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semblent encore engagés dans la matrice obscure, puis, par
l'enchevêtrement de plus en plus complexe et harmonieux
des grands instincts montant vers la conscience, les formes
acquérir, grâce à la solidarité des énergies qui les parcourent,
l'aisance et la sûreté, puis les déchets internes envahir les
tissus, les organes entrer en déliquescence, ou s'ossifier au
contraire, les relations mutuelles hésiter, se perdre bientôt...
Une fatalité grandiose assure ainsi la naissance éternelle, la
croissance éternelle, la vieillesse éternelle, la mort éternelle.
Fatalité qui détermine, sans doute, en la maintenant dans
le même orbe impitoyable, l'unité de la pensée et la variété
émouvante des apparences qu'elle prend. L'esprit humain
tourne sans cesse dans un cercle, mais il aperçoit, de chacun
des points de ce cercle, à mesure que ce cercle tourne avec
lui dans la durée, des paysages différents.
Il n'y a rien de commun, par exemple, entre l'archaïsme (i)
engagé tout entier dans une conception globale de la forme
dont les racines plongent dans le mythe social et dont les
moyens sont empruntés à l'architecture qui l'exprime, et le
primitivisme qui cherche, au contraire, à dégager en tâton-
nant la forme de ses liens archaïques pour lui faire exprimer
des sensations et des idées qui sont personnelles au peintre.
Sans doute, quel que soit le rythme d'une époque, il y a,
dans toutes les époques, et pour entretenir le besoin de
changer de rythme, des esprits en avance, des esprits en
retard sur lui : furtivement, ici, au centre de l'architecture,
un primitif apparaît, et là, en plein courant d'individualisme,
un monument classique s'élève, rappelant les plus grandes
heures du mythe à son apogée. Mais, en considérant de haut
le mouvement des esprits, on ne peut que lui découvrir une
pulsation constante : où il n'y a que des individus, il n'y a
pas d'archaïsme, ou alors c'est un artifice, comme on en
voit naître en ces périodes de décomposition sociale extrême
où l'homme trop intelligent se met à la recherche de sa
pureté primitive et demande avec désespoir au passé des
rythmes architectoniques perdus ; où il n'y a pas d'individus,
(!) Fig. 27.

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