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Faure, Élie
Histoire de l'art (5): L'esprit des formes — Paris: Éditions d'histoire et d'art, Librarie Plon, 1949

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https://doi.org/10.11588/diglit.71100#0333
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IMPUISSANCE
DU GENDARME

EN effet, depuis que la force artiste de l'homme a laissé
ses premières traces sur le silex éclaté et la paroi des
grottes, nous ne connaissons pas un seul de ses grands
moments qui coïncide avec l'apparition ou le développement
de ce que nous appelons « la morale » selon saint Paul, ou
Socrate, ou même le Zend Avesta. D'abord partout, à toute
époque, ces grands moments éclatent sur un fond social
terrible de violence, de conflits passionnels, de stupre et de
duplicité. Féroce, comme l'art assyrien ou mexicain, sensuel,
musical et charmant comme celui d'Egypte, exprimant des
mœurs guerrières ou des mœurs amoureuses, allant du culte
du phallus au culte de l'homme à tête d'aigle ou du monstre
aux orbites vides tout revêtu de serpents sur qui les prêtres
font gicler le sang humain, pas une seule fois il n'offre une
protestation, même voilée, contre la puissance des femmes,
l'injustice des hommes, l'indifférence des dieux. Ici et là,
le sang nègre ou indien circule, brûlant et noir, déposant à
la surface des idoles, comme des caillots desséchés, sa sombre
trace, ou teintant de rose et de carmin les poitrines tendues
et les lèvres offertes. L'art de la péninsule hindoue n'est

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