à l'aveu de Pascal qui, après avoir dénoncé la gloriole litté-
raire, se demande s'il ne souhaite pas qu'on retrouve ses
notes au fond de quelque tiroir. Il faut que le poète apprenne
aux hommes tôt ou tard qu'une chose essentielle au déve-
loppement de leur qualité d'homme vient de sa qualité
d'homme, la seule qui ne soit qu'à lui.
II
Il n'est qu'une passion qui puisse contrarier le dévelop-
pement de la pureté propre qui est en chacun de nous et
que le rôle du poète est de découvrir et de définir en lui-
même. L'amour est notre pureté, la seule certitude qui impose
à notre être intégral des actes dont nous ne sommes pas res-
ponsables, puisqu'ils se confondent étroitement avec sa
nature et ses moyens. La cruauté du poète n'est que le trans-
port dans le domaine spirituel de la cruauté de l'amour dans
le domaine sentimental, et comme la cruauté des êtres en
proie à l'amour cesse quand cesse l'amour, la cruauté du
poète cesse dès que cesse la résistance de l'obstacle entre son
image et lui. Le poète est la force fatale qui maintient dans
l'intelligence la continuité nécessaire que l'amour est chargé
de maintenir dans l'espèce pour des fins que ni l'espèce,
ni le poète, ni l'amour même ne connaissent. Il y a, entre
l'amour et la puissance créatrice une identité de substance
que les poètes sentent tous, parce que tour à tour ces deux
forces se contrarient ou s'annihilent l'une l'autre ou s'exaltent
l'une par l'autre suivant les circonstances et le moment.
Michelet disait n'écrire que pour « donner le change à
l'amour ». De là cette ivresse incomparable quand se pré-
sente l'amour, parce que la certitude d'être dans la vérité
éternelle de sa propre pureté y dépasse encore celle qu'on
goûte dans la fièvre créatrice qui n'est que sa transposition.
De là ces terribles conflits quand l'amour accaparant toutes
les puissances de l'être et ses réserves spirituelles attirées
— 141 —
raire, se demande s'il ne souhaite pas qu'on retrouve ses
notes au fond de quelque tiroir. Il faut que le poète apprenne
aux hommes tôt ou tard qu'une chose essentielle au déve-
loppement de leur qualité d'homme vient de sa qualité
d'homme, la seule qui ne soit qu'à lui.
II
Il n'est qu'une passion qui puisse contrarier le dévelop-
pement de la pureté propre qui est en chacun de nous et
que le rôle du poète est de découvrir et de définir en lui-
même. L'amour est notre pureté, la seule certitude qui impose
à notre être intégral des actes dont nous ne sommes pas res-
ponsables, puisqu'ils se confondent étroitement avec sa
nature et ses moyens. La cruauté du poète n'est que le trans-
port dans le domaine spirituel de la cruauté de l'amour dans
le domaine sentimental, et comme la cruauté des êtres en
proie à l'amour cesse quand cesse l'amour, la cruauté du
poète cesse dès que cesse la résistance de l'obstacle entre son
image et lui. Le poète est la force fatale qui maintient dans
l'intelligence la continuité nécessaire que l'amour est chargé
de maintenir dans l'espèce pour des fins que ni l'espèce,
ni le poète, ni l'amour même ne connaissent. Il y a, entre
l'amour et la puissance créatrice une identité de substance
que les poètes sentent tous, parce que tour à tour ces deux
forces se contrarient ou s'annihilent l'une l'autre ou s'exaltent
l'une par l'autre suivant les circonstances et le moment.
Michelet disait n'écrire que pour « donner le change à
l'amour ». De là cette ivresse incomparable quand se pré-
sente l'amour, parce que la certitude d'être dans la vérité
éternelle de sa propre pureté y dépasse encore celle qu'on
goûte dans la fièvre créatrice qui n'est que sa transposition.
De là ces terribles conflits quand l'amour accaparant toutes
les puissances de l'être et ses réserves spirituelles attirées
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