sculpteur Pierre-Charles van der Stappen,
directeur de l’Académieroyaledesbeaux-artsdeBel-
gique, est mort le 21 octobre à Bruxelles, où il était
né le 19 décembre 1843. Il laisse un nombre considé-
rable d’œuvres diverses où s’exprime une sensibi-
lité personnelle. Nul, parmi les sculpteurs belges,
n’eut au même degré l’instinct décoratif, le sens
des compositions de plein air. Comme style, il se
rattachait fermement à l’école de la Renaissance
italienne. En possession, en outre, d’une technique
très sûre, il s’essaya, avec un égal bonheur, dans
toutes les formes de la statuaire. En même temps
qu’il exécutait son Sphinx du mystère (musée de
Tervueren), son Jeune homme à l’épée (musée de
Bruxelles), son David (musée d’Anvers), il ornait les
façades des monuments publics d’allégories, il éri-
geait sur les places publiques des monuments impo-
sants (L’Infinie Bonté, Le Travail), concevait pour
le Jardin zoologique de Bruxelles un programme
de décoration auquel collaborèrent les divers sta-
tuaires belges et pour lequel, pour sa part, il
donna un groupe remarquable : Le Temps pous-
sant devant lui la Jeunesse ; enfin exécutait de
nombreux bustes d’après ses contemporains et
compatriotes, entre autres celui d’Edmond Picard.
La semaine dernière est mort à Vienne le peintre
d’histoire et de portraits Sigmund l’Allemand,
professeur à l’Académie des Beaux-Arts. Il était
né à Vienne le 8 mars 1840. On lui doit de re-
marquables tableaux de batailles : Le Maréchal
Laudon à la bataille de Kunersdorf (Galerie de
Vienne), Les Cuirassiers de Dampierre faisant
leur entrée au palais impérial de Vienne, etc. 11
avait obtenu des médailles de28 classe à nos Expo-
sitions universelles de 1867 et 1878 et était cheva-
lier de la Légion d’honneur.
Le sculpteur John Adams-Acton est mort cette
semaine à Londres. Il était né à Acton (Middlesex),
le 11 décembre 1833 et fut élève de Gibson à Borne.
Il laisse de nombreuses statues officielles telles
que celles de Gladstone à Liverpool et àBlackburn,
de Wesley dans l’abbaye de Westminster, de
Cruikshank à la cathédrale Saint-Paul de Londres.