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Faure, Élie
Histoire de l'art (5): L'esprit des formes — Paris: Éditions d'histoire et d'art, Librarie Plon, 1949

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https://doi.org/10.11588/diglit.71100#0138
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qu'elle leur donne avec leurs visions calmes, plantureuses,
relevées des couleurs vives qui jouent dans la vapeur d'eau.
Chez les Français, on assistera à un spectacle plus complexe,
dû à la situation que leur pays occupe et où domine l'action
tantôt du Germain venu du nord et de l'est par l'Oise et la
Marne, tantôt du Méditerranéen remonté du sud par le
Rhône et la Seine : ici un art arrêté, très écrit, qui prendra,
selon que l'influence capitale sera religieuse ou laïque, le
nom de roman ou de classique ; là un art plus flottant, mu-
sical, pittoresque où le sentiment l'emporte, et qu'on appel-
lera plus tard gothique — comme si on devinait ses sources
lointaines, bien qu'il soit très national — ou romantique,
quand les guerres d'Allemagne ouvriront de nouveau le
courant parti du nord-est. Mais tous deux restant d'accord
avec les aspects de la terre, soit par le lyrisme contenu, la
mesure, les cadences sensiblement symétriques répondant à
la disposition ordonnée des labours, des collines basses, des
prés bordés de lignes d'arbres, le caractère moyen du climat
et des saisons, soit par l'espace capté, les surfaces remuantes,
la couleur rompue et variée répondant à la hauteur majes-
tueuse et claire des futaies, à l'animation des feuilles et des
pâturages sous le passage du vent, à la douceur de la lumière
sur les tuiles et les eaux (i). Partout, aux Indes, en Grèce, en
Italie, en Hollande, en France, un drame triple à résoudre
dans la conscience du créateur : conflit des races, tyrannie
des circonstances, enseignement des milieux.
Supposez maintenant le Blanc représenté par le Sémite,
ou profondément métissé par lui. Vous assisterez, en Europe
comme en Asie, à un spectacle analogue, mais qui revêt, ici
ou là, un accent particulier. La cruauté, allant si fréquemment
jusqu'à l'immolation de soi, caractérise la race. Aussi inca-
pable que le rameau arya, si du moins elle reste pure, de
modeler l'idole figurée, elle hait cette idole, et peut-être
bien pour cela. Dès qu'un peu de sang noir a pénétré dans
ses veines, elle se venge d'elle, et par elle, en attachant à ses
aspects, parfois même à ses fonctions, un caractère cruel.
(i) Fig. 33, 40, 50, 70, 75 et 123.

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