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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 24.1868

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Baschet, Armand: Pierre Paul Rubens, [1]: peintre de Vincent Ier de Gonzague, Duc de Mantoue
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https://doi.org/10.11588/diglit.19885#0345

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PIERRE-PAUL RUBENS.

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fort à l'honneur de Rubens, qui se trouvait ainsi littéralement désiré par
les deux souverains. Il est manifeste qu'Albert des Pays-Bas ne prenait
que pour prétexte le vœu formé par les parents du peintre, et que le
vrai motif, excellent d'ailleurs, était de ne pas voir au service d'autrui
un artiste de ses États dont la gloire était déjà grande au delà des monts.
Le duc de Mantoue avait assurément compris que tel était le vouloir
de son bon cousin l'archiduc, et le tour ironique, presque impertinent,
de sa réponse autorise à n'en pas douter. Le second indice qui nous
donne à croire que Rubens n'était plus à Gênes en septembre est une lettre
familière du Génois Jean Augustin Spinola au ministre Chieppio, et si nous
disons « qui nous donne à croire, » c'est que le chiffre final de l'année
indiquée sur le texte n'est pas d'un caractère précis : autrement aucun
doute ne serait à garder. Dans cette lettre du 26 septembre il est dit :

Du seigneur Pierre-Paul je n'ai pas de nouvelles. Je désire extrêmement recevoir
de ses lettres et avoir occasion de le servir, et je verrai bien volontiers, mon portrait
et celui de ma dame, quand il aura pu s'en être occupé sans aucun dérangement1.

Ce Jean Spinola était le père de Gianettino qui s'était si échauffé à
faire un accueil vraiment royal à Son Altesse et à sa suite, dont Rubens
était. Telle est en un mot l'époque indubitable de laquelle il faut dater
les rapports, et comme artiste et comme personnage, du peintre avec les
Génois, rapports qui n'ont certainement valu tant d'ouvrages de lui aux
palais et chapelles de Gênes qu'avec le temps, et non pas à ce seul moment
d'un séjour dont la brièveté n'eût point permis à l'artiste, si fougueux et
rapide fût-il, nous ne disons pas seulement d'achever, mais même d'ap-
prêter les principaux tableaux que l'on y admire aujourd'hui encore. Les
palais Adorno, Balbi, Brignole, Gavotti, Pallavicini, Pratolongo, Spinola,
D'Oria, les maisons Solari, Tornati, l'église Saint-Ambroise, possèdent
présentement encore, qui plus, qui moins, des œuvres reconnues pour
être de Rubens, parmi lesquelles il en est de capitales. En outre il est
avéré, comme en tant d'autres pays, que plusieurs ont disparu sous l'im-

1. Archives de Mantoue, E. XXI, 3. Gènes, 26 septembre 160 (?). Le chiffre rem-
placé ici par un signe est peu intelligible dans l'original. Mais comme il n'est point
question de Rubens dans les lettres de Gênes pendant les années précédentes, et que
cette date de septembre se présente précisément un mois après le départ de Monsieur
de Mantoue et de sa suite, on peut vraisemblablement inférer que le vrai millésime de
de la lettre de Gio. Ag. Spinola est 1607. Cela démontre combien, en ces sortes d'in-
vestigations, la moindre chose est souvent importante. Que de conjectures et de doutes
sont fréquemment évités par la rencontre fortuite d'un seul mot ou d'un seul chiffre
bien précis I
 
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