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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 16.1877

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Nr. 2
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Chantelou, Paul Fréart de; Lalanne, Ludovic [Hrsg.]: Journal du voyage du cavalier Bernin en France, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21845#0183

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172

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

manati sono tutti duoi valent’no mini, e miei amici tutti duoi; ma in egual
sapere, bisogna scogliere per Varchitettura il scultore1. Il a dit que M. le Légat
racontant ce qu’il avait vu en France, louait les tapisseries, la richesse des
ornements, les belles troupes, mais non pas l’architecture.

Le vingt-troisième, le Cavalier a travaillé à son buste toute la journée. Sur
les cinq heures et demie du soir, Ton est venu dire que le frère de M. Colbert
était à l’hôtel de Frontenac et demandait à le voir. Il travaillait encore alors
dans la salle où est son buste. Cela lui a extrêmement déplu, et m’a dit que
l’on lui fît ses excuses sur ce qu’il était déshabillé; que, s’il voulait un peu
attendre, il l’irait trouver. Après, il s’est tourné vers moi, et m’a prié de l’aller
entretenir, me témoignant que cela lui était d’une étrange fatigue, attaché à
son ouvrage, comme il était. J’y ai été, et j’ai trouvé que c’étaitM. deMénars,
frère de M. Colbert1 2, et comme je sais qu’il le connaît fort du temps qu’il
était à Rome3, je lui ai mandé qu’il ne s’incommoderait point, que je l’entre-
tiendrais et lui persuaderais même de revenir. A quelque temps de là, il m’a
envoyé prier de le faire entrer dans la galerie et de lui faire voir les dessins,
pendant quoi le Cavalier est venu, qui lui a fait tout le bon accueil imagi-
nable, et se sont entretenus de Rome et des souhaits que M. de Ménars faisait
lors de le pouvoir voir en France.

L’on a été aux Quinze-Vingts dans le carrosse de M. de Ménars, et le car-
rosse du Roi est demeuré pour les seigneurs Paule et Mathie. De là, Ton a été
aux Feuillants4, et, après, le long de la rivière. Le Cavalier a conté de quelle
sorte le Roi a reçu son premier dessin et la satisfaction qu’il en avait témoi-
gnée et des autres après, et les paroles qu’il lui avait dites. Je dis aussi ce que
j’en avais appris d’ailleurs. Le Cavalier a ajouté qu’il avait encore une meil- •
leure preuve que tout cela de ce que ses dessins avaient extrêmement plû à
S. M. M. de Ménars a demandé aussitôt quelle elle était. Moi qui savais qu’il
allait dire que S. M. les avait voulu faire voir à Mlle de la Vallière, pour em-
pêcher qu’il ne la nommât, j’ai dit que c’était qu’il les avait montrés avec
une grande démonstration de joie à la Reine-Mère, à la Reine, à M. le Prince,
et enfin à toutes les personnes de remarque.

11 a dit encore que le Roi lui ayant demandé ce qu’il lui semblait du palais
des Tuileries, il avait répondu : Che li pareva una grande picciola cosa5, et a
ajouté que c’était comme un grand escadron de petits enfants. Après, s’adres-
sant à M. de Ménars, il lui a fait une petite exhortation et lui a dit qu’il était

1. « Vasari et Ammanati sont tous deux des hommes habiles, et tous deux mes amis. Mais,
à égal savoir, il faut, pour l’architecture, préférer le sculpteur. »

2. C’est-à-dire beau-frère. Jean-Jacques Charon, seigneur de Ménars, président à mortier
au parlement de Paris, mort le 16 mars 1718, dans sa soixante-quinzième année, était le
frère de Marie Charon que Colbert avait épousée en 1648.

3. En 1664. Le 19 août de cette année, Ménars écrivait à Colbert. « Je vois souvent le
chevalier Bernin. Je fais mon possible pour le faire venir à Paris, m’imaginant que vous le
souhaiteriez pour la satisfaction de S. M. Après l’avoir bien prié, flatté et pris de toutes
les manières, il m’a promis que, quand il aurait achevé un ouvrage qu’il fait à Saint-Pierre,
il viendrait assurément. Je crois, monsieur, que vous trouverez bon que j’achève cette petite

négociation, et que je vous informe de ce qui se passera à Rome pendant le séjour que j’y
ferai. » Depping, Corresp. administr. sous Louis XIV, t. IV, p. 545. —4. Rue Saint-Honoré.

5-. « Que cela lui paraissait une grande petite chose. »
 
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